Mars 2013... Il fait froid, j'ai des santiags à la Dick Rivers aux pieds, un pantalon en cuir et le perfecto qui va avec. Ajoutez-y la nuque longue et les rouflaquettes et vous avez devant vous Yazid, le personnage que j'incarne dans le film La Marche.
On ajuste les lumières, on demande le silence, ça tourne et action ! C'est parti pour mon premier jour de tournage et surtout mon premier rendez-vous avec une partie de mon histoire, celle que j'ignorais, ou qu'on a omis de me rappeler au cours de ces 30 dernières années...
Peu importe, il n'est plus temps de faire le procès de qui que ce soit, je reprends en jouant ce qui m'a été confisqué. Il aura fallu 39 ans en effet pour que mes yeux se posent sur la première version du scénario de Nadia Lakhdar, une histoire qui se terre depuis 10 ans déjà au fond d´un tiroir. Le film est librement inspiré de la véritable histoire de la marche pacifique entreprise par des jeunes des Minguettes en 1983 pour exprimer un ras le bol d'une discrimination devenue meurtrière en cette année-là, la tristement nommée "année des tontons flingueurs" suite au nombreux crimes racistes perpétrés à cette époque.
J'ignorais tout de la genèse de cette marche. J'ignorais tout également de ce personnage phare par qui cette initiative extraordinaire avait démarré : Toumi Djaïdja touché à l'abdomen par la balle d'un policier. Voilà la goutte de sang qui fit déborder le vase du supportable...
J'ai ce souvenir d'écolier où personne ne pouvait me reprendre sur l'Histoire de France, mais je dois avouer qu'à 39 ans et toujours en quête d'histoire pour affirmer mon identité, j'aurais rêvé être interrogé sur l'année 1983, quand des jeunes comme moi issus de parents immigrés se sont indignés avant tous les autres et ont marché comme l'avait fait Martin Luther King, et bien sûr Ghandi dont le film les avait inspirés. Et oui, c'est grâce au cinéma, vecteur de tous les saluts selon moi, c'est d'ailleurs en tant qu'acteur que je raconte mon histoire -que dis-je, notre Histoire- et que je marche encore... C'est coupé.
On ajuste les lumières, on demande le silence, ça tourne et action ! C'est parti pour mon premier jour de tournage et surtout mon premier rendez-vous avec une partie de mon histoire, celle que j'ignorais, ou qu'on a omis de me rappeler au cours de ces 30 dernières années...
Peu importe, il n'est plus temps de faire le procès de qui que ce soit, je reprends en jouant ce qui m'a été confisqué. Il aura fallu 39 ans en effet pour que mes yeux se posent sur la première version du scénario de Nadia Lakhdar, une histoire qui se terre depuis 10 ans déjà au fond d´un tiroir. Le film est librement inspiré de la véritable histoire de la marche pacifique entreprise par des jeunes des Minguettes en 1983 pour exprimer un ras le bol d'une discrimination devenue meurtrière en cette année-là, la tristement nommée "année des tontons flingueurs" suite au nombreux crimes racistes perpétrés à cette époque.
J'ignorais tout de la genèse de cette marche. J'ignorais tout également de ce personnage phare par qui cette initiative extraordinaire avait démarré : Toumi Djaïdja touché à l'abdomen par la balle d'un policier. Voilà la goutte de sang qui fit déborder le vase du supportable...
J'ai ce souvenir d'écolier où personne ne pouvait me reprendre sur l'Histoire de France, mais je dois avouer qu'à 39 ans et toujours en quête d'histoire pour affirmer mon identité, j'aurais rêvé être interrogé sur l'année 1983, quand des jeunes comme moi issus de parents immigrés se sont indignés avant tous les autres et ont marché comme l'avait fait Martin Luther King, et bien sûr Ghandi dont le film les avait inspirés. Et oui, c'est grâce au cinéma, vecteur de tous les saluts selon moi, c'est d'ailleurs en tant qu'acteur que je raconte mon histoire -que dis-je, notre Histoire- et que je marche encore... C'est coupé.