Les touristes israéliens passagers à bord d'un navire de croisière de la Norwegian Cruise Line (NCL), à quai au port de Tunis, dimanche 9 mars, ont été interdits de débarquer. Samedi 8 mars au matin, le chef de la police de La Goulette aurait appelé par téléphone l'agence Tunisie Maritime, qui coopère avec plusieurs compagnies de croisière, dont la NCL, a révélé un employé de l'agence sous couvert d'anonymat au HuffPost Maghreb.
"Il nous a dit que les passagers de nationalité israélienne n'auront plus le droit de débarquer en Tunisie", raconte-t-il. "Sans aucune explication". Aucune indication quant à la durée de l'interdiction ne leur a été donnée.
L'agence ne comprenait pas, mais a immédiatement prévenu les compagnies de croisière. Les navires de deux de ses clients, la NCL et sa concurrente MSC Line, passent tous les dimanche au port de Tunis et y déversent, pour quelques heures, leurs passagers.
"Nous avons reçu l'avertissement de l'agence Tunisie Maritime samedi", a confirmé Irene Amodei, responsable de la communication à MSC Line.
Par hasard, aucun Israélien n'avait pris de billet pour cette croisière. "Mais nous en avons souvent", a-t-elle ajouté. Depuis qu'ils ont repris les arrêts à Tunis, après les avoir suspendu un temps après la révolution, de tels avertissements n'avaient pas été reçus. Il n'y avait pas eu de problèmes pour les entrées sur le territoire.
"Il y a eu un problème de procédure", a déclaré la porte-parole du ministère du Tourisme Amel Djaït. "Ils n'avaient pas de visa".
Un problème de visa est pourtant peu probable. L'agence Tunisie Maritime, qui s'occupe de tous les débarquements, a confirmé que pour les passagers de ces croisières, qui ne passent que quelques heures, très encadrées et sécurisées, sur le sol tunisien, aucun visa n'est nécessaire. "Pour personne, pas même pour les ressortissants de pays pour lesquels un visa est habituellement nécessaire".
Concernant le ministère du Tourisme, "la Tunisie est ouverte à toutes les nationalités, tout le monde est bienvenu".
Le ministère du Tourisme ne s'est manifestement pas concerté avec le chef de la police touristique de La Goulette. Ce dernier a accueilli le HuffPost Maghreb dans les locaux du commissariat. Selon lui, aucune directive concernant l'entrée des Israéliens sur le territoire n'a été émise. "Ce serait nécessairement passé par moi".
Il a nié avoir appelé qui que ce soit. Il a par ailleurs refusé de confirmer que les passagers israéliens n'avaient pas débarqué. Il en a entendu parlé, mais selon lui, "c'est de l'intox, c'est Facebook".
Côté ministère du Tourisme, pourtant, confirmation: "Oui, cet incident a eu lieu", a déclaré Amel Djaït.
Au poste de police du port, aucun interlocuteur n'était disponible. Aucune réponse non plus de la part du ministère de l'Intérieur.
La compagnie norvégienne n'a pas prévenu ses passagers
L'agence a prévenu la Norwegian Cruise Line dès samedi.
Mais selon un passager contacté par le quotidien israélien Ha'aretz, la vingtaine d'Israéliens à bord du navire de la Norwegian Cruise Line (8% du marché mondial) n'avait pas été prévenue de cette interdiction. "Le navire gardait l'information secrète".
Obligé de rester à bord, un passager israélien a confié à Ha'aretz n'avoir été informé de l'interdiction qu'après avoir rempli les fiches d'immigration. "C'est arrivé sans avertissement, et ce n'est pas comme si nous nous étions cachés d'être Israéliens", a-t-il ajouté.
Début 2012, Roger Bismuth, président de la communauté juive en Tunisie, avait rapporté au journal Le Maghreb que six Israéliens d'origine tunisienne, habitués de séjourner en Tunisie avaient été interdits d'entrée sur le territoire.
Selon Bismuth, la décision d'interdire l'entrée sur le territoire aux Israéliens auraient cependant été retirée par les autorités quelques heures après le départ des six touristes.
L'incident représente une occasion en or pour les médias et lobbys pro-israéliens.
L'organisation caritative et de lobby B'nai B'rith, avocate du mouvement sioniste et de l'unité du peuple juif, est montée au créneau sans attendre.
La compagnie Norwegian Cruise Line "a une responsabilité envers ses passagers" de les "avertir à l'avance de politiques discriminatoires", a déclaré le président de B'nai B'rith Frank Dimant au site d'information Algemeiner Journal. "Il faudrait que la compagnie évite les ports qui exercent cette politique discriminatoire".
