Samir Annabi, président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption (INLCC), a critiqué le rôle des gouvernements successifs, de l'administration et la justice dans la lutte contre la corruption, dans un entretien donné au quotidien La Presse, daté du 9 décembre.
L'Instance, selon lui, a été confrontée à plusieurs difficultés dès sa création après les élections de 2011: une absence totale de structure, de statut pour le personnel, d'organisation et de communication.
Le gouvernement de la Troïka aurait de son côté contribué à l'affaiblir, lorsqu'il a "crée une autre structure, concurrente de l'INLCC, le secrétariat d'Etat chargé de la gouvernance et de la lutte contre la corruption".
D'autres difficultés importantes, selon Samir Annabi, résident dans l'environnement du travail: "D'abord l'hostilité de la justice. Ensuite celle de l'administration" envers l'Instance.
"Par ailleurs, contrairement aux autres instances, ISIE, HAICA et Instance vérité et dignité, l'INLCC n'a pas de budget propre, alors que la loi le prévoit clairement. Dans ce cas, comment voulez-vous qu'on fonctionne normalement et qu'on accomplisse notre mission?", s'interroge-il.
M. Annabi évoque également une stratégie de lutte contre la corruption qu'il a mise en place, mettant en avant l'institutionnalisation des relations avec la société civile. Mais cette stratégie "se trouve bloquée au niveau du gouvernement, qui ne l'a pas (...) encore adoptée".
Créée après les élections de 2011, l'INLCC a aujourd'hui un rôle qui est à définir par rapport à la nouvelle Assemblée. Celle-ci devra créer une Instance constitutionnelle contre la corruption.
"L'INLCC est (...) appelée à changer. Je ne pense pas qu'elle puisse disparaitre. Elle pourrait être dans le futur le bras exécutif de l'Instance constitutionnelle", affirme-t-il.
Par ailleurs, des constats négatifs d'organisations comme Transparency International et I Watch sur la corruption en Tunisie, mettent en cause le rôle du gouvernement.
Samir Annabi estime que cette dégradation est une suite logique d'une absence de volonté claire des gouvernements, après la révolution, pour combattre la corruption.
Même si le rôle d'un organe indépendant est important pour cette lutte, Samir Annabi insiste sur le rôle de la société civile.
L'INLCC, créée par le décret-loi 2011-120 du 14 novembre 2011, est une continuation de la Commission d'investigation sur les affaires de corruption et de malversations (CICM). Cette dernière a été mise en place immédiatement après la révolution pour enquêter sur les affaires de corruption sous le régime Ben Ali.
L'Instance, selon lui, a été confrontée à plusieurs difficultés dès sa création après les élections de 2011: une absence totale de structure, de statut pour le personnel, d'organisation et de communication.
Le gouvernement de la Troïka aurait de son côté contribué à l'affaiblir, lorsqu'il a "crée une autre structure, concurrente de l'INLCC, le secrétariat d'Etat chargé de la gouvernance et de la lutte contre la corruption".
"Cette dualité et concurrence des structures a eu un impact négatif sur l'INLCC, en ce sens qu'aujourd'hui encore le conseil de l'Instance n'est constitué qu'à moitié", poursuit-il.
D'autres difficultés importantes, selon Samir Annabi, résident dans l'environnement du travail: "D'abord l'hostilité de la justice. Ensuite celle de l'administration" envers l'Instance.
L'administration "nous a mis des bâtons dans les roues, car c'est là que réside le coeur de la corruption notamment en matière de marchés publics et autres".
"Par ailleurs, contrairement aux autres instances, ISIE, HAICA et Instance vérité et dignité, l'INLCC n'a pas de budget propre, alors que la loi le prévoit clairement. Dans ce cas, comment voulez-vous qu'on fonctionne normalement et qu'on accomplisse notre mission?", s'interroge-il.
M. Annabi évoque également une stratégie de lutte contre la corruption qu'il a mise en place, mettant en avant l'institutionnalisation des relations avec la société civile. Mais cette stratégie "se trouve bloquée au niveau du gouvernement, qui ne l'a pas (...) encore adoptée".
Créée après les élections de 2011, l'INLCC a aujourd'hui un rôle qui est à définir par rapport à la nouvelle Assemblée. Celle-ci devra créer une Instance constitutionnelle contre la corruption.
"L'INLCC est (...) appelée à changer. Je ne pense pas qu'elle puisse disparaitre. Elle pourrait être dans le futur le bras exécutif de l'Instance constitutionnelle", affirme-t-il.
Par ailleurs, des constats négatifs d'organisations comme Transparency International et I Watch sur la corruption en Tunisie, mettent en cause le rôle du gouvernement.
Samir Annabi estime que cette dégradation est une suite logique d'une absence de volonté claire des gouvernements, après la révolution, pour combattre la corruption.
"Ce sont des indices assez inquiétants", a-t-il déploré.
Même si le rôle d'un organe indépendant est important pour cette lutte, Samir Annabi insiste sur le rôle de la société civile.
"La lutte contre la corruption (...) vise essentiellement à changer la culture et les comportements des personnes (...) Un travail de longue haleine où la société civile a un rôle important à jouer. Sur ce plan, nous avons besoin de militantisme et pas uniquement d'institutions publiques officielles", conclut-il.
L'INLCC, créée par le décret-loi 2011-120 du 14 novembre 2011, est une continuation de la Commission d'investigation sur les affaires de corruption et de malversations (CICM). Cette dernière a été mise en place immédiatement après la révolution pour enquêter sur les affaires de corruption sous le régime Ben Ali.
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