Le 8 mars le monde entier célèbre la Journée internationale de la femme sous l'égide des Nations-Unies. Ainsi en ont décidé les nations occidentales dites progressistes et démocratiques et les instances internationales.
Fêter la femme, faire entendre sa voix, ses doléances, consacrer ses droits, les ancrer dans une réalité, une histoire, un vécu, parfois réticents et rétifs à tout changement, et sourds à toute requête. Les années se suivent et ne se ressemblent pas, alors que les revendications de la gent féminine se suivent et se ressemblent: elle les réclame, les appelle de tous ses voeux, les répète comme un leitmotiv, une antienne, sans pour autant se faire entendre!
Partout dans le monde, la femme continue à être maltraitée, vilipendée, avilie, violentée. Partout dans le monde, on lui fait endosser la responsabilité de tous les maux de la terre. Dans certaines contrées, elle continue à percevoir un salaire inférieur à celui de l'homme. Dans d'autres, surtout celles où les guerres sévissent, elle est violée, déplacée, et vit dans une précarité consternante, affligeante, une pauvreté épouvantable, et surtout elle risque tous les jours sa vie, et est menacée dans son intégrité.
Dans certaines autres encore, la femme est considérée comme mineure à vie, ne peut pas se prendre en charge, ni décider de son sort. Dans notre pays, malgré les droits que le Code du Statut Personnel, depuis plus de cinquante ans, lui a octroyés, et en dépit de la contestation incessante de certaines poches de résistance, la femme est assimilée à un mal, considérée comme un objet de désir et un sujet de discorde, reléguée à un rang inférieur. Du moins celle qui se laisse convaincre de la primauté de l'homme reconnue explicitement dans le Coran. Celle que d'aucuns ont réussi à convaincre de son infériorité. Celle qui se refuse de raisonner et prendre des décisions réfléchies, sensées et rationnelles. Celle qui est convaincue qu'elle est complémentaire, et non partenaire égale à l'homme. Celle qui a oublié qu'elle représente la moitié de l'humanité et que de son existence même dépend la pérennité de la race humaine. En contrepartie, l'homme est adulé, érigé en idole de laquelle émane toutes les décisions importantes.
De fait, les paysages politique et social qui s'offrent à nos yeux, aujourd'hui, sont des plus déprimants.
Nous avons pu relever plusieurs indices qui prouvent que les partis politiques présents sur la scène, actuellement, surtout ceux qui se targuent d'être démocrates et progressistes, lui attribuent des tâches et des rôles subalternes, plus proches de sa constitution biologique qui, selon eux, la prédispose à organiser, éduquer, ou soigner.
Elles sont présentes, on ne peut le nier, mais rarement à la tête des postes de la prise de décision.
Quant aux membres des partis qui se réclament de l'islam, et s'en inspirent pour établir des lois, ils sont nettement plus machiavéliques et insidieux, puisqu'ils se servent de la femme pour qu'elle creuse sa propre tombe, pour entériner des projets de lois consacrant son infériorité et son asservissement. Qu'une femme prône l'inscription de sa complémentarité dans la Constitution me paraît, personnellement, révélateur d'un fait indéniable: elle a intériorisé des clichés péjoratifs et dépréciateurs qu'elle considère comme des postulats.
Autrement, elle n'admettra, ni ne tolérera nullement d'ignorer qu'on assassine l'enfance en voilant des fillettes de trois, quatre ou cinq ans. Autrement, elle ne fermera pas les yeux sur ces poncifs que d'aucuns ne cessent de ressasser et qui l'assimilent à un être dépourvu de religion et de raison. Elle ne pourra pas apprécier un film, une chanson, une pièce de théâtre qui la présentent sous un mauvais jour ou qui l'accusent de tous les maux dont souffre l'humanité.
Pour conclure, je citerai deux vers du grand poète qui a marqué l'histoire de la poésie arabe, j'ai cité Al Moutannabi:
عيدٌ بِأَيَّةِ حالٍ عُدتَ يا عيدُ بِما مَضى أَم بِأَمرٍ فيكَ تَجديدُ
Ce 8 mars 2013 nous permettra-t-il de voir le bout du tunnel? Pouvons-nous espérer des jours meilleurs ? La valeur de la femme sera-t-elle reconnue et sera-t-elle enfin considérée comme un être humain doué de raison? Ou alors risquons-nous de plonger dans les abîmes de la régression à cause de certaines lois liberticides que d'aucuns cherchent à imposer?
Nous ne pouvons tolérer, ni permettre que l'on touche aux droits que nous avons acquis! Nous sommes des battantes et nous lutterons pour préserver notre statut que toutes les femmes du monde arabe nous envient. Et souhaitons, enfin, que les femmes soient célébrées et fêtées tous les jours de l'année, et non pas seulement, un seul jour.
Notons, quand même, que pour le moment, la Tunisienne dispose de deux jours de fête: une journée que le monde entier partage, le 8 mars, et une autre, spécifique à notre pays, le 13 août. Date mémorable, entre toutes, pour mes concitoyennes, qui a vu la naissance d'un Code du Statut personnel, encore inégalé, jusqu'à aujourd'hui.
Alors mes amies, joignez vos voix à la mienne et rendons un vibrant hommage à notre libérateur, le Président Habib Bourguiba qui a eu le courage d'ordonner la promulgation de ce Code que nous devrions protéger, comme un talisman.
