Depuis une semaine, la ville de Ghardaïa (à 600 km au sud d'Alger), classée patrimoine mondiale de l'UNESCO, est le théâtre d'affrontements inter-communautaires sanglants. Les tensions entre Mozabites et Chaâmbas constatées depuis plusieurs mois ont atteint un nouveau palier avec la mort, samedi 15 mars, de trois personnes. Le Premier ministre Youcef Yousfi, fraîchement nommé, s'est dépêché sur les lieux. Retour au calme ce lundi selon les médias locaux.
Mozabites vs Chaâmbas
À l'origine de ces violences à Ghardaïa, deux communautés: les Mozabites (berbères de rite ibadite) et les Chaâmbas (arabes de rite malékite). Les premiers représentent environ 300.000 habitants sur les 400.000 que compte la ville.
Les heurts dans cette région ont commencé au mois de décembre 2013, avec la profanation par les Mozabites de plusieurs tombes, dont le mausolée de Cheikh Ammi Moussa, datant du 16ème siècle et "symbole de l'intégration des Arabes dans cette région" selon l'AFP.
Depuis, les tensions entre les deux communautés ne se sont pas calmées. Quatre personnes sont mortes dans des affrontements survenus entre les mois de janvier et février. La semaine dernière, la région a observé une escalade de violences. Samedi 15 mars, trois personnes ont été tuées et des dizaines de blessés sont enregistrés. Commerces et habitations sont incendiés, la ville est complètement saccagée.
Vidéo datant du 14 mars montrant les dégâts matériels à Ghardaïa
La faute à la politique de l'État?
Aujourd'hui encore à Ghardaïa, "des équipes de football sont créées sur une base strictement communautaire", rappelle l'AFP.
"La situation actuelle est la conséquence des retombées d'une politique qui a été menée dans cette région depuis l'indépendance", expliquait en février à la même agence Mohamed Djelmami, un intellectuel mozabite.
La communauté mozabite "fonctionne en circuit fermé avec ses codes et ses règles" et "ne se mélangent pas", souligne le journal Le Monde. Autonomes vis-à-vis de l’Etat, les mozabites gèrent leurs affaires sur la base d’une solidarité communautaire. Selon les dires de Mohamed Djelmami, ils sont considérés par les Chaâmbas comme des "bourgeois réactionnaires".
Pourtant, tout le monde n'est pas d'accord sur l'origine de la discorde qui menace la cohésion sociale entre ces deux communautés, vivant ensemble depuis des siècles. Certains refusent de croire à un conflit ethnique, à l'instar de l'ancien ministre du Tourisme et de l'Artisanat Abdelwahab Bakli, lui-même Mozabite, qui a accusé au mois de février dernier "les barons de la drogue et de la contrebande" d'être derrière la déstabilisation de la région.
La situation s'aggrave, Alger réagit
"Partagés entre ceux qui soutiennent l'hypothèse de manipulations et ceux qui accusent la mafia de la drogue, les Mozabites dénoncent l'impunité", affirme le journal l'Expression.
En effet, les autorités algériennes ne se sont pas fait réellement entendre jusque-là et ont du mal à maintenir la sécurité dans la ville. Mais à un mois de l'élection présidentielle du 17 avril, ces violences accentuées ne peuvent pas être passées sous silence.
Dimanche 16 mars, le Premier ministre par intérim Youcef Yousfi s'est déplacé sur les lieux en compagnie du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Tayeb Belaiz. Après avoir rencontré "séparément les parties en conflit", Belaiz a affirmé que "l’État est déterminé à appliquer les lois de la République dans toute leur rigueur contre toute personne impliquée dans les actes criminels et de vandalisme perpétrés à l’encontre des personnes et des biens" dans une déclaration cité par TSA.
Le ministre a également promis "l'ouverture d'enquêtes administratives" et des investigations pour "identifier les fauteurs de troubles" et les traduire en justice.
Mozabites vs Chaâmbas
À l'origine de ces violences à Ghardaïa, deux communautés: les Mozabites (berbères de rite ibadite) et les Chaâmbas (arabes de rite malékite). Les premiers représentent environ 300.000 habitants sur les 400.000 que compte la ville.
Les heurts dans cette région ont commencé au mois de décembre 2013, avec la profanation par les Mozabites de plusieurs tombes, dont le mausolée de Cheikh Ammi Moussa, datant du 16ème siècle et "symbole de l'intégration des Arabes dans cette région" selon l'AFP.
Voir en vidéo les images de Ghardaïa en janvier
Depuis, les tensions entre les deux communautés ne se sont pas calmées. Quatre personnes sont mortes dans des affrontements survenus entre les mois de janvier et février. La semaine dernière, la région a observé une escalade de violences. Samedi 15 mars, trois personnes ont été tuées et des dizaines de blessés sont enregistrés. Commerces et habitations sont incendiés, la ville est complètement saccagée.
Vidéo datant du 14 mars montrant les dégâts matériels à Ghardaïa
La faute à la politique de l'État?
Aujourd'hui encore à Ghardaïa, "des équipes de football sont créées sur une base strictement communautaire", rappelle l'AFP.
"La situation actuelle est la conséquence des retombées d'une politique qui a été menée dans cette région depuis l'indépendance", expliquait en février à la même agence Mohamed Djelmami, un intellectuel mozabite.
La communauté mozabite "fonctionne en circuit fermé avec ses codes et ses règles" et "ne se mélangent pas", souligne le journal Le Monde. Autonomes vis-à-vis de l’Etat, les mozabites gèrent leurs affaires sur la base d’une solidarité communautaire. Selon les dires de Mohamed Djelmami, ils sont considérés par les Chaâmbas comme des "bourgeois réactionnaires".
Pourtant, tout le monde n'est pas d'accord sur l'origine de la discorde qui menace la cohésion sociale entre ces deux communautés, vivant ensemble depuis des siècles. Certains refusent de croire à un conflit ethnique, à l'instar de l'ancien ministre du Tourisme et de l'Artisanat Abdelwahab Bakli, lui-même Mozabite, qui a accusé au mois de février dernier "les barons de la drogue et de la contrebande" d'être derrière la déstabilisation de la région.
La situation s'aggrave, Alger réagit
"Partagés entre ceux qui soutiennent l'hypothèse de manipulations et ceux qui accusent la mafia de la drogue, les Mozabites dénoncent l'impunité", affirme le journal l'Expression.
En effet, les autorités algériennes ne se sont pas fait réellement entendre jusque-là et ont du mal à maintenir la sécurité dans la ville. Mais à un mois de l'élection présidentielle du 17 avril, ces violences accentuées ne peuvent pas être passées sous silence.
Dimanche 16 mars, le Premier ministre par intérim Youcef Yousfi s'est déplacé sur les lieux en compagnie du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Tayeb Belaiz. Après avoir rencontré "séparément les parties en conflit", Belaiz a affirmé que "l’État est déterminé à appliquer les lois de la République dans toute leur rigueur contre toute personne impliquée dans les actes criminels et de vandalisme perpétrés à l’encontre des personnes et des biens" dans une déclaration cité par TSA.
Le ministre a également promis "l'ouverture d'enquêtes administratives" et des investigations pour "identifier les fauteurs de troubles" et les traduire en justice.
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