En termes d'âge, l'électorat des deux candidats du second tour accuse l'absence remarquée des jeunes des élections, aux législatives comme au premier tour de la présidentielle. Toutefois, le déficit est plus grand du côté du candidat le plus âgé, le plus jeune ayant plus facilement attiré une certaine jeunesse activiste, embrigadée par ses slogans belliqueux.
Une telle minorité mise à part, cela ne veut surtout pas dire que M. Marzouki ait la partie gagnée auprès des jeunes, ceux-ci ne se reconnaissant pas en lui ni à plus forte raison en son adversaire.
Jeunesse et politique en postmodernité
Le constat est sans appel: la majorité des jeunes boycottent les élections et/ou ne se reconnaissant pas dans ce dernier candidat qui, au mieux, représente pour eux le père contre lequel il faut se révolter. C'est qu'on est en postmodernité, une époque d'horizontalité du pouvoir, ou le frère remplace le père, la puissance sociétale immanente se substitue au pouvoir étatique transcendant.
Aussi, les jeunes se laissent tenter par l'aventure militaire sur les champs de bataille ou celle de l'embrigadement islamiste. Ce dernier signifie moins pour eux une adhésion à une vision religieuse du monde qu'un refus d'une vision profane dominée par la superpuissance du régime policier, étatique ou supra-étatique (comme dans le cas européen), contre laquelle ils opposent l'arme équivalente de la suprématie divine.
Parler à l'imaginaire d'une jeunesse désespérée
Il s'agit donc de la part de cette jeunesse, pour qui sait scruter son imaginaire, bien plus d'un combat de négation que de militantisme d'adhésion à un projet politique et idéologique. Car il n'en existe pas pour la quasi-majorité de ces jeunes.
En effet, il est évident que si la plupart des jeunes à Daech ou des terroristes en Tunisie avaient pu avoir une perspective de vie normale, ce qui supposait la possibilité de vivre décemment et d'entrevoir de construire leur vie comme tout jeune du monde, ils n'auraient pas fait le choix du désespoir qui est le leur aujourd'hui.
Or, dans un monde fermé, où l'on stigmatise le différent, il est fatal qu'on verse dans l'excès opposé afin de prouver son droit de vivre comme tout le monde et avec tout le monde, sinon à sa manière et contre tout le monde.
Être au diapason du changement du monde
Il est évident aussi que le monde ayant changé, il ne peut continuer à vivre sur les schémas désormais vides de sens du passé. Il importe donc d'initier le changement dans la tête pour préparer les solutions inévitables sur le terrain en vue d'une plus grande solidarité dans un monde plus humain, que je qualifie de mondanité.
M. Caïd Essebsi a donc parfaitement la possibilité de s'attirer les faveurs des jeunes en parlant à leur imaginaire; il pourrait alors transformer son handicap de l'âge en cet atout de l'expérience mise au service d'une politique révolutionnaire.
Celle-ci consistera à appeler à la création d'un espace méditerranéen de démocratie, première étape pour une aire de civilisation en cette zone sensible, réunissant le moins mauvais de l'Orient et le meilleur de l'Occident.
Ce faisant, il parlera mieux que son adversaire aux jeunes, car M. Marzouki affiche un dogmatisme pernicieux et se détourne de l'espace naturel de la Tunisie qui est sa dimension méditerranéenne pour une hypothétique aire maghrébine et surtout arabe. Si cette aire n'est pas nécessairement mythique, il reste que sa réalité ne saurait se concrétiser qu'une fois la dimension méditerranéenne assumée et fructifiée avec des mesures concrètes telles celles évoquées ci-après.
Refondation des rapports en Méditerranée
Cela suppose, dans l'immédiat, deux actions immédiates dont on pourrait faire l'axe de la politique étrangère du futur gouvernement de la Tunisie :
Une telle minorité mise à part, cela ne veut surtout pas dire que M. Marzouki ait la partie gagnée auprès des jeunes, ceux-ci ne se reconnaissant pas en lui ni à plus forte raison en son adversaire.
