Il est des moments dans l'existence d'un Homme où il faut pouvoir compter sur l'aide et le soutien de ses congénères, et notre Président provisoire d'une république en décadence fait partie, semble-t-il de ceux-là.
Animé des intentions - vous voyez bien qu'il est animé! - qui sont les siennes, notre Président, oui il est notre président, est notre Zorro drapé dans un burnos, notre Mickael Knight en ami 8, notre Bernard Henri Levi des cassecroutagis, notre Justicier de la Sahra. Et vous osez attaquer cet homme là?
Monsieur Marzouki doit laver plus blanc que blanc; ce livre noir en est le pacte fondateur.
Vous criez tous haro, parce qu'il est baudet, mais il fallait écrire ces mémoires, parce que celles de l'âne étaient vieillissantes.
Monsieur le Président de la République est légitime à écrire ce livre puisqu'il est Président sans légitimité. Il n'a aucun mandat de représentation de tous les Tunisiens, puisqu'il est issu d'un parti qui a fait 9% des voix aux dernières élections. Alors cessons un peu de dire qu'il n'en avait pas le droit, qu'un Président ne peut pas attaquer ainsi des citoyens tunisiens. Il a le droit d'attaquer qui il veut car il ne représente personne. Tenez-vous le pour dit.
Vos attaques basses et viles ne le toucheront pas. Et, même isolé, la solitude ne lui fait pas peur; ils sont plusieurs dans sa tête.
Oh oui! On vous entend, vous autres démocrates et légitimistes, nous dire que les archives qu'il dit avoir trouvées à Carthage auraient du être remises à une justice libre et indépendante, plutôt que de servir à un livre, sans instruction et à charge.
Non mais! Vous vous croyez où? On a fait la révolution en Tunisie. Ce n'est pas pour que, deux ans après, on tombe dans le travers de l'égalité et de la liberté. Le Président est là, et veille à une continuité de l'Etat. L'ordre doit régner dans ce pays. Et Dieu merci il y veille. On continue bien heureusement à jeter ces salops de rappeurs en prison, à emmornaguier nos penseurs. Vous vouliez quoi? Il ne manquerait plus qu'on arrête de terroriser l'opposition aussi. Je vous vois venir, vous autres petits trublions de démocrates; bientôt vous vous croirez autorisés à réclamer l'arrestation des assassins de Belaid et de Brahmi. Et puis quoi encore?
C'est Jabeur et Weld el 15 qui doivent croupir en prison pour atteinte à la sureté du totalitarisme. Et ils y croupissent.
Il fallait ce livre, et l'Histoire s'en rappellera malgré vos vociférations. Il fallait sauver notre dictature en déperdition, et quoi de mieux que la délation et la calomnie? Une presse qui commençait à se libérer, des journalistes devenus de vrais investigateurs, et vous pensiez une seconde qu'on allait les laisser faire.
La bonne veille méthode du livre sans enquête, basée sur des pseudo-archives sans trace, des calomnies sans fondements; c'est dans les vieux wc qu'on fait les meilleures merdes.
Oui, le Président Marzouki est en train de nous sauver du désastre, et il forme avec Ennahdha, les ligues de protection de la révolution et notre Stoufa nationale un rempart contre cette volonté de liberté et d'égalité qui s'est mise à gagner des pans entier de la population, mettant en péril l'autoritarisme totalitaire de l'Etat.
Et puis, attention, ce n'est pas Moncef Marzouki qui a écrit le livre. Non. Le livre est signé par lui en qualité de Président de la République. Parce qu'on ne plaisante pas avec la propagande. Et la présidence de la République se doit de s'affranchir du carcan du droit constitutionnel et du droit pénal qui l'aurait contraint à respecter la présomption d'innocence, qui l'aurait empêché d'utiliser des pseudo-archives à des fins de pures calomnies pour les réserver à l'exercice d'une justice libre et indépendante, rendue au nom du peuple tunisien.
Il n'en est rien, et notre président a eu le courage de braver tous ces interdits. Il a su prendre sur lui, il a réussi à se défaire des ses vieux démons tels que les droits de l'Hommes, les libertés publiques, les libertés individuelles, il est enfin revenu à la raison en ce soir d'octobre 2011, après plus de trente ans d'errance dans les délires humanistes. Oui, le Président Marzouki est un héros, un héros qui a su gagner sa rédemption en se mettant au service de l'injustice, cultivant l'inégalité, entretenant la terreur.
