La FIFA semble ne jamais avoir lu La Rochefoucauld qui, dans ses « Maximes », estimait que « Le ridicule déshonore plus que le déshonneur ». Et de ridicule, il en est plus que jamais question à Zurich, siège de la FIFA, ou hier le comité d'éthique a remis un rapport estimant en bref que les procédures d'attribution des Coupes du Monde 2018 et 2022 n'avaient pas fait l'objet d'actes de corruption.
Un audit attendu depuis quasi 4 ans et contesté dès sa publication
Dans beaucoup d'autres circonstances, une telle conclusion aurait été acceptée et le dossier classé. Mais voilà : le rapport émane d'une institution qui a perdu au fil du temps toute crédibilité, bien aidée en cela par son Président vieillissant dont les frasques ne font plus rire que ses amis.
Dans beaucoup d'autres circonstances également, l'auditeur n'aurait pas eu à contredire l'audité quant aux conclusions de l'audit. Or c'est bel et bien ce qui s'est passé hier. Suite aux soupçons de corruption ayant suivis l'attribution de ces Coupes du Monde le 2 décembre 2010, la FIFA avait été contrainte de diligenter durant l'été 2013, une enquête auprès de Michael Garcia, avocat, ancien procureur fédéral américain et actuel Président de la chambre d'enquête du comité d'éthique de la FIFA.
M. Garcia a finalement remis son rapport en septembre dernier. Alors que le résultat de ses investigations devait être rendu public, la FIFA s'y est refusé prétextant entre autres que les noms des témoins interrogés durant l'enquête ne sauraient être révélés.
C'est donc un rapport de 42 pages, rédigé par la chambre de jugement du Comité d'Ethique de la FIFA qui a été rendu public hier et au terme duquel nous apprenons qu'aucune preuve tangible ne viendrait corroborer les accusations de corruption dont certains médias, y compris français, s'étaient à l'époque faits l'écho.
C'est cette conclusion que M. Garcia conteste aujourd'hui vigoureusement, considérant que la présentation qui a été faite de son travail est « incomplète » et en partie « erronée ». Et pour ceux qui en doutaient, il déclara hier qu'il a « l'intention de faire appel de cette décision devant le Comité d'appel de la FIFA». En d'autres termes, l'affaire n'en restera pas là.
La FIFA et son sentiment de toute puissance
Nous pourrions presque rire de tout ceci. Car c'est effectivement risible. La FIFA octroie l'organisation de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Mais elle semble se rendre compte 4 ans plus tard, qu'il fera manifestement trop chaud pour la jouer aux dates habituelles, à savoir en été.
Que cela ne tienne ! La Coupe du Monde aura lieu en hiver, quoi que cela coûte aux championnats nationaux, aux compétitions européennes et aux clubs qui les jouent. Que le peuple football veuille bien courber l'échine devant la toute puissante FIFA s'il vous plaît !
D'autres pourraient d'ailleurs avoir à en faire tout autant puisque l'hiver 2022 sera également la période des JO d'hiver. Peu importe : que le ski et autres sports de glace se débrouillent. Que les fédérations qui les administrent, les sponsors qui les soutiennent et les TVs qui voulaient retransmettre leurs compétitions s'adaptent. La FIFA a tous les droits.
Elle a même celui de faire voter ses membres sur l'octroi d'une Coupe du Monde puis d'en changer les dates à sa guise. Alors même qu'il y a fort peu de chances que le Qatar ait été en capacité de remporter la mise s'il avait été clair dès le départ que cette compétition allait devoir être organisée en hiver 2022 plutôt qu'aux dates estivales traditionnelles. Dates dont nous pourrions rappeler par ailleurs qu'elles étaient quand même prévues au cahier des charges auquel les concurrents à l'organisation de cette Coupe du Monde devaient se soumettre.
Encore une fois, peu importe : la FIFA est omnipotente. Mais elle ne nous fait finalement pas rire du tout. Car à force d'agir de manière irresponsable, elle risque l'implosion.
Une plèbe, qui ne semble plus se satisfaire de l'arbitraire, est effectivement en train de naître en son sein même.
La FIFA risque l'implosion
Bien qu'en Europe, les dirigeants des principales fédérations de football ne souhaitent plus voir M. Blatter diriger la FIFA, les procédures de vote devraient néanmoins lui permettre de remporter le scrutin à venir et d'effectuer un nouveau mandat.
Car M. Blatter, en fin politicien qu'il est, a su se créer des soutiens en Afrique et en Asie et saura selon toute vraisemblance récolter sur ces continents les voix qui lui permettront de conserver son poste. Michel Platini l'a d'ailleurs bien compris, qui a retiré sa candidature, conscient qu'il était que son adversaire a d'ores et déjà verrouillé les élections.
Mais M. Blatter pourra t'il résister encore bien longtemps au vent qui se lève au sein même de l'organisation qu'il dirige ? Nous pouvons en douter. Car le vent de fronde que fait souffler M. Michael Garcia en tant que président de la chambre d'enquête du comité d'éthique de la FIFA n'a pas fini de remuer de la poussière. De celle notamment que certains auraient sûrement voulu cacher sous le tapis de leur incurie.
Et à force de vouloir la cacher, en vain, à la vue de tous, ils deviennent ridicules. Et avec eux la FIFA.
