Nous arrivons au terme d'un long processus constitutionnel, qui, malgré ce que beaucoup disent, ne fut pas si long que cela si en toute objectivité nous comparons les deux chantiers constitutionnels: post-indépendance et post-révolution.
Avant toute chose, la durée. 3 ans pour la première Constitution et 2 ans pour le seconde, mais surtout une véritable représentation de la Tunisie dans sa diversité socio-culturelle au sein de l'ANC tandis que les premiers constituants étaient tous du même mouvement politique - l'unique - et avaient quasiment tous le même profil socio-culturel.
Les articles qui viennent d'être votés en totalité ont été proposés, débattus et votés par des Tunisiennes et des Tunisiens issus de toutes les régions, de toutes origines sociales et de tout âge.
Peut-on demander plus à un texte qui a pour ambition de garantir les droits et les libertés des citoyens que d'être l'expression de la volonté des citoyens à travers leurs représentants élus?
Que des articles soient discutables, j'en conviens! Que je n'adhère pas à tous les articles, je le reconnais! Je le reconnais avec autant de franchise que je sais qu'il n'existe pas Constitution dans le monde qui satisfasse la totalité de la population. C'est d'ailleurs pour cela qu'une Constitution est amendable, afin de l'adapter à l'air du temps et à l'évolution sociologique du pays.
J'en profite pour rappeler que plus de la moitié des articles discutés ont été proposés par la société civile, que je salue au passage pour son abnégation, sa détermination et son refus de se soumettre aux aléas du quotidien en participant aux campagnes anti-ANC et anti-démocratique de ceux qui refusent de comprendre que le salut de la Tunisie va prendre du temps et qu'on ne peut sacrifier nos nouvelles libertés à la peur de l'avenir.
Pas la meilleure, mais...
Si on regarde d'un peu plus prés, nous n'avons certes pas la meilleure Constitution au monde, mais nous avons une bonne Constitution qui peut nous mener vers une meilleure Tunisie. Par exemple, nous avons enfin une séparation claire des pouvoirs et chacun des pouvoirs à son contre-pouvoir ( ex: le pouvoir judiciaire propose les nominations des magistrats, reste au président de la République de les valider).
Le chapitre des libertés est également très développé - trop selon certains - et qui, de par sa diversité, permet à la majorité comme aux minorités de trouver refuge derrière un ou des articles constitutionnels. La liberté de conscience est une première dans le monde arabo-musulman.
Libertés mais aussi décentralisation: Enfin des assemblées régionales avec à leur tête non plus un gouverneur nommé par le fait du prince, mais un président élu par les membres de ladite assemblée, ainsi qu'une discrimination positive des régions afin de garantir une égalité inter-régionale et aussi une représentation au sein des assemblées nationales des Tunisiens de l'étranger.
Mission terminée
Pour ce qui est des points faibles, force est de reconnaître que la vague idée du sacré (art. 6) sera source de nombreux malentendus et qu'il faudra veiller à ce que cet article ne soit pas la base de tentatives liberticides. Autre point faible: un président qui, bien qu'élu au suffrage universel, ne que possède des prérogatives restreintes (ex: dissolution du parlement)
Pour conclure, ce n'est pas la fin mais le début d'un combat. Il faut continuer à croire, car le temps donnent raison à ceux qui n'abandonnent pas! Nous n'avons pas de charia, nous vivons avec les mêmes habitudes, et tandis que certaines continuent à se baigner comme elle veulent, celles qui portent le voile peuvent enfin le faire avec la même liberté.
Durant tout mon mandat, certains n'ont eut de cesse que de me dire naïf parce que, du premier jour de l'ANC jusqu'à maintenant, je n'ai jamais cessé de dire qu'une large majorité des Tunisiens sont modérés, Nahdaouis inclus. Aujourd'hui, de plus en plus de gens saluent la fin du processus et l'esprit consensuel du texte avec autant de naïveté... réaliste!
Je considère que ma mission est enfin terminée et tout en restant au service de mon pays, notre Tunisie, de mon parti Al Joumhouri, je suis d'avis que tous les constituants ne se représentent pas lors des prochaines élections mais gardent le titre de "constituants".
En écrivant ces mots, en finissant ce texte, mes pensées vont vers mes collègues, le martyr Haj Brahmi et notre ami Mohamed Allouch, ainsi que Chokri Belaid et tous les martyrs et blessés de la révolution.
