Good move Jomaa, good move. La 1ere visite officielle (dimanche) du nouveau chef du gouvernement #Tunisie-n, Mehdi #Jomaa sera en #Algérie.
— Imad Mesdoua (@ImadMesdoua) February 1, 2014
Beji Caid Essebsi et Ali Larayedh avaient, eux aussi, effectué leur première visite à l'étranger en Algérie.
Expliquant le caractère particulier des relations algéro-tunisiennes, Béji Caïd Essebsi indiquait alors que les Algériens étaient sans doute "les mieux placés" pour "opérer un échange de points de vue", rapportait l'agence APS.
Une tradition entre les deux voisins, mais sans absolus. Successeur de Beji Caid Essebsi au Premier ministère dès décembre 2011, Hamadi Jebali n'avait effectué sa première visite officielle en Algérie qu'un an plus tard. Le président Moncef Marzouki s'était quant à lui rendu en Algérie en février 2012, après sa visite officielle en Libye.
En trois ans, les préoccupations des deux pays ont évolué.
L'Algérie dans l'actualité de l'élection présidentielle
Aujourd'hui, l'actualité des voisins maghrébins n'en est plus au même stade.
Côté algérien, l'heure est à l'élection présidentielle. Fixée au 17 avril, cette élection a d'ors et déjà vu de nombreux prétendants se déclarer candidats, dont l'ancien Premier ministre et désormais opposant à Bouteflika, Ali Benflis.
Le président sortant Abdelaziz Bouteflika continue à faire planer le doute autour de sa candidature à un quatrième mandat. Les pronostics des journalistes s'opposent toujours plus. Si, pour Ihsane El Kadi, Bouteflika "ne se présentera pas" selon plusieurs sources à Alger, Mohamed Sifaoui affirme quant à lui que la candidature du président "ne fait quasiment plus aucun doute".
Selon une information de Jeune Afrique, l'ancien Premier ministre Hamrouche aurait ainsi refusé le ticket de la vice-présidence proposé par des "membres du clan présidentiel". Jeune Afrique y affirme que Bouteflika prévoyait de lui laisser la place après les deux premières années de mandat;
Car sur fond d'élection, la santé du Président, récemment hospitalisé à l'hôpital français du Val-de-Grâce, pose toujours question. Autant dire que l'actualité politique tunisienne n'est pas la préoccupation première des hauts responsables algériens.
Il n'en reste pas moins vrai que les sujets de discussions ne devraient pas manquer. Et ne sont plus les mêmes qu'il y a trois ans.
De l'apaisement à la sécurité commune
En mars 2011, à peine deux mois après la chute de Zine El Abidine Ben Ali, le Premier ministre du gouvernement provisoire Béji Caid Essebsi avait insisté sur les grandes lignes diplomatiques.
"L'Algérie et la Tunisie ont une histoire, une lutte et une coopération communes", avait-il alors déclaré à la presse, insistant sur des relations "naturelles et profondes". Un effort d'apaisement dans les règles étant donné la suspicion algérienne autour des changements en Tunisie.
Deux ans plus tard, Ali Larayedh, fraîchement nommé Premier ministre après son passage au ministère de l'Intérieur, prend à son tour la direction d'Alger. Il y rencontre son homologue Abdelmalek Sellal. Le ton a changé. La "coopération sécuritaire" y a "occupé une grande partie des entretiens", rapporte alors le communiqué commun. Ali Larayedh assure alors que la sécurité de la Tunisie est liée à celle de l'Algérie.
Depuis, la question sécuritaire n'a plus cessé de monopoliser la relation bilatérale. Marqué par les combats au Mont Chaâmbi et la recrudescence de la contrebande, l'été 2013 aura vu la coopération se renforcer à la frontière au terme d'accords entre les deux pays.
Aujourd'hui, Mehdi Jomâa se rend à Alger dans un contexte similaire. Durant les mois précédents son arrivée au pouvoir, l'Algérie aura joué un rôle de médiateur entre des factions politiques tunisiennes en plein blocage, accueillant tour à tour le leader de Nida Tounes Beji Caid Essebsi et le dirigeant Ennahdha Rached Ghannouchi.
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En pleine crise économique, la Tunisie viserait également la signature prochaine d'un accord commercial avec le voisin algérien. Cela "permettra de booster les flux commerciaux", affirme l'économiste maghrébin.
Entre sécurité et relance économique, la première visite officielle de Mehdi Jomâa sembleêtre à l'image des priorités fixées par son gouvernement.
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