Je suis indépendant, je suis libre, je vis de la création artistique. Je ne sais pas faire autre chose. Et puis pourquoi faire autre chose alors que je fais un travail d'utilité publique?
Comme tout travailleur d'utilité publique il doit être protégé. Cette protection ne peut se réaliser que par la création d'un statut qu'on appellera "le statut de l'artiste". Un statut qui va permettre à tout artiste intermittent de vivre d'une manière digne, c'est-à-dire ne pas se trouver, quand il ne travaille pas, réduit à la mendicité amicale ou aux gestes de charité médiatisés mais sans lendemain.
"Un statut de l'artiste" qui sécurise les artistes en fin de carrière et leur permet de ne pas vivre dans la précarité.
C'est pour ces raisons que je suis indigné.
Je suis indigné de voir de bons comédiens toucher une retraite ridicule de 180 dinars.
Je suis indigné de voir des amis artistes dans l'incapacité de consulter un médecin.
Le comble pour eux, c'est ne pas avoir les moyens de voir des spectacles ou des concerts.
Je suis indigné de voir autour de moi des familles se disloquer parce que ce métier ne peut pas assurer leur quotidien.
Je suis indigné de voir que pendant cette période postrévolutionnaire, les gouvernements se sont succédés avec leurs différentes couleurs troïka et technocrates, sans pour autant travailler sérieusement sur ce dossier qui est une priorité pour un pays qui veut s'ouvrir sur la modernité.
Les artistes sont les piliers de la modernité, mais des artistes malheureux et vivant dans la misère sont le miroir d'un échec.
Que serait un pays sans théâtre? Que serait un pays sans cinéma et sans ses musiciens? Que serait un pays sans ses artistes?
Des artistes pauvres, c'est une culture pauvre. Un peuple avec une culture pauvre est sujet à être envahi par l'obscurantisme (il suffit de voir le nombre de jeunes tunisiens embrigadés pour tuer en Syrie) ou par le désespoir.
Je suis indigné de voir des ministres qui ne se soucient pas de changer les lois caduques.
Je suis indigné de voir des amis artistes qui ne peuvent pas payer les cotisations sociales, recevoir des huissiers de justice chez eux pour leur réclamer des pénalités de retard.
Comment un artiste qui ne travaille pas peut-il payer une cotisation qui aurait dû être réglée par les divers employeurs, tant privés qu'étatiques?
Comment un artiste qui ne travaille pas peut-il être obligé de payer une pénalité alors que c'est tout le système qui est à revoir?
Je suis indigné de voir que la culture continue à être marginalisée alors qu'elle est le socle de la civilisation?
Je suis indigné de voir que des énergies créatrices sont gaspillées.
Je suis indigné de voir l'artiste méconnu et sans lendemain dans son pays.
Un artiste indigné
Comme tout travailleur d'utilité publique il doit être protégé. Cette protection ne peut se réaliser que par la création d'un statut qu'on appellera "le statut de l'artiste". Un statut qui va permettre à tout artiste intermittent de vivre d'une manière digne, c'est-à-dire ne pas se trouver, quand il ne travaille pas, réduit à la mendicité amicale ou aux gestes de charité médiatisés mais sans lendemain.
"Un statut de l'artiste" qui sécurise les artistes en fin de carrière et leur permet de ne pas vivre dans la précarité.
C'est pour ces raisons que je suis indigné.
Je suis indigné de voir de bons comédiens toucher une retraite ridicule de 180 dinars.
Je suis indigné de voir des amis artistes dans l'incapacité de consulter un médecin.
Le comble pour eux, c'est ne pas avoir les moyens de voir des spectacles ou des concerts.
Je suis indigné de voir autour de moi des familles se disloquer parce que ce métier ne peut pas assurer leur quotidien.
Je suis indigné de voir que pendant cette période postrévolutionnaire, les gouvernements se sont succédés avec leurs différentes couleurs troïka et technocrates, sans pour autant travailler sérieusement sur ce dossier qui est une priorité pour un pays qui veut s'ouvrir sur la modernité.
Les artistes sont les piliers de la modernité, mais des artistes malheureux et vivant dans la misère sont le miroir d'un échec.
Que serait un pays sans théâtre? Que serait un pays sans cinéma et sans ses musiciens? Que serait un pays sans ses artistes?
Des artistes pauvres, c'est une culture pauvre. Un peuple avec une culture pauvre est sujet à être envahi par l'obscurantisme (il suffit de voir le nombre de jeunes tunisiens embrigadés pour tuer en Syrie) ou par le désespoir.
Je suis indigné de voir des ministres qui ne se soucient pas de changer les lois caduques.
Je suis indigné de voir des amis artistes qui ne peuvent pas payer les cotisations sociales, recevoir des huissiers de justice chez eux pour leur réclamer des pénalités de retard.
Comment un artiste qui ne travaille pas peut-il payer une cotisation qui aurait dû être réglée par les divers employeurs, tant privés qu'étatiques?
Comment un artiste qui ne travaille pas peut-il être obligé de payer une pénalité alors que c'est tout le système qui est à revoir?
Je suis indigné de voir que la culture continue à être marginalisée alors qu'elle est le socle de la civilisation?
Je suis indigné de voir que des énergies créatrices sont gaspillées.
Je suis indigné de voir l'artiste méconnu et sans lendemain dans son pays.
Un artiste indigné
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