La 3ème édition du festival Rencontre des Réalisateurs Tunisiens se tiendra cette année du 12 au 16 février prochain.
Au programme: La projection de 42 films tunisiens courts et longs-métrages ainsi que des documentaires. Le festival sera relayé dans les salles de cinéma du grand Tunis : Le Mondial, Le Colisée, Le Rio et le 7ème art, et les maisons de culture Ibn Rachiq, Ibn Khaldoun à Tunis et à l’espace Mad’Art à Carthage.
Exit se retire
Fondée en 2005, Exit Productions, qui se caractérise par son esprit d'indépendance et de création, a deux films en compétition, Hecho en Casa et le court-métrage Précipice de Nadia Touijer.
En accord avec les deux réalisateurs, la société de production tunisienne a décidé de retirer hier ses films programmés. En cause, la présence du réalisateur Abdelatif Ben Ammar dans le jury.
Exit Productions s'est fait un nom dans l'univers cinématographique tunisien grâce à des films expérimentaux loin des sentiers battus.
Le film "Babylon", diffusé volontairement sans sous-titres et filmé après la révolution dans un camp de réfugiés entre le poste frontalier tuniso-lybien de Ras Jdir et la ville de Ben Guerdane comptant plusieurs nationalité qui y avaient cohabité spontanément. Ce film novateur avait été leur premier coup d'éclat dans le box-office tunisien.
La société de productions a expliqué hier les raisons de ce retrait à travers un communiqué:
"Ami intime d’Abdelwahheb Abdallah, conseiller historique de Ben Ali et cerveau de la chape de plomb, de la censure et de la corruption des médias, des arts, des penseurs et des intellectuels. Grâce à cette amitié, Abdellatif Ben Ammar monopolisait de façon illégale (sans appels d’offres) les films institutionnels et de sensibilisations commandés par l’Etat."
Contacté par le HuffPost Maghreb, le co-fondateur de la jeune société de productions tunisienne Ismaël Leamsi affirme que les petits spots habituellement diffusés à la télévision tunisienne lors des festivités du 7 novembre sous le régime Ben Ali étaient produits et réalisés par Abdelatif Ben Ammar lui-même, notamment la dernière vidéo en 2010 montrant Ben Ali et sa famille au palais.
Le réalisateur Ibrahim Letaïef a indiqué au HuffPost Maghreb qu'il préférait se tenir loin de ce genre de polémique, tout en confirmant que son film Hezz Ya Wezz serait bel et bien présent.
"C'est une fête du cinéma où il n'y a pas lieu à voir ce genre de revendications. Pour moi, le cinéma tunisien est ouvert à tous".
"Le septième art est une forme de revendications en lui-même, je pense qu'il faut les exprimer à travers des oeuvres. C'est cela qui fait le charme des films" a-t-il ajouté.
À noter qu'un peu plus tard dans la journée, Une autre société de production Dyonisos a egalement précisé que deux de ses films avaient été retirés: Il s'agit du film Heureux, le martyr... du cinéaste Habib Mestiri ainsi que le film Bazar de Nejib Abidi qui devait être diffusé en avant-première lors de ce festival.
Le festival veut "favoriser l'échange entre professionnels"
Organisé par l’Association des réalisateurs des Films Tunisiens (ARFT), ce festival a pour objectif de "promouvoir l’industrie cinématographique en Tunisie, d’évaluer l’expérience des cinéastes" et de "favoriser l’échange des expériences entre professionnels, les producteurs et associations cinématographiques ", explique Khaled Barsaoui, coordinateur général de cette manifestation, à la TAP.
Plusieurs films ayant animé les salles obscures tunisiennes en 2013 sont en compétition: le film du réalisateur Nejib Belkadhi, Bastardo, Hezz Ya Wezz (Affreux, Cupides et Stupides) d'Ibrahim Letaïf ou le documentaire de Hichem Ben Ammar, La mémoire noire, témoignages contre l'Oubli.
La nouvelle vague du cinéma tunisien sera également présente avec le documentaire de Nasreddine Ben Maati Wled Ammar ou le film d'Amine Chiboub Soumoud
Cette polémique soulève bel et bien une question: Est-ce que les générations pré et post-révolutionnaires peuvent cohabiter dans ce milieu cinématographique tunisien?