Les plus grands espoirs étaient déjà permis lors de sa déclaration du 25 mars 2013 à Al Jazira à l'intention de l'opposition, les prévenant que s'ils venaient à prendre le pouvoir, une révolution aurait lieu - révolution, dans sa bouche, ca veut dire guerre civile dans la vôtre, idéalistes du genre humain qui appelez à une Société Egalitaire, Libre et Démocratique - et que lors de cette révolution, les opposants seraient pendus haut et court. C'est moi qui rajoute le haut et court, pour appuyer le propos tout de même un peu mollasson. Nous aurions préféré qu'il parle de peloton d'exécution, qu'il aille encore plus loin en disant que tous ceux qui se présenteraient à l'élection seraient traduits pour crime de haute trahison. Mais, à l'époque, il n'avait pas osé. Espérons qu'avec ce nouveau cap franchi grâce à ce livre noir, il puisse désormais arriver à ce niveau de détail dans les menaces.
Et tous les espoirs restent permis ce 25 septembre, quand un ancien défenseur des droits de l'Homme, ce Monsieur qui lutta par le passé contre les emprisonnements arbitraires, nous explique que Jabeur est en prison pour sa propre sécurité. Ca, c'est du lourd, du vrai, du pur, du dur, du totalitarisme pur souche. Il fallait beaucoup de courage pour soutenir qu'on emprisonne pour garantir la liberté de vivre. Et il faut admettre qu'en deux ans, il fait mieux que Ben Ali en vingt ans. Lui ne l'avait jamais osé, celle-là. Au pire, l'ancien régime tentait des arguments du type "la première des libertés est celle de manger". Et encore, il y avait un peu de gêne en le disant, une sorte de retenue. Non, là, on fait mieux, la première des libertés est de vivre, donc on vous met en prison. Ca a tout de même de la gueule.
On voit fleurir des lettres ouvertes ici et là, des droits de réponse, des rectifications, des clarifications. Même notre colombe nationale, j'ai cité Mezri Haddad, s'y met. Lui qui pourtant a été si longtemps acquis à la cause de l'hégémonie de l'Etat, voilà qu'il semble avoir cédé aux sirènes du droit des peuples à disposer d'eux mêmes, oubliant le principe même d'une bonne gouvernance qui est le droit des dirigeants à disposer des peuples.
Mon cher Samy Ghorbal, Mon ami Samy Ghorbal. Je suis surpris que tu joues les vierges effarouchées. Certes, les nègres du livre noir ont été un peu approximatif, et t'ont prêté une connivence avec le clan Ben Ali au travers de tes écrits à Jeune Afrique, alors que nous savons, toi et moi, que ton fait de haute trahison date de 2004, au passage piétons de la place Pasteur, un matin du 17 avril, alors qu'il est quelques 8 heures. Tu t'arrêteras au volant de ta LNA pour laisser passer un piéton, et ce piéton, si tu l'as laissé passer, c'est parce que tu avais reconnu qu'il s'agissait du fils de la sœur du neveu paternel de la tante maternelle du cousin germain de Ben Ali. S'il te plait, Sami, et ce jour là j'ai cru, viens défendre la cause du totalitarisme. Tu dois cesser ton combat pour la liberté entamé depuis presque 15 ans. Prends exemple sur notre président. Encore une fois: la rédemption est possible. Devient à la dictature ce que la sardine est à l'huile, ce que la mère Denis est à la publicité (ca devrait te parler, la mère Denis, c'est notre génération). Mets ta plume et ta tête au service de cette cause juste qu'est le droit des peuples à être bafoués plutôt que de nous chanter les chantres de liberté.
Lyes Gharbi, Mon Lyes Gharbi, ce jour de juillet 2007, un 7 novembre qui plus est, à 7h07 tu laisseras passer devant toi, à la Coucha, la grand-mère du cousin de la femme du garde du corps de Ben Ali. Nous pensions alors qu'enfin tu te rangeais du coté des plus forts, mais il n'en fut rien et tu vociféras de plus belle contre les injustices dans nos discussions animées. Tu pestais contre les dérives du pouvoir, tu lobbyisais pour plus de liberté.
A tous mes amis démocrates, à tous mes amis épris de liberté et pleins d'idéaux, rejoignez la cause de l'arbitraire, du totalitarisme, de l'injustice, de l'inégalité. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Brûlez ce torchon qu'on appelle déclaration universelle des droits de l'Homme, apostasie si l'en est, du droit fondamental de l'Un a piétiné les autres.
Monsieur Marzouki, je vous remercie pour ce livre. Vos redonnez ses lettres de noblesse au vil, aux bassesses. Vous érigez en principe étatique la délation et la médisance, vous servez la cause du muselage en réponse à cette débandade de vérités dont les journalistes nous abreuvaient depuis deux ans.
