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Centrafrique: Amnesty dénonce un "nettoyage ethnique" de musulmans

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L'ONG Amnesty international a interpellé mercredi dans un communiqué l'opinion internationale sur le "nettoyage ethnique" de civils musulmans qui se déroule selon elle dans l'ouest du pays, et que les forces internationales ne "parviennent pas à empêcher".

"Il faut que l'ensemble des milices qui continuent aujourd'hui à mener des exactions, à commettre des meurtres, arrêtent", a dit Le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian à la presse, en demandant aux forces françaises et africaines en Centrafrique d'"appliquer les résolutions des Nations unies, si besoin par la force".

Le pays a sombré dans le chaos depuis le coup d'Etat en mars 2013 de Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka à dominante musulmane. Devenu président, il a été contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à empêcher les tueries entre ex-Séléka et milices d'autodéfense "anti-balaka", majoritairement chrétiennes.

La Misca compte actuellement 5.400 hommes - dont un millier de Congolais, le plus important contingent - sur les 6.000 prévus, le contingent français alignant 1.600 soldats.

Ces forces agissent sous l'égide de l'ONU, qui les a dotées en décembre dernier d'un mandat autorisant l'emploi de la force en cas de menace directe sur la population civile. Jusqu'à présent, elles ne sont pas parvenues à mettre fin aux violences meurtrières et aux pillages.

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"La paix s'apprend"

"Nous pensons qu'il faut des forces de sécurité supplémentaires, notamment des unités étrangères de police pour aider à sécuriser Bangui en particulier", a estimé la secrétaire d'Etat adjointe américaine pour l'Afrique, Linda Thomas-Greenfield, alors que l'Union européenne a promis de déployer quelque 500 soldats à Bangui début mars.

Mme Thomas-Greenfield s'exprimait lors de la visite d'Etat à Washington du président français François Hollande, qui a plaidé avec son homologue américain Barack Obama pour "une alliance transformée" entre leurs pays.

Les deux dirigeants ont souligné que l'Afrique, et tout particulièrement au Mali, au Sahel et en Centrafrique, était le théâtre "le plus visible" de ce "nouveau partenariat".

Les violences ont déjà fait près d'un million de déplacés et réfugiés, sur une population totale de 4,6 millions d'habitants, et provoqué une crise humanitaire sans précédent dans un pays qui figure parmi les plus pauvres du continent malgré son potentiel agricole et minier.

Le départ forcé de nombreux commerçants de Centrafrique, pour la plupart des musulmans fuyant exactions et pillages dont ils sont la cible, "fait craindre une crise alimentaire majeure", ont averti mardi plusieurs organisations internationales d'aide.

Par ailleurs, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a estimé qu'un éclatement de la République centrafricaine (RCA) était tout à fait possible étant donné le niveau d'animosité entre chrétiens et musulmans.

"La brutalité sectaire est en train de changer la démographie du pays, la partition de facto de la RCA est un risque avéré", a-t-il déclaré à un groupe de journalistes.

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