Au programme: La projection de 42 films tunisiens courts et longs-métrages ainsi que des documentaires. Le festival sera relayé dans les salles de cinéma du grand Tunis : Le Mondial, Le Colisée, Le Rio et le 7ème art, et les maisons de culture Ibn Rachiq, Ibn Khaldoun à Tunis et à l’espace Mad’Art à Carthage.
Exit se retire
Fondée en 2005, Exit Productions, qui se caractérise par son esprit d'indépendance et de création, a deux films en compétition, Hecho en Casa et le court-métrage Précipice de Nadia Touijer.
En accord avec les deux réalisateurs, la société de production tunisienne a décidé de retirer hier ses films programmés. En cause, la présence du réalisateur Abdelatif Ben Ammar dans le jury.
Exit Productions s'est fait un nom dans l'univers cinématographique tunisien grâce à des films expérimentaux loin des sentiers battus.
Le film "Babylon", diffusé volontairement sans sous-titres et filmé après la révolution dans un camp de réfugiés entre le poste frontalier tuniso-lybien de Ras Jdir et la ville de Ben Guerdane comptant plusieurs nationalité qui y avaient cohabité spontanément. Ce film novateur avait été leur premier coup d'éclat dans le box-office tunisien.
La société de productions a expliqué hier les raisons de ce retrait à travers un communiqué:
"Abdellatif Ben Ammar est l’une des figures les plus importantes dans le milieu du cinéma à avoir collaboré avec la dictature policière de Ben Ali (...) Cette présence indigne dans cette manifestation organisée par une association fondée après la révolution est une trahison."
"Ami intime d’Abdelwahheb Abdallah, conseiller historique de Ben Ali et cerveau de la chape de plomb, de la censure et de la corruption des médias, des arts, des penseurs et des intellectuels. Grâce à cette amitié, Abdellatif Ben Ammar monopolisait de façon illégale (sans appels d’offres) les films institutionnels et de sensibilisations commandés par l’Etat."
Contacté par le HuffPost Maghreb, le co-fondateur de la jeune société de productions tunisienne Ismaël Leamsi affirme que les petits spots habituellement diffusés à la télévision tunisienne lors des festivités du 7 novembre sous le régime Ben Ali étaient produits et réalisés par Abdelatif Ben Ammar lui-même, notamment la dernière vidéo en 2010 montrant Ben Ali et sa famille au palais.
Le réalisateur Ibrahim Letaïef a indiqué au HuffPost Maghreb qu'il préférait se tenir loin de ce genre de polémique, tout en confirmant que son film Hezz Ya Wezz serait bel et bien présent.
"C'est une fête du cinéma où il n'y a pas lieu à voir ce genre de revendications. Pour moi, le cinéma tunisien est ouvert à tous".
"Le septième art est une forme de revendications en lui-même, je pense qu'il faut les exprimer à travers des oeuvres. C'est cela qui fait le charme des films" a-t-il ajouté.
Lire le Blog de Hichem Ben Ammar en réaction au retrait des films d'Exit Productions
À noter qu'un peu plus tard dans la journée, Une autre société de production Dyonisos a egalement précisé que deux de ses films avaient été retirés: Il s'agit du film Heureux, le martyr... du cinéaste Habib Mestiri ainsi que le film Bazar de Nejib Abidi qui devait être diffusé en avant-première lors de ce festival.
Le festival veut "favoriser l'échange entre professionnels"
Organisé par l’Association des réalisateurs des Films Tunisiens (ARFT), ce festival a pour objectif de "promouvoir l’industrie cinématographique en Tunisie, d’évaluer l’expérience des cinéastes" et de "favoriser l’échange des expériences entre professionnels, les producteurs et associations cinématographiques ", explique Khaled Barsaoui, coordinateur général de cette manifestation, à la TAP.
Plusieurs films ayant animé les salles obscures tunisiennes en 2013 sont en compétition: le film du réalisateur Nejib Belkadhi, Bastardo, Hezz Ya Wezz (Affreux, Cupides et Stupides) d'Ibrahim Letaïf ou le documentaire de Hichem Ben Ammar, La mémoire noire, témoignages contre l'Oubli.
La nouvelle vague du cinéma tunisien sera également présente avec le documentaire de Nasreddine Ben Maati Wled Ammar ou le film d'Amine Chiboub Soumoud
>>Découvrez la programmation du festival
Cette polémique soulève bel et bien une question: Est-ce que les générations pré et post-révolutionnaires peuvent cohabiter dans ce milieu cinématographique tunisien?
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