Fêter la femme, faire entendre sa voix, ses doléances, consacrer ses droits, les ancrer dans une réalité, une histoire, un vécu, parfois réticents et rétifs à tout changement, et sourds à toute requête. Les années se suivent et ne se ressemblent pas, alors que les revendications de la gent féminine se suivent et se ressemblent: elle les réclame, les appelle de tous ses voeux, les répète comme un leitmotiv, une antienne, sans pour autant se faire entendre!
Partout dans le monde, la femme continue à être maltraitée, vilipendée, avilie, violentée. Partout dans le monde, on lui fait endosser la responsabilité de tous les maux de la terre. Dans certaines contrées, elle continue à percevoir un salaire inférieur à celui de l'homme. Dans d'autres, surtout celles où les guerres sévissent, elle est violée, déplacée, et vit dans une précarité consternante, affligeante, une pauvreté épouvantable, et surtout elle risque tous les jours sa vie, et est menacée dans son intégrité.
Dans certaines autres encore, la femme est considérée comme mineure à vie, ne peut pas se prendre en charge, ni décider de son sort. Dans notre pays, malgré les droits que le Code du Statut Personnel, depuis plus de cinquante ans, lui a octroyés, et en dépit de la contestation incessante de certaines poches de résistance, la femme est assimilée à un mal, considérée comme un objet de désir et un sujet de discorde, reléguée à un rang inférieur. Du moins celle qui se laisse convaincre de la primauté de l'homme reconnue explicitement dans le Coran. Celle que d'aucuns ont réussi à convaincre de son infériorité. Celle qui se refuse de raisonner et prendre des décisions réfléchies, sensées et rationnelles. Celle qui est convaincue qu'elle est complémentaire, et non partenaire égale à l'homme. Celle qui a oublié qu'elle représente la moitié de l'humanité et que de son existence même dépend la pérennité de la race humaine. En contrepartie, l'homme est adulé, érigé en idole de laquelle émane toutes les décisions importantes.
De fait, les paysages politique et social qui s'offrent à nos yeux, aujourd'hui, sont des plus déprimants.
Nous avons pu relever plusieurs indices qui prouvent que les partis politiques présents sur la scène, actuellement, surtout ceux qui se targuent d'être démocrates et progressistes, lui attribuent des tâches et des rôles subalternes, plus proches de sa constitution biologique qui, selon eux, la prédispose à organiser, éduquer, ou soigner.
Elles sont présentes, on ne peut le nier, mais rarement à la tête des postes de la prise de décision.
Quant aux membres des partis qui se réclament de l'islam, et s'en inspirent pour établir des lois, ils sont nettement plus machiavéliques et insidieux, puisqu'ils se servent de la femme pour qu'elle creuse sa propre tombe, pour entériner des projets de lois consacrant son infériorité et son asservissement. Qu'une femme prône l'inscription de sa complémentarité dans la Constitution me paraît, personnellement, révélateur d'un fait indéniable: elle a intériorisé des clichés péjoratifs et dépréciateurs qu'elle considère comme des postulats.
Autrement, elle n'admettra, ni ne tolérera nullement d'ignorer qu'on assassine l'enfance en voilant des fillettes de trois, quatre ou cinq ans. Autrement, elle ne fermera pas les yeux sur ces poncifs que d'aucuns ne cessent de ressasser et qui l'assimilent à un être dépourvu de religion et de raison. Elle ne pourra pas apprécier un film, une chanson, une pièce de théâtre qui la présentent sous un mauvais jour ou qui l'accusent de tous les maux dont souffre l'humanité.
Pour conclure, je citerai deux vers du grand poète qui a marqué l'histoire de la poésie arabe, j'ai cité Al Moutannabi:
عيدٌ بِأَيَّةِ حالٍ عُدتَ يا عيدُ بِما مَضى أَم بِأَمرٍ فيكَ تَجديدُ
Ce 8 mars 2013 nous permettra-t-il de voir le bout du tunnel? Pouvons-nous espérer des jours meilleurs ? La valeur de la femme sera-t-elle reconnue et sera-t-elle enfin considérée comme un être humain doué de raison? Ou alors risquons-nous de plonger dans les abîmes de la régression à cause de certaines lois liberticides que d'aucuns cherchent à imposer?
Nous ne pouvons tolérer, ni permettre que l'on touche aux droits que nous avons acquis! Nous sommes des battantes et nous lutterons pour préserver notre statut que toutes les femmes du monde arabe nous envient. Et souhaitons, enfin, que les femmes soient célébrées et fêtées tous les jours de l'année, et non pas seulement, un seul jour.
Notons, quand même, que pour le moment, la Tunisienne dispose de deux jours de fête: une journée que le monde entier partage, le 8 mars, et une autre, spécifique à notre pays, le 13 août. Date mémorable, entre toutes, pour mes concitoyennes, qui a vu la naissance d'un Code du Statut personnel, encore inégalé, jusqu'à aujourd'hui.
Alors mes amies, joignez vos voix à la mienne et rendons un vibrant hommage à notre libérateur, le Président Habib Bourguiba qui a eu le courage d'ordonner la promulgation de ce Code que nous devrions protéger, comme un talisman.
A l'occasion de la Journée internationale de la femme, le HuffPost Maghreb a rédigé la plupart de ses articles (hors blogs) employant exclusivement des mots au féminin. Voir ici les articles au féminin.
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