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"Tuer un homme n'est pas un cadeau"... La famille de Chokri Belaïd réclame toujours la vérité sur son assassinat

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La famille de l'opposant tunisien Chokri Belaïd réclame toujours la vérité sur son assassinat, au lendemain de l'annonce de la mort de son tueur présumé lors d'une opération antiterroriste, a affirmé mercredi à l'AFP son frère, Abdelmajid Belaïd.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé mardi que Kamel Gadhgadhi, accusé d'avoir tiré à bout portant sur Chokri Belaïd le 6 février 2013, avait été tué pendant un assaut de 20 heures des forces de l'ordre contre une maison de la banlieue de Tunis. Six autres présumés terroristes ainsi qu'un agent de la Garde nationale ont aussi été tués.

"Nous voulons connaître la vérité entière. Gadhgadhi n'était pas seul. Il y a d'autres parties impliquées et nous espérons qu'elles seront capturées pour que la vérité soit connue", a déclaré Abdelmajid Belaïd.

"Nous ne voulions pas qu'il (Gadhgadhi, ndlr) soit tué et sa mort ne nous réjouit absolument pas. Il s'agit d'un citoyen tunisien même si c'était un terroriste, et nous voulions qu'il soit jugé équitablement", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a qualifié la mort du suspect de "plus beau cadeau qu'on puisse faire aux Tunisiens au premier anniversaire de l'assassinat".

"Ce cadeau, il peut le garder, on le lui rend. Tuer un homme n'est pas un cadeau. Un cadavre n'est pas un cadeau", a répondu Abdelmajid Belaïd. "Nous n’avons pas besoin de cadavres, mais de la vérité" a déclaré la veuve de Chokri BelaÏd dans une interview accordée au journal Libération ce mercredi.

Lire: Opération Raoued: La mort de Kamel Gadhgadhi ne clôt pas l'affaire Chokri Belaïd


Quelques dizaines de personnes ont de leur côté manifesté comme tous les mercredis dans le centre-ville de la capitale pour réclamer la vérité sur l'assassinat, en demandant la démission du ministre de l'Intérieur.

"Gadhgadhi n'était qu'un moyen. Qui a commandité l'assassinat?", a demandé Naïla Saïdane, l'une des manifestantes et membre du Watad, le parti du défunt. "Si Gadhgadhi est mort, alors ils l'ont tué pour que la vérité parte avec lui", a-t-elle lancé, reflétant le scepticisme des manifestants.

L'assassinat de Chokri Belaïd (48 ans), avocat et militant de tendance marxiste et panarabiste, farouche critique des islamistes d'Ennahdha alors aux commandes, avait choqué la Tunisie et plongé le pays dans une grave crise politique dont il commence tout juste à se remettre.

L'assassinat avait été attribué par les autorités aux jihadistes d'Ansar Al Charia, une organisation classée "terroriste" par la Tunisie mais qui n'a jamais revendiqué ce meurtre ni aucune autre attaque armée.

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