La question se pose depuis la fin des Jeux olympiques de Sotchi. Car la révolution ukrainienne a profité de ces deux semaines, pendant lesquelles l'attention de l'homme fort en Russie était concentrée sur la sécurité des Jeux. Au final, Poutine a obtenu un bilan mitigé: la Russie a gagné le plus grand nombre de médailles, mais elle a perdu l'Ukraine.
Car le dimanche 23 février pendant que la cérémonie d'adieu battait son plein à Sotchi, l'Ukraine s'était dotée d'un président d'intérim et des élections présidentielles anticipées étaient convoquées pour le 25 mai. En même temps, les télévisions montraient aux Ukrainiens et au monde entier la demeure pharaonique du président déchu et fugitif Viktor Ianoukovitch. Une image souvent dit plus que mille mots -c'est bien le cas de le dire.
Entre-temps, les athlètes ont quitté Sotchi et l'armée russe est "en exercice" aux frontières de l'Ukraine, pendant que des forces armées pro-russes ont pris d'assaut le parlement de Crimée, en territoire ukrainien, où elles ont hissé le drapeau russe.
Il semblerait pourtant qu'il n'existe pas de danger réel que l'Ukraine perde toute la péninsule de Crimée, car sa nombreuse population tatare, qui a été déportée sous Staline, est hostile à Moscou et loyale à Kiev. Mais la ville portuaire de Sébastopol risquerait bien de devenir une enclave russe, selon le modèle déjà expérimenté en Géorgie avec l'Abkhazie et L'Ossétie du sud. Ou en Moldavie, avec la Transnistrie.
La Russie connaît bien le fonctionnement de l'UE qui exige des pays candidats à l'adhésion de ne pas avoir de conflits avec ses voisins. En guise d'adieu à sa sphère d'influence, Moscou fait cadeau à chaque pays candidat d'un conflit gelé en guise d'obstacle pour son adhésion. L'Union Européenne n'y voit que du feu.
Si l'UE souhaite vraiment aider l'Ukraine, elle devrait signer illico l'accord d'association, le même que Ianoukovitch a refusé lors du sommet de Vilnius le 29 novembre dernier. La meilleure possibilité pour cette signature est offerte par le prochain sommet européen, le 20-21 mars à Bruxelles. La conclusion de cet accord renforcerait Kiev vis-à-vis Moscou et répondrait aux attentes de l'Euromaidan, ce mouvement populaire pro-européen en Ukraine qui mérite l'admiration de ceux qui sont dans cette Union et la considérant comme allant de soi.
Mais l'UE va-t-elle signer cet accord comme Kiev le souhaite? Pas si sûr, car Paris, Berlin et d'autres capitales ne veulent pas froisser M. Poutine sur un dossier de politique de voisinage, alors que des dossiers économiques pourraient en pâtir, en ces temps de vaches maigres.
Cela peut-il dire que Poutine a carte blanche pour agir dans l'impunité en Crimée et où bon lui semblerait? L'homme fort de la Russie n'a certainement pas besoin de prendre la place d'Ahmadinejad dans la liste des hors-la loi internationaux. D'ailleurs n'est-ce pas lui qui préside le G8?
Le plus logique serait que Poutine accepte d'avoir perdu une manche, mais pas la partie. La Russie poursuivra une politique de déstabilisation de l'Ukraine, en espérant qu'un futur parlement refuse de ratifier l'accord d'association et se tourne vers Moscou pour conclure une union douanière.
S'il en a le temps. Dorénavant, la grande préoccupation de Poutine est sans aucun doute sa propre survie politique, car l'Euromaidan a donné des idées à bien d'opposants politiques. C'est le cas à Istanbul, et aussi à Moscou.
Car le dimanche 23 février pendant que la cérémonie d'adieu battait son plein à Sotchi, l'Ukraine s'était dotée d'un président d'intérim et des élections présidentielles anticipées étaient convoquées pour le 25 mai. En même temps, les télévisions montraient aux Ukrainiens et au monde entier la demeure pharaonique du président déchu et fugitif Viktor Ianoukovitch. Une image souvent dit plus que mille mots -c'est bien le cas de le dire.
Entre-temps, les athlètes ont quitté Sotchi et l'armée russe est "en exercice" aux frontières de l'Ukraine, pendant que des forces armées pro-russes ont pris d'assaut le parlement de Crimée, en territoire ukrainien, où elles ont hissé le drapeau russe.
Il semblerait pourtant qu'il n'existe pas de danger réel que l'Ukraine perde toute la péninsule de Crimée, car sa nombreuse population tatare, qui a été déportée sous Staline, est hostile à Moscou et loyale à Kiev. Mais la ville portuaire de Sébastopol risquerait bien de devenir une enclave russe, selon le modèle déjà expérimenté en Géorgie avec l'Abkhazie et L'Ossétie du sud. Ou en Moldavie, avec la Transnistrie.
La Russie connaît bien le fonctionnement de l'UE qui exige des pays candidats à l'adhésion de ne pas avoir de conflits avec ses voisins. En guise d'adieu à sa sphère d'influence, Moscou fait cadeau à chaque pays candidat d'un conflit gelé en guise d'obstacle pour son adhésion. L'Union Européenne n'y voit que du feu.
Si l'UE souhaite vraiment aider l'Ukraine, elle devrait signer illico l'accord d'association, le même que Ianoukovitch a refusé lors du sommet de Vilnius le 29 novembre dernier. La meilleure possibilité pour cette signature est offerte par le prochain sommet européen, le 20-21 mars à Bruxelles. La conclusion de cet accord renforcerait Kiev vis-à-vis Moscou et répondrait aux attentes de l'Euromaidan, ce mouvement populaire pro-européen en Ukraine qui mérite l'admiration de ceux qui sont dans cette Union et la considérant comme allant de soi.
Mais l'UE va-t-elle signer cet accord comme Kiev le souhaite? Pas si sûr, car Paris, Berlin et d'autres capitales ne veulent pas froisser M. Poutine sur un dossier de politique de voisinage, alors que des dossiers économiques pourraient en pâtir, en ces temps de vaches maigres.
Cela peut-il dire que Poutine a carte blanche pour agir dans l'impunité en Crimée et où bon lui semblerait? L'homme fort de la Russie n'a certainement pas besoin de prendre la place d'Ahmadinejad dans la liste des hors-la loi internationaux. D'ailleurs n'est-ce pas lui qui préside le G8?
Le plus logique serait que Poutine accepte d'avoir perdu une manche, mais pas la partie. La Russie poursuivra une politique de déstabilisation de l'Ukraine, en espérant qu'un futur parlement refuse de ratifier l'accord d'association et se tourne vers Moscou pour conclure une union douanière.
S'il en a le temps. Dorénavant, la grande préoccupation de Poutine est sans aucun doute sa propre survie politique, car l'Euromaidan a donné des idées à bien d'opposants politiques. C'est le cas à Istanbul, et aussi à Moscou.
Georgi Gotev est journaliste chez Euractiv.