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Le père de la jeune femme violée par des policiers tunisiens aurait reçu une lettre de menace

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Les avocats d'une femme accusant des policiers tunisiens de viol ont demandé lundi un report du procès pour inclure au dossier des faits similaires qui viseraient un des accusés et des menaces reçues par la famille de la victime.

Un des deux accusés précédemment mis en cause

S'exprimant lors de l'audience qui a débuté en fin de matinée, Me Emna Zahrouni a affirmé que l'un de deux policiers accusés du viol, Walid Feriani "a un dossier disciplinaire au ministère de l'Intérieur (établi) dans un contexte similaire. Il nous faut ce dossier".

Une autre représentante de la victime, Me Monia Bousselmi a par ailleurs réclamé qu'un des trois prévenus, actuellement poursuivi pour avoir extorqué de l'argent au petit ami de la victime de l'agression sexuelle, soit jugé pour "complicité de viol".

Une lettre de menace

Enfin, un troisième avocat, Me Koutheir Bouallègue a demandé que le procès soit reporté pour inclure au dossier une lettre de menace que le père de la victime a reçue. L'avocat n'a pas précisé le contenu de ce courrier.

Les représentants des accusés ont aussi demandé à ce que le procès soit reporté afin d'examiner le dossier médical de la victime.

Plusieurs reports

Le juge a prononcé une levée de l'audience en début d'après-midi sans préciser la date de reprise du procès. Le procès, prévu à l'origine pour début octobre, a déjà été reporté à deux reprises.

Trois agents de police sont poursuivis et incarcérés dans cette affaire. Deux d'entre eux, Chawki Ben Ammar et Walid Feriani, sont accusés de viol, et le troisième d'avoir extorqué de l'argent au fiancé de la victime.

Les policiers affirment avoir surpris en septembre 2012 la jeune femme et son fiancé en train d'avoir des relations sexuelles dans une voiture, en banlieue de Tunis.

Deux agents ont violé ensuite leur victime à tour de rôle, selon l'accusation tandis qu'un troisième policier conduisait le petit ami de la jeune femme jusqu'à un distributeur de billets pour obtenir de l'argent.

Le Parquet avait tenté d'engager sans succès des poursuites pour atteinte à la pudeur contre le couple, déclenchant un vaste scandale en Tunisie et une campagne de soutien à la victime en Tunisie et à l'étranger.

Le gouvernement, dirigé par les islamistes d'Ennahdha, a été vivement critiqué par l'opposition car elle voyait dans cette affaire la preuve d'une islamisation rampante de la justice. Un débat sur l'impunité des forces de l'ordre et des autorités en place avait également été engagé.

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