Monsieur Marzouki, merci. Vous m'avez permis, au travers de ces quelques lignes, de me faire l'avocat du diable.
Animé des intentions - vous voyez bien qu'il est animé! - qui sont les siennes, notre Président, oui il est notre président, est notre Zorro drapé dans un burnos, notre Mickael Knight en ami 8, notre Bernard Henri Levi des cassecroutagis, notre Justicier de la Sahra. Et vous osez attaquer cet homme là?
Monsieur Marzouki doit laver plus blanc que blanc; ce livre noir en est le pacte fondateur.
Vous criez tous haro, parce qu'il est baudet, mais il fallait écrire ces mémoires, parce que celles de l'âne étaient vieillissantes.
Monsieur le Président de la République est légitime à écrire ce livre puisqu'il est Président sans légitimité. Il n'a aucun mandat de représentation de tous les Tunisiens, puisqu'il est issu d'un parti qui a fait 9% des voix aux dernières élections. Alors cessons un peu de dire qu'il n'en avait pas le droit, qu'un Président ne peut pas attaquer ainsi des citoyens tunisiens. Il a le droit d'attaquer qui il veut car il ne représente personne. Tenez-vous le pour dit.
Vos attaques basses et viles ne le toucheront pas. Et, même isolé, la solitude ne lui fait pas peur; ils sont plusieurs dans sa tête.
Oh oui! On vous entend, vous autres démocrates et légitimistes, nous dire que les archives qu'il dit avoir trouvées à Carthage auraient du être remises à une justice libre et indépendante, plutôt que de servir à un livre, sans instruction et à charge.
Non mais! Vous vous croyez où? On a fait la révolution en Tunisie. Ce n'est pas pour que, deux ans après, on tombe dans le travers de l'égalité et de la liberté. Le Président est là, et veille à une continuité de l'Etat. L'ordre doit régner dans ce pays. Et Dieu merci il y veille. On continue bien heureusement à jeter ces salops de rappeurs en prison, à emmornaguier nos penseurs. Vous vouliez quoi? Il ne manquerait plus qu'on arrête de terroriser l'opposition aussi. Je vous vois venir, vous autres petits trublions de démocrates; bientôt vous vous croirez autorisés à réclamer l'arrestation des assassins de Belaid et de Brahmi. Et puis quoi encore?
C'est Jabeur et Weld el 15 qui doivent croupir en prison pour atteinte à la sureté du totalitarisme. Et ils y croupissent.
Il fallait ce livre, et l'Histoire s'en rappellera malgré vos vociférations. Il fallait sauver notre dictature en déperdition, et quoi de mieux que la délation et la calomnie? Une presse qui commençait à se libérer, des journalistes devenus de vrais investigateurs, et vous pensiez une seconde qu'on allait les laisser faire.
La bonne veille méthode du livre sans enquête, basée sur des pseudo-archives sans trace, des calomnies sans fondements; c'est dans les vieux wc qu'on fait les meilleures merdes.
Oui, le Président Marzouki est en train de nous sauver du désastre, et il forme avec Ennahdha, les ligues de protection de la révolution et notre Stoufa nationale un rempart contre cette volonté de liberté et d'égalité qui s'est mise à gagner des pans entier de la population, mettant en péril l'autoritarisme totalitaire de l'Etat.
Et puis, attention, ce n'est pas Moncef Marzouki qui a écrit le livre. Non. Le livre est signé par lui en qualité de Président de la République. Parce qu'on ne plaisante pas avec la propagande. Et la présidence de la République se doit de s'affranchir du carcan du droit constitutionnel et du droit pénal qui l'aurait contraint à respecter la présomption d'innocence, qui l'aurait empêché d'utiliser des pseudo-archives à des fins de pures calomnies pour les réserver à l'exercice d'une justice libre et indépendante, rendue au nom du peuple tunisien.
Il n'en est rien, et notre président a eu le courage de braver tous ces interdits. Il a su prendre sur lui, il a réussi à se défaire des ses vieux démons tels que les droits de l'Hommes, les libertés publiques, les libertés individuelles, il est enfin revenu à la raison en ce soir d'octobre 2011, après plus de trente ans d'errance dans les délires humanistes. Oui, le Président Marzouki est un héros, un héros qui a su gagner sa rédemption en se mettant au service de l'injustice, cultivant l'inégalité, entretenant la terreur.