Au final, « le ridicule déshonore plus que le déshonneur ». Souhaitons à M. Blatter de trouver rapidement quelque sagesse dans la lecture des « Maximes » de La Rochefoucauld. A défaut, il pourrait finir par connaître le déshonneur de ceux qui après avoir longtemps servi le football, ont cru pouvoir impunément s'en servir.
Un audit attendu depuis quasi 4 ans et contesté dès sa publication
Dans beaucoup d'autres circonstances, une telle conclusion aurait été acceptée et le dossier classé. Mais voilà : le rapport émane d'une institution qui a perdu au fil du temps toute crédibilité, bien aidée en cela par son Président vieillissant dont les frasques ne font plus rire que ses amis.
Dans beaucoup d'autres circonstances également, l'auditeur n'aurait pas eu à contredire l'audité quant aux conclusions de l'audit. Or c'est bel et bien ce qui s'est passé hier. Suite aux soupçons de corruption ayant suivis l'attribution de ces Coupes du Monde le 2 décembre 2010, la FIFA avait été contrainte de diligenter durant l'été 2013, une enquête auprès de Michael Garcia, avocat, ancien procureur fédéral américain et actuel Président de la chambre d'enquête du comité d'éthique de la FIFA.
M. Garcia a finalement remis son rapport en septembre dernier. Alors que le résultat de ses investigations devait être rendu public, la FIFA s'y est refusé prétextant entre autres que les noms des témoins interrogés durant l'enquête ne sauraient être révélés.
C'est donc un rapport de 42 pages, rédigé par la chambre de jugement du Comité d'Ethique de la FIFA qui a été rendu public hier et au terme duquel nous apprenons qu'aucune preuve tangible ne viendrait corroborer les accusations de corruption dont certains médias, y compris français, s'étaient à l'époque faits l'écho.
C'est cette conclusion que M. Garcia conteste aujourd'hui vigoureusement, considérant que la présentation qui a été faite de son travail est « incomplète » et en partie « erronée ». Et pour ceux qui en doutaient, il déclara hier qu'il a « l'intention de faire appel de cette décision devant le Comité d'appel de la FIFA». En d'autres termes, l'affaire n'en restera pas là.
La FIFA et son sentiment de toute puissance
Nous pourrions presque rire de tout ceci. Car c'est effectivement risible. La FIFA octroie l'organisation de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Mais elle semble se rendre compte 4 ans plus tard, qu'il fera manifestement trop chaud pour la jouer aux dates habituelles, à savoir en été.
Que cela ne tienne ! La Coupe du Monde aura lieu en hiver, quoi que cela coûte aux championnats nationaux, aux compétitions européennes et aux clubs qui les jouent. Que le peuple football veuille bien courber l'échine devant la toute puissante FIFA s'il vous plaît !
D'autres pourraient d'ailleurs avoir à en faire tout autant puisque l'hiver 2022 sera également la période des JO d'hiver. Peu importe : que le ski et autres sports de glace se débrouillent. Que les fédérations qui les administrent, les sponsors qui les soutiennent et les TVs qui voulaient retransmettre leurs compétitions s'adaptent. La FIFA a tous les droits.
Elle a même celui de faire voter ses membres sur l'octroi d'une Coupe du Monde puis d'en changer les dates à sa guise. Alors même qu'il y a fort peu de chances que le Qatar ait été en capacité de remporter la mise s'il avait été clair dès le départ que cette compétition allait devoir être organisée en hiver 2022 plutôt qu'aux dates estivales traditionnelles. Dates dont nous pourrions rappeler par ailleurs qu'elles étaient quand même prévues au cahier des charges auquel les concurrents à l'organisation de cette Coupe du Monde devaient se soumettre.
Encore une fois, peu importe : la FIFA est omnipotente. Mais elle ne nous fait finalement pas rire du tout. Car à force d'agir de manière irresponsable, elle risque l'implosion.
Une plèbe, qui ne semble plus se satisfaire de l'arbitraire, est effectivement en train de naître en son sein même.
La FIFA risque l'implosion
Bien qu'en Europe, les dirigeants des principales fédérations de football ne souhaitent plus voir M. Blatter diriger la FIFA, les procédures de vote devraient néanmoins lui permettre de remporter le scrutin à venir et d'effectuer un nouveau mandat.
Car M. Blatter, en fin politicien qu'il est, a su se créer des soutiens en Afrique et en Asie et saura selon toute vraisemblance récolter sur ces continents les voix qui lui permettront de conserver son poste. Michel Platini l'a d'ailleurs bien compris, qui a retiré sa candidature, conscient qu'il était que son adversaire a d'ores et déjà verrouillé les élections.
Mais M. Blatter pourra t'il résister encore bien longtemps au vent qui se lève au sein même de l'organisation qu'il dirige ? Nous pouvons en douter. Car le vent de fronde que fait souffler M. Michael Garcia en tant que président de la chambre d'enquête du comité d'éthique de la FIFA n'a pas fini de remuer de la poussière. De celle notamment que certains auraient sûrement voulu cacher sous le tapis de leur incurie.
Et à force de vouloir la cacher, en vain, à la vue de tous, ils deviennent ridicules. Et avec eux la FIFA.
Au final, « le ridicule déshonore plus que le déshonneur ». Souhaitons à M. Blatter de trouver rapidement quelque sagesse dans la lecture des « Maximes » de La Rochefoucauld. A défaut, il pourrait finir par connaître le déshonneur de ceux qui après avoir longtemps servi le football, ont cru pouvoir impunément s'en servir.