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Barakat!: Le nouveau mouvement algérien contre un quatrième mandat de Bouteflika

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Barakat, c'est d'abord un nom de famille, notamment porté par la journaliste libanaise Najwa Barakat et par le joueur de football égyptien Mohamed Barakat.

C'est ensuite un film franco-algérien, réalisé par Jamila Sahraoui en 2006. Dans la bande-annonce, il y a un mari disparu, un pistolet dans un café, et un cheval.

C'est aussi:



Depuis cinq jours, Barakat! désigne également un mouvement militant contre la candidature de Bouteflika à un quatrième mandat. En dialecte algérien, Barakat veut dire "ça suffit". Le point d'exclamation enfonce le clou.

Barakat! a vu le jour quelques heures après la manifestation du 1er mars contre un 4ème mandat du président Bouteflika. Réunis au café Le Tonton Ville, des militants ont longtemps échangé avant de tomber d'accord sur un mouvement uni.

En cinq jours, deux membres sont médiatiquement sortis du lot.

On retrouve d'abord le porte-parole Mustapha Benfodil. Il est à la fois journaliste, écrivain et poète, et il est même sur wikipédia. C'est lui:

benfodil

Au tour ensuite de la "figure de proue" Amira Bouraoui. Médecin-gynécologue, elle n'a pas de page wikipédia. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir les idées en place.

amira

"Notre système de santé est malade, l’éducation n’a jamais été réformée comme il le faut, le chômage bat son plein dans un pays en chantier", constate-t-elle dans El Watan. "Il n'y a vraiment pas de quoi être fiers".

"Nous sommes des citoyens que certains pensaient morts, nous n’étions qu’en convalescence d’une période douloureuse. Là, nous réapprenons à marcher".


Des manifestations contre Bouteflika, l'Algérie n'en voyait pas tous les jours.

Barakat! jouit déjà d'une importante exposition médiatique. Géographiquement cantonné à Alger, le mouvement compte cependant plusieurs soutiens dans les régions, notamment du groupe Batna, lequel regroupe les villes de l'Est algérien.

"Nous les soutenons mais restons indépendants. Nous avons seulement le même but: le départ de Bouteflika", explique Imène Mékidèche, membre de Batna.

"Une coordination est prévue pour faire le lien entre toutes les villes", souligne de son côté Mustapha Benfodil à Jeune Afrique.

Trois adjectifs, pas d'organisation

Barakat! s'organise au fur et à mesure. Encore "sans hiérarchie" et "sans leader", ils tentent de "mettre sur pied les fondements du mouvement".

Politiquement, ils sont avant tout contre Bouteflika. "Nous ne sommes pro personne. La seule chose qui nous a réuni: c’est le non au quatrième mandat et le système qui le porte”.

Selon leur communiqué, Barakat se décline en trois adjectifs: "citoyen", "pacifique" et "autonome". Après cinq jours d'activité, les critères ne sont pas encore violés.

L'organisation a beau bredouiller, la communication, axée sur les réseaux sociaux, a le vent en poupe: Déjà 10,000 followers sur Facebook et un hashtag Twitter #bara4 qui tourne.

Barakat utilise internet pour tenir au courant des dernières évolutions - si possible en direct - et pour partager des images des manifestations.

Pendant la manifestation du jeudi 6 mars, au cours de laquelle des dizaines de militants et de journalistes auraient été interpellés, les vidéos et photos abreuvaient leur page Facebook.

Il s'appuient sur la loi

"Ils entendaient simplement exprimer leur opinion de manière pacifique, un droit garanti par la Constitution", rappelait le mouvement Barakat dans son premier communiqué en référence à la manifestation du 1er mars.

Lors de la nouvelle manifestation du jeudi 6 mars, les militants s'étaient fixés pour but de "déposer la lettre demandant l’annulation de la candidature de Bouteflika conformément à l’article 88 de la Constitution algérienne (incapacité par rapport à son état de santé)".

Selon l'Article 88, "lorsque le Président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions" et que cet état est confirmé par le Conseil constitutionnel et le Parlement, "le Chef de l'Etat, ainsi désigné, ne peut être candidat à la Présidence de la République".

Bien que la portée réelle et la longévité du mouvement restent à confirmer, Barakat! a déjà réussi le pari de réveiller la toile algérienne.

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