"Il nous a dit que les passagers de nationalité israélienne n'auront plus le droit de débarquer en Tunisie", raconte-t-il. "Sans aucune explication". Aucune indication quant à la durée de l'interdiction ne leur a été donnée.
L'agence ne comprenait pas, mais a immédiatement prévenu les compagnies de croisière. Les navires de deux de ses clients, la NCL et sa concurrente MSC Line, passent tous les dimanche au port de Tunis et y déversent, pour quelques heures, leurs passagers.
"Nous avons reçu l'avertissement de l'agence Tunisie Maritime samedi", a confirmé Irene Amodei, responsable de la communication à MSC Line.
Par hasard, aucun Israélien n'avait pris de billet pour cette croisière. "Mais nous en avons souvent", a-t-elle ajouté. Depuis qu'ils ont repris les arrêts à Tunis, après les avoir suspendu un temps après la révolution, de tels avertissements n'avaient pas été reçus. Il n'y avait pas eu de problèmes pour les entrées sur le territoire.
Lundi après-midi, la vice-présidente Anne-Marie Mathews de Norwegian Cruise Line a déclaré au HuffPost Maghreb: "Des passagers titulaires de passeports israéliens n'ont pas été autorisés à débarquer à cause d'une décision de dernière minute du gouvernement tunisien".
"Il y a eu un problème de procédure", a déclaré la porte-parole du ministère du Tourisme Amel Djaït. "Ils n'avaient pas de visa".
Un problème de visa est pourtant peu probable. L'agence Tunisie Maritime, qui s'occupe de tous les débarquements, a confirmé que pour les passagers de ces croisières, qui ne passent que quelques heures, très encadrées et sécurisées, sur le sol tunisien, aucun visa n'est nécessaire. "Pour personne, pas même pour les ressortissants de pays pour lesquels un visa est habituellement nécessaire".
Concernant le ministère du Tourisme, "la Tunisie est ouverte à toutes les nationalités, tout le monde est bienvenu".
Le ministère du Tourisme ne s'est manifestement pas concerté avec le chef de la police touristique de La Goulette. Ce dernier a accueilli le HuffPost Maghreb dans les locaux du commissariat. Selon lui, aucune directive concernant l'entrée des Israéliens sur le territoire n'a été émise. "Ce serait nécessairement passé par moi".
Il a nié avoir appelé qui que ce soit. Il a par ailleurs refusé de confirmer que les passagers israéliens n'avaient pas débarqué. Il en a entendu parlé, mais selon lui, "c'est de l'intox, c'est Facebook".
Côté ministère du Tourisme, pourtant, confirmation: "Oui, cet incident a eu lieu", a déclaré Amel Djaït.
Au poste de police du port, aucun interlocuteur n'était disponible. Aucune réponse non plus de la part du ministère de l'Intérieur.
La compagnie norvégienne n'a pas prévenu ses passagers
L'agence a prévenu la Norwegian Cruise Line dès samedi.
Mais selon un passager contacté par le quotidien israélien Ha'aretz, la vingtaine d'Israéliens à bord du navire de la Norwegian Cruise Line (8% du marché mondial) n'avait pas été prévenue de cette interdiction. "Le navire gardait l'information secrète".
"Nous avons rencontré le capitaine par deux fois, il déclarait attendre les instructions de ses supérieurs aux Etats-Unis".
Obligé de rester à bord, un passager israélien a confié à Ha'aretz n'avoir été informé de l'interdiction qu'après avoir rempli les fiches d'immigration. "C'est arrivé sans avertissement, et ce n'est pas comme si nous nous étions cachés d'être Israéliens", a-t-il ajouté.
Début 2012, Roger Bismuth, président de la communauté juive en Tunisie, avait rapporté au journal Le Maghreb que six Israéliens d'origine tunisienne, habitués de séjourner en Tunisie avaient été interdits d'entrée sur le territoire.
Selon Bismuth, la décision d'interdire l'entrée sur le territoire aux Israéliens auraient cependant été retirée par les autorités quelques heures après le départ des six touristes.
L'incident représente une occasion en or pour les médias et lobbys pro-israéliens.
L'organisation caritative et de lobby B'nai B'rith, avocate du mouvement sioniste et de l'unité du peuple juif, est montée au créneau sans attendre.
La compagnie Norwegian Cruise Line "a une responsabilité envers ses passagers" de les "avertir à l'avance de politiques discriminatoires", a déclaré le président de B'nai B'rith Frank Dimant au site d'information Algemeiner Journal. "Il faudrait que la compagnie évite les ports qui exercent cette politique discriminatoire".
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