Tahya Tounes!
Avant toute chose, la durée. 3 ans pour la première Constitution et 2 ans pour le seconde, mais surtout une véritable représentation de la Tunisie dans sa diversité socio-culturelle au sein de l'ANC tandis que les premiers constituants étaient tous du même mouvement politique - l'unique - et avaient quasiment tous le même profil socio-culturel.
Les articles qui viennent d'être votés en totalité ont été proposés, débattus et votés par des Tunisiennes et des Tunisiens issus de toutes les régions, de toutes origines sociales et de tout âge.
Peut-on demander plus à un texte qui a pour ambition de garantir les droits et les libertés des citoyens que d'être l'expression de la volonté des citoyens à travers leurs représentants élus?
Que des articles soient discutables, j'en conviens! Que je n'adhère pas à tous les articles, je le reconnais! Je le reconnais avec autant de franchise que je sais qu'il n'existe pas Constitution dans le monde qui satisfasse la totalité de la population. C'est d'ailleurs pour cela qu'une Constitution est amendable, afin de l'adapter à l'air du temps et à l'évolution sociologique du pays.
J'en profite pour rappeler que plus de la moitié des articles discutés ont été proposés par la société civile, que je salue au passage pour son abnégation, sa détermination et son refus de se soumettre aux aléas du quotidien en participant aux campagnes anti-ANC et anti-démocratique de ceux qui refusent de comprendre que le salut de la Tunisie va prendre du temps et qu'on ne peut sacrifier nos nouvelles libertés à la peur de l'avenir.
Pas la meilleure, mais...
Si on regarde d'un peu plus prés, nous n'avons certes pas la meilleure Constitution au monde, mais nous avons une bonne Constitution qui peut nous mener vers une meilleure Tunisie. Par exemple, nous avons enfin une séparation claire des pouvoirs et chacun des pouvoirs à son contre-pouvoir ( ex: le pouvoir judiciaire propose les nominations des magistrats, reste au président de la République de les valider).
Le chapitre des libertés est également très développé - trop selon certains - et qui, de par sa diversité, permet à la majorité comme aux minorités de trouver refuge derrière un ou des articles constitutionnels. La liberté de conscience est une première dans le monde arabo-musulman.
Libertés mais aussi décentralisation: Enfin des assemblées régionales avec à leur tête non plus un gouverneur nommé par le fait du prince, mais un président élu par les membres de ladite assemblée, ainsi qu'une discrimination positive des régions afin de garantir une égalité inter-régionale et aussi une représentation au sein des assemblées nationales des Tunisiens de l'étranger.
Mission terminée
Pour ce qui est des points faibles, force est de reconnaître que la vague idée du sacré (art. 6) sera source de nombreux malentendus et qu'il faudra veiller à ce que cet article ne soit pas la base de tentatives liberticides. Autre point faible: un président qui, bien qu'élu au suffrage universel, ne que possède des prérogatives restreintes (ex: dissolution du parlement)
Pour conclure, ce n'est pas la fin mais le début d'un combat. Il faut continuer à croire, car le temps donnent raison à ceux qui n'abandonnent pas! Nous n'avons pas de charia, nous vivons avec les mêmes habitudes, et tandis que certaines continuent à se baigner comme elle veulent, celles qui portent le voile peuvent enfin le faire avec la même liberté.
Durant tout mon mandat, certains n'ont eut de cesse que de me dire naïf parce que, du premier jour de l'ANC jusqu'à maintenant, je n'ai jamais cessé de dire qu'une large majorité des Tunisiens sont modérés, Nahdaouis inclus. Aujourd'hui, de plus en plus de gens saluent la fin du processus et l'esprit consensuel du texte avec autant de naïveté... réaliste!
Je considère que ma mission est enfin terminée et tout en restant au service de mon pays, notre Tunisie, de mon parti Al Joumhouri, je suis d'avis que tous les constituants ne se représentent pas lors des prochaines élections mais gardent le titre de "constituants".
En écrivant ces mots, en finissant ce texte, mes pensées vont vers mes collègues, le martyr Haj Brahmi et notre ami Mohamed Allouch, ainsi que Chokri Belaid et tous les martyrs et blessés de la révolution.
Tahya Tounes!
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