Un "contrepouvoir". Le vieux Néjib, qui a voté tôt ce matin dans le plus grand bureau de vote de Tunis, rue de Marseille, a une idée fixe de ce que doit être la présidence. Alors que, lors des législatives, il avait donné sa voix à Nida Tounes, parti de Béji Caïd Essebssi, il a aujourd’hui voté pour le candidat du Front Populaire Hamma Hammami. Car, selon Néjib, il faut "avant tout garder l’équilibre".
Pour la première fois, les Tunisiens vont aux urnes pour élire librement leur président au suffrage universel. Après 50 ans de régimes autoritaires axés autour d’un culte de la personnalité, l’exercice est périlleux pour les Tunisiens.
L’idée du contrepouvoir a fait son chemin en quelques semaines. Depuis la victoire relative de Nida Tounes aux élections législatives, de nombreuses voix se sont élevées pour souligner le risque d’un régime dominé par un seul parti – alors même que les futures alliances n’ont pas encore été annoncées. Des partisans du mouvement Ennahdha, qui n’a pas présenté de candidat à la présidentielle, sont ainsi nombreux à militer en faveur du président sortant Moncef Marzouki, ancien allié au sein de la troïka.
"On ne veut pas de Béji parce qu’on a un peu peur pour nos libertés, notamment religieuses", affirmaient un groupe de filles voilées en marge du meeting de Marzouki à Bizerte. Elles avaient voté pour Ennahdha et arboraient ce jour-là des T-shirts à l’effigie du président.
Vote utile, faute de mieux?
De l’autre côté du miroir, les mêmes arguments alimentent le choix opposé. Car pour certains, le "vote utile" ne s’est pas arrêté aux législatives.
Mohamed Habib se dit ainsi "pas convaincu" par Béji Caïd Essebssi, mais lui a tout de même donné sa voix. Pour "barrer la route aux Nahdhaouis" qu’il considère "antidémocrates par essence". L’absence assumée de démocratie interne à Nida Tounes lui soutire tout juste un "Oh! Bon…". Pourtant, il aurait aimé voter pour Hamma Hamami, avec lequel il a squatté les bancs de la fac.
L’approche anti-Ennahdha en a convaincu plus d’un. La famille de Mongi s’est déplacée en groupe pour aller voter, et tous pour "Bajbouj" - surnom répandu pour Essebssi. Si pour Mongi, la liberté donne enfin "un sens au vote", il n’en a pas moins choisi un candidat par défaut. Sa fille Souad a fait comme lui, "faute de mieux".
Pour la première fois, les Tunisiens vont aux urnes pour élire librement leur président au suffrage universel. Après 50 ans de régimes autoritaires axés autour d’un culte de la personnalité, l’exercice est périlleux pour les Tunisiens.
L’idée du contrepouvoir a fait son chemin en quelques semaines. Depuis la victoire relative de Nida Tounes aux élections législatives, de nombreuses voix se sont élevées pour souligner le risque d’un régime dominé par un seul parti – alors même que les futures alliances n’ont pas encore été annoncées. Des partisans du mouvement Ennahdha, qui n’a pas présenté de candidat à la présidentielle, sont ainsi nombreux à militer en faveur du président sortant Moncef Marzouki, ancien allié au sein de la troïka.
"On ne veut pas de Béji parce qu’on a un peu peur pour nos libertés, notamment religieuses", affirmaient un groupe de filles voilées en marge du meeting de Marzouki à Bizerte. Elles avaient voté pour Ennahdha et arboraient ce jour-là des T-shirts à l’effigie du président.
Vote utile, faute de mieux?
De l’autre côté du miroir, les mêmes arguments alimentent le choix opposé. Car pour certains, le "vote utile" ne s’est pas arrêté aux législatives.
Mohamed Habib se dit ainsi "pas convaincu" par Béji Caïd Essebssi, mais lui a tout de même donné sa voix. Pour "barrer la route aux Nahdhaouis" qu’il considère "antidémocrates par essence". L’absence assumée de démocratie interne à Nida Tounes lui soutire tout juste un "Oh! Bon…". Pourtant, il aurait aimé voter pour Hamma Hamami, avec lequel il a squatté les bancs de la fac.
L’approche anti-Ennahdha en a convaincu plus d’un. La famille de Mongi s’est déplacée en groupe pour aller voter, et tous pour "Bajbouj" - surnom répandu pour Essebssi. Si pour Mongi, la liberté donne enfin "un sens au vote", il n’en a pas moins choisi un candidat par défaut. Sa fille Souad a fait comme lui, "faute de mieux".
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