Jeunesse et politique en postmodernité
Le constat est sans appel: la majorité des jeunes boycottent les élections et/ou ne se reconnaissant pas dans ce dernier candidat qui, au mieux, représente pour eux le père contre lequel il faut se révolter. C'est qu'on est en postmodernité, une époque d'horizontalité du pouvoir, ou le frère remplace le père, la puissance sociétale immanente se substitue au pouvoir étatique transcendant.
Aussi, les jeunes se laissent tenter par l'aventure militaire sur les champs de bataille ou celle de l'embrigadement islamiste. Ce dernier signifie moins pour eux une adhésion à une vision religieuse du monde qu'un refus d'une vision profane dominée par la superpuissance du régime policier, étatique ou supra-étatique (comme dans le cas européen), contre laquelle ils opposent l'arme équivalente de la suprématie divine.
Parler à l'imaginaire d'une jeunesse désespérée
Il s'agit donc de la part de cette jeunesse, pour qui sait scruter son imaginaire, bien plus d'un combat de négation que de militantisme d'adhésion à un projet politique et idéologique. Car il n'en existe pas pour la quasi-majorité de ces jeunes.
En effet, il est évident que si la plupart des jeunes à Daech ou des terroristes en Tunisie avaient pu avoir une perspective de vie normale, ce qui supposait la possibilité de vivre décemment et d'entrevoir de construire leur vie comme tout jeune du monde, ils n'auraient pas fait le choix du désespoir qui est le leur aujourd'hui.
Or, dans un monde fermé, où l'on stigmatise le différent, il est fatal qu'on verse dans l'excès opposé afin de prouver son droit de vivre comme tout le monde et avec tout le monde, sinon à sa manière et contre tout le monde.
Être au diapason du changement du monde
Il est évident aussi que le monde ayant changé, il ne peut continuer à vivre sur les schémas désormais vides de sens du passé. Il importe donc d'initier le changement dans la tête pour préparer les solutions inévitables sur le terrain en vue d'une plus grande solidarité dans un monde plus humain, que je qualifie de mondanité.
M. Caïd Essebsi a donc parfaitement la possibilité de s'attirer les faveurs des jeunes en parlant à leur imaginaire; il pourrait alors transformer son handicap de l'âge en cet atout de l'expérience mise au service d'une politique révolutionnaire.
Celle-ci consistera à appeler à la création d'un espace méditerranéen de démocratie, première étape pour une aire de civilisation en cette zone sensible, réunissant le moins mauvais de l'Orient et le meilleur de l'Occident.
Ce faisant, il parlera mieux que son adversaire aux jeunes, car M. Marzouki affiche un dogmatisme pernicieux et se détourne de l'espace naturel de la Tunisie qui est sa dimension méditerranéenne pour une hypothétique aire maghrébine et surtout arabe. Si cette aire n'est pas nécessairement mythique, il reste que sa réalité ne saurait se concrétiser qu'une fois la dimension méditerranéenne assumée et fructifiée avec des mesures concrètes telles celles évoquées ci-après.
Refondation des rapports en Méditerranée
Cela suppose, dans l'immédiat, deux actions immédiates dont on pourrait faire l'axe de la politique étrangère du futur gouvernement de la Tunisie :
- La demande du libre mouvement des Tunisiens dans le cadre de l'espace méditerranéen de démocratie et ce sous visa biométrique de circulation qui est tout aussi respectueux des réquisits sécuritaires que le visa actuel avec d'immenses retombées bénéfiques, dont le moindre serait de vider l'Europe de tous les clandestins tunisiens.
- Le dépôt de la candidature de la Tunisie à l'Union européenne pour transformer l'état de fait de dépendance structurelle de la Tunisie en un état de droit; car l'avenir de la Tunisie et même celui de l'Europe est dans une intégration totale, mais harmonieuse, du sud de l'Europe et du nord de l'Afrique.
- Ces deux annonces majeures de nature à initier une redéfinition des rapports internationaux sont assurément de nature à avoir un écho majeur auprès des jeunes, constituant une motivation sérieuse les amenant à envisager de faciliter leur concrétisation en votant pour celui qui en fait un thème majeur de sa diplomatie. Cela pourrait même se révéler une arme magique contribuant à détourner vers lui des voix acquises aujourd'hui par défaut, nullement par conviction, à son adversaire.
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