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Tunisie: Président sortant, ex-ministres, patron de club de foot ou hommes d'affaire: Les candidats à la présidence

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Vingt-sept personnalités sont officiellement en lice pour la présidentielle de dimanche en Tunisie, dont Moncef Marzouki, Président sortant, Slim Riahi, patron d'un club de foot, Kamel Morjane et Mondher Znaïdi, ex-ministres du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, Béji Caïd Essebsi, ministre sous Bourguiba et chef du gouvernement de transition en 2011, ou encore Kalthoum Kennou, magistrate et seule femme candidate.

Cinq d'entre elles ont annoncé renoncer à la course mais restent officiellement candidates aux yeux de l'instance chargée d'organiser le scrutin, la loi électorale ne prenant pas en compte leur retrait.

En effet, Mohamed Hamdi, leader de l'Alliance démocratique, Abderraouf Ayadi, président du Mouvement Wafa, Abderrahim Zouari, ancien ministre sous Ben Ali, Noureddine Hached, ancien diplomate sous Ben Ali et Mustapha Kamel Nabli, ex-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie ont décidé de se retirer.

Parmi les raisons invoquées, certains de ces candidats ont déploré une utilisation outrancière de "l'argent politique", une partialité dans le traitement médiatique ou encore un risque de dispersion des voix au profit d'un principal adversaire. M. Nabli a en ce sens cité le Président sortant Moncef Marzouki dont il a jugé le discours dangereux et incitant à la haine et à la division.

Les principaux candidats encore en lice:


Moncef Marzouki: Elu par la Constituante fin 2011, il préside depuis la Tunisie, une fonction avec des prérogatives limitées, l'exécutif revenant principalement au chef du gouvernement. Ce défenseur des droits de l'Homme, opposant de Ben Ali, s'est allié aux islamistes d'Ennahdha et estime avoir évité ainsi l'éclatement du pays entre "laïcs" et "religieux". Ses adversaires l'accusent d'avoir sacrifié ses principes au nom de son ambition en formant une coalition avec Ennahdha. Son parti, le Congrès pour la République (CPR), n'a obtenu que 4 sièges sur 217 aux législatives du 26 octobre.

Béji Caïd Essebsi: Chef du principal parti d'opposition aux islamistes Nida Tounes, vainqueur des dernières législatives (86 sièges sur 217), ce vétéran de la vie politique est à 87 ans le doyen des candidats à la présidentielle. Il a été ministre de l'Intérieur sous Habib Bourguiba, puis brièvement président du Parlement sous Ben Ali. Premier ministre du gouvernement de transition après la révolution, il est considéré comme l'ordonnateur des premières élections libres de l'histoire de la Tunisie, en octobre 2011. L'Assemblée nationale constituante issue de ces élections était dominée par Ennahdha.

Hamma Hammami: Figure de proue de la gauche tunisienne, il était l'un des détracteurs les plus virulents de Ben Ali à être resté en Tunisie plutôt que de choisir l'exil. Il a connu les geôles de l'ancien régime et son épouse, l'avocate Radhia Nasraoui, est une célèbre militante contre la torture. Sa formation politique, le Front populaire, est arrivée 4ème aux législatives (15 sièges). Hamma Hammami se présente aujourd'hui à l'élection présidentielle avec pour slogan: "Le fils du peuple, Président".

Slim Riahi: Richissime homme d'affaires au passé nébuleux, le patron du Club Africain, l'une des deux grandes équipes de foot de Tunis, a vu son parti, l'UPL, inclassable politiquement, arriver en 3ème position aux législatives après une campagne populiste. L'origine de sa fortune est trouble, mais on lui prête des liens avec la famille du dictateur libyen déchu, Mouammar Kadhafi.

Kalthoum Kennou: Cette magistrate est la seule femme candidate à la présidentielle. Chantre de l'indépendance de la justice, elle fut aussi une opposante sous Ben Ali dont le régime multiplia les pressions et les mutations discrétionnaires pour essayer de la faire taire. Après la révolution de janvier 2011, elle a dirigé un temps l'Association des magistrats tunisiens.

Kamel Morjane: Dernier chef de la diplomatie de Ben Ali, il est l'un des six responsables du régime déchu à être candidat. Peu après la révolution, il s'excuse d'avoir servi Ben Ali et fonde son parti, Al Moubadara (l'Initiative), qui se réclame de la pensée de Bourguiba. Il disposera de trois députés dans le Parlement élu le 26 octobre, contre cinq en 2011.

Ahmed Néjib Chebbi: Avocat et opposant historique de Ben Ali, il était le leader du Parti démocratique progressiste (ex- Al Joumhouri). Incarcérations, grèves de la faim, condamnations et exils, Ahmed Néjib Chebbi s'est aussi bien opposé au régime de Bourguiba que celui de Ben Ali. Lorsque ce dernier arrive au pouvoir en 1987, il le soutient un temps dans le cadre du "pacte national", avant de prendre ses distances au début des années 1990, au moment de la répression menée contre les islamistes. Ministre du premier gouvernement de transition (de Mohamed Ghannouchi, premier ministre sous Ben Ali) après la révolution, Chebbi se présente aujourd'hui pour la troisième fois à une élection présidentielle en Tunisie. Les deux précédentes candidatures avaient été entreprises en opposition à Ben Ali. Son parti n'a obtenu qu'un seul siège aux dernières élections législatives.

Mustapha Ben Jaâfar: Egalement opposant sous Ben Ali, Mustapha Ben Jaâfar est le leader du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, Ettakatol). Après la révolution, il devient ministre sous Mohamed Ghannouchi mais démissionne très rapidement. Quatrième force politique du pays à l'issue des élections de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar devient président de l'Assemblée à la faveur d'une alliance avec les islamistes d'Ennahdha et le CPR de Moncef Marzouki, formant alors la Troïka qui a gouverné le pays de décembre 2011 à janvier 2014. Le parti de Mustapha Ben Jaâfar a lourdement payé le prix de cette alliance en n'obtenant aucun siège dans la nouvelle assemblée.


Parmi les autres candidats en course, figurent notamment Mondher Zenaïdi, un autre ancien ministre de Ben Ali. Des hommes d'affaires tels que Larbi Nasra ancien propriétaire de la chaine de télévision privée Hannibal TV, Yassine Chanoufi, qui ne cache pas avoir fait des affaires avec la famille de Leila Trabelsi, femme de Ben Ali ou encore Hechmi Hamdi, leader du Courant de l'amour et qui avait créé la surprise en 2011 en raflant 26 sièges avec la "Pétition populaire", sont également dans la course.

Les Tunisiens à l'étranger ont d'ores et déjà commencé à voter pour le premier président élu librement au suffrage universel. Les électeurs en Tunisie sont appelés à voter ce dimanche. Si aucun candidat ne parvient à recueillir plus de la majorité absolue des voix, un second tour sera organisé fin décembre.

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