Les plus grands espoirs étaient déjà permis lors de sa déclaration du 25 mars 2013 à Al Jazira à l'intention de l'opposition, les prévenant que s'ils venaient à prendre le pouvoir, une révolution aurait lieu - révolution, dans sa bouche, ca veut dire guerre civile dans la vôtre, idéalistes du genre humain qui appelez à une Société Egalitaire, Libre et Démocratique - et que lors de cette révolution, les opposants seraient pendus haut et court. C'est moi qui rajoute le haut et court, pour appuyer le propos tout de même un peu mollasson. Nous aurions préféré qu'il parle de peloton d'exécution, qu'il aille encore plus loin en disant que tous ceux qui se présenteraient à l'élection seraient traduits pour crime de haute trahison. Mais, à l'époque, il n'avait pas osé. Espérons qu'avec ce nouveau cap franchi grâce à ce livre noir, il puisse désormais arriver à ce niveau de détail dans les menaces.
Et tous les espoirs restent permis ce 25 septembre, quand un ancien défenseur des droits de l'Homme, ce Monsieur qui lutta par le passé contre les emprisonnements arbitraires, nous explique que Jabeur est en prison pour sa propre sécurité. Ca, c'est du lourd, du vrai, du pur, du dur, du totalitarisme pur souche. Il fallait beaucoup de courage pour soutenir qu'on emprisonne pour garantir la liberté de vivre. Et il faut admettre qu'en deux ans, il fait mieux que Ben Ali en vingt ans. Lui ne l'avait jamais osé, celle-là. Au pire, l'ancien régime tentait des arguments du type "la première des libertés est celle de manger". Et encore, il y avait un peu de gêne en le disant, une sorte de retenue. Non, là, on fait mieux, la première des libertés est de vivre, donc on vous met en prison. Ca a tout de même de la gueule.
On voit fleurir des lettres ouvertes ici et là, des droits de réponse, des rectifications, des clarifications. Même notre colombe nationale, j'ai cité Mezri Haddad, s'y met. Lui qui pourtant a été si longtemps acquis à la cause de l'hégémonie de l'Etat, voilà qu'il semble avoir cédé aux sirènes du droit des peuples à disposer d'eux mêmes, oubliant le principe même d'une bonne gouvernance qui est le droit des dirigeants à disposer des peuples.
Mon cher Samy Ghorbal, Mon ami Samy Ghorbal. Je suis surpris que tu joues les vierges effarouchées. Certes, les nègres du livre noir ont été un peu approximatif, et t'ont prêté une connivence avec le clan Ben Ali au travers de tes écrits à Jeune Afrique, alors que nous savons, toi et moi, que ton fait de haute trahison date de 2004, au passage piétons de la place Pasteur, un matin du 17 avril, alors qu'il est quelques 8 heures. Tu t'arrêteras au volant de ta LNA pour laisser passer un piéton, et ce piéton, si tu l'as laissé passer, c'est parce que tu avais reconnu qu'il s'agissait du fils de la sœur du neveu paternel de la tante maternelle du cousin germain de Ben Ali. S'il te plait, Sami, et ce jour là j'ai cru, viens défendre la cause du totalitarisme. Tu dois cesser ton combat pour la liberté entamé depuis presque 15 ans. Prends exemple sur notre président. Encore une fois: la rédemption est possible. Devient à la dictature ce que la sardine est à l'huile, ce que la mère Denis est à la publicité (ca devrait te parler, la mère Denis, c'est notre génération). Mets ta plume et ta tête au service de cette cause juste qu'est le droit des peuples à être bafoués plutôt que de nous chanter les chantres de liberté.
Lyes Gharbi, Mon Lyes Gharbi, ce jour de juillet 2007, un 7 novembre qui plus est, à 7h07 tu laisseras passer devant toi, à la Coucha, la grand-mère du cousin de la femme du garde du corps de Ben Ali. Nous pensions alors qu'enfin tu te rangeais du coté des plus forts, mais il n'en fut rien et tu vociféras de plus belle contre les injustices dans nos discussions animées. Tu pestais contre les dérives du pouvoir, tu lobbyisais pour plus de liberté.
A tous mes amis démocrates, à tous mes amis épris de liberté et pleins d'idéaux, rejoignez la cause de l'arbitraire, du totalitarisme, de l'injustice, de l'inégalité. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Brûlez ce torchon qu'on appelle déclaration universelle des droits de l'Homme, apostasie si l'en est, du droit fondamental de l'Un a piétiné les autres.
Monsieur Marzouki, je vous remercie pour ce livre. Vos redonnez ses lettres de noblesse au vil, aux bassesses. Vous érigez en principe étatique la délation et la médisance, vous servez la cause du muselage en réponse à cette débandade de vérités dont les journalistes nous abreuvaient depuis deux ans.
Monsieur Marzouki, merci. Vous m'avez permis, au travers de ces quelques lignes, de me faire l'avocat du diable.
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