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Tunisie: Une alliance avec Nida Tounes et Ennahdha? Afek Tounes s'explique

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En attendant l'élection présidentielle du 23 novembre, l'heure est aux pronostics sur les différents scénarios d'alliance possible. Avec 86 sièges pour Nida Tounes et 69 pour Ennahdha, les deux grandes forces politiques en Tunisie sont quasiment incontournables.

Scénario d'alliance tripartite

C'est dans ce contexte qu'un document confidentiel a été révélé par le quotidien arabophone "Le Maghreb". Ce document présenterait un scénario proposé par Afek Tounes appelé "Entente nationale", prévoyant une alliance entre Nida Tounes, Ennahdha et Afek Tounes. Le Front populaire avec ses 15 sièges et l'Union patriotique libre de Slim Riahi avec ses 16 sièges ne seraient pas pris en compte, toujours selon le quotidien.

Cette "entente nationale" décrit la formation gouvernementale qui émanerait de ce type d'alliance.

Le chef du gouvernement ne devrait appartenir à aucune des deux grandes formations politiques que sont Nida Tounes et Ennahdha. Ce serait un technocrate ayant des "connaissances" en politique.

Toujours selon les axes du document, rapportés par Le Maghreb, les ministères se diviseraient en deux pôles:
  • Les ministères économiques et sociaux

  • Les ministères de souveraineté


Le choix des ministres du premier pôle reviendrait au Chef du gouvernement, tandis qu'au sein du second, le président de la République (en l'occurrence Béji Caïd Essebsi) choisit les ministres des Affaires étrangères et de la Défense. Les ministres de la Justice et de l'Intérieur doivent être choisis par consensus entre les partis alliés.

Enfin, la présidence de l'Assemblée des représentants du peuple reviendrait à Ennahdha.

Selon Le Maghreb, le document expose les aspects positifs de ce type d'alliance, mettant en avant le soutien des organisations internationales et le retour des investisseurs. Une telle alliance permettrait ainsi la stabilité politique nécessaire au rétablissement de la confiance.

Afek Tounes s'explique

Face aux réactions multiples suscitées par la fuite de ce document, Afek Tounes, le parti de Yassine Brahim, a tenu à préciser certains points.

"Il ne s'agit là que d'un scénario possible parmi d'autres qui ne représente pas la position du parti", a déclaré Walid Sfar, porte-parole d'Afek Tounes, au HuffPost Tunisie.

"En attendant l'élection du président de la République, nous étudions les différentes possibilités. Trois ou quatre scénarios ont été pensés", a-t-il précisé.

Parmi les scénarios à l'étude, figurent selon Walid Sfar le "gouvernement de technocrates", semblable à celui de Mehdi Jomâa, soutenu par le plus grand nombre de formations politiques représentées à l'Assemblée.

Un gouvernement de "majorité", englobant notamment Nida Tounes, Afek Tounes et le Front populaire serait également proposé. "Il s'agirait de réunir les forces 'démocrates' avec Ennahdha dans l'opposition.

Malgré les aspects positifs de ce type d'alliance, nous aurions alors une majorité faible et très instable", a expliqué Walid Sfar.

Enfin, le "gouvernement d'entente nationale" serait le fruit d'un Dialogue national et construit autour des deux grandes formations politiques. "Contrairement à ce qu'affirme Le Maghreb, il n'a jamais été question d'y inclure Afek Tounes et d'exclure le Front populaire", a assuré le porte-parole d'Afek Tounes.

"Le Conseil national de notre parti se réunit dimanche et c'est là que nous fixerons notre position", a-t-il dit. "Nous n'avons pas suffisamment de poids à l'Assemblée pour prendre des décisions, nous devrons nous positionner par rapport à ce qui sera décidé par les deux grands partis politiques", a-t-il conclu.

Afek Tounes est un parti d'orientation libérale créé après la révolution et mené par Yassine Brahim, ancien ministre de la période de transition. Il a obtenu 8 sièges lors des dernières élections, doublant ainsi sa représentation par rapport à 2011.

Avec ses 86 sièges, Nida Tounes, parti vainqueur aux élections mené par Béji Caïd Essebsi, n'a pas la majorité absolue nécessaire pour former un gouvernement.

Arrivé second, le parti islamiste Ennahdha, fort de ses 69 sièges, peut s'avérer incontournable dans une future alliance.

Aucune des deux formations n'a clairement rejeté une telle alliance, tandis que les chances de former une majorité stable en excluant l'un de ces deux partis sont très faibles.

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