La Turquie a bloqué jeudi soir l'accès à Twitter, quelques heures après la menace lancée par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan d'interdire le réseau social en représailles à la publication d'enregistrements d'écoutes téléphoniques le mettant en cause dans un scandale de corruption.
"Nous allons supprimer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale", avait lancé M. Erdogan devant des milliers de partisans lors d'un rassemblement électoral à dix jours du scrutin municipal du 30 mars. "Ils verront alors la force de la Turquie", avait-il ajouté.
"Cela n'a rien à voir avec les libertés", a insisté le chef du gouvernement. "La liberté n'autorise pas l'intrusion dans la vie privée de qui que ce soit ou l'espionnage des secrets d'Etat sur la scène internationale par ces moyens" (réseaux), a-t-il poursuivi.
#TwitterisblockedinTurkey: Les turcs contournent l'interdiction
Après que le blocage du réseau social a été appliqué, l'interdiction est vite contournée par de nombreux internautes turcs et le mot-clé #TwitterisblockedinTurkey caracole en tête des tendances monde sur Twitter.
Des dizaines de milliers de tweets envahissent le réseau social, souvent pour tourner en dérision le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan et condamner la censure.
La nouvelle de l'arrêt de Twitter n'a pas été confirmée officiellement par le gouvernement d'Ankara. Sur le site de l'autorité des télécoms turcs (TIB), on peut cependant trouver l'énoncé de quatre décisions de justice sous la référence "twitter.com" suggérant qu'une décision officielle a été prise dans le sens de cette interdiction.
L'une des quatre décisions citées affirme ainsi qu'"une mesure de protection a été prise à l'égard du site twitter.com à la suite d'une décision du bureau du procureur général d'Istanbul et qu'elle a été mise en oeuvre par la TIB.
De leur côté, les responsables clientèle de Twitter ont indiqué sur leur site comment contourner le blocage via le service texte du réseau de téléphone mobile.
La commissaire européenne en charge des Nouvelles technologies, Neelie Kroes, a vivement dénoncé dans la nuit de jeudi à vendredi l'annonce du blocage par la Turquie de l'accès à Twitter. "L'interdiction de twitter en Turquie est sans fondement, inutile et lâche", a affirmé la commissaire européenne. "Le peuple turc et la communauté internationale verront cela comme une censure. Ce qui est bien le cas", a-t-elle indiqué, en choisissant de réagir précisément sur son compte Twitter.
"La sécurité de mon pays est en jeu
Depuis la mi-décembre, le Premier ministre, qui dirige sans partage la Turquie depuis 2002, est éclaboussé par un scandale de corruption qui a vu des dizaines de ses proches inculpés pour une série de malversations.
Depuis trois semaines, il est même personnellement mis en cause par la diffusion sur les réseaux sociaux d'enregistrements de conversations téléphoniques piratées.
Ces écoutes, que le chef du gouvernement a d'abord dénoncé comme des "montages" avant d'en reconnaître certaines, a provoqué la colère de l'opposition et plusieurs manifestations dans les grandes villes du pays pour exiger sa démission.
"Nous n'autoriserons pas ça", a assuré jeudi M. Erdogan. "Nous prendrons rapidement ces mesures (d'interdiction). La sécurité de mon pays est en jeu", a-t-il ajouté.
Facebook et Youtube en ligne de mire
Au début du mois, le chef du gouvernement islamo-conservateur avait déjà menacé d'interdire YouTube et Facebook.
"Nous sommes résolus à ne pas laisser le peuple turc être esclave de YouTube et Facebook", avait-il déclaré lors d'un entretien télévisé, "nous prendrons les mesures nécessaires, quelles qu'elles soient, y compris la fermeture".
Le président Abdullah Gül avait toutefois écarté la menace brandie par M. Erdogan. "YouTube et Facebook sont des plateformes reconnues dans le monde entier. Une interdiction est hors de question", a déclaré M. Gül vendredi devant la presse.
M. Erdogan accuse ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police et la justice, d'être à l'origine des enquêtes qui visent ces proches pour précipiter sa chute à la veille des élections municipales du 30 mars et dans la perspective de la présidentielle prévue en août prochain.
Le Premier ministre a fait de ce scrutin local un référendum pour ou contre sa personne.
Sa déclaration contre les réseaux sociaux intervient après le vote d'une loi qui renforce le contrôle d'internet. Ce texte a été dénoncé comme "liberticide" en Turquie comme dans plusieurs capitales étrangères, notamment à Bruxelles et à Washington.
Le Turquie est considérée par les ONG de défense des libertés comme un des pays les plus répressifs en matière de contrôle du Web.
"Nous allons supprimer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale", avait lancé M. Erdogan devant des milliers de partisans lors d'un rassemblement électoral à dix jours du scrutin municipal du 30 mars. "Ils verront alors la force de la Turquie", avait-il ajouté.
"Cela n'a rien à voir avec les libertés", a insisté le chef du gouvernement. "La liberté n'autorise pas l'intrusion dans la vie privée de qui que ce soit ou l'espionnage des secrets d'Etat sur la scène internationale par ces moyens" (réseaux), a-t-il poursuivi.
#TwitterisblockedinTurkey: Les turcs contournent l'interdiction
Après que le blocage du réseau social a été appliqué, l'interdiction est vite contournée par de nombreux internautes turcs et le mot-clé #TwitterisblockedinTurkey caracole en tête des tendances monde sur Twitter.
#TwitterisblockedinTurkey but Turks are the most experienced nation for breaking the bans. Worldwide trend now! Need more bans to double it.
— İsmail Duyar (@ismailduyar) 21 Mars 2014
Des dizaines de milliers de tweets envahissent le réseau social, souvent pour tourner en dérision le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan et condamner la censure.
Freedom of internet? #twitterisblockedinturkey pic.twitter.com/OZPl9gx8w1
— Caner Ordu (@caneristanli) 20 Mars 2014
#twitterisblockedinturkey pic.twitter.com/gyEidJB4bN
— Zeynep İnselel (@zeynepinselel) 20 Mars 2014
#twitterisblockedinturkey So creative "Yes we ban" !!!! pic.twitter.com/T3s15kB3XE
— Lolo#KurtSeyitVeSura (@LoloElbadrawy) 20 Mars 2014
La nouvelle de l'arrêt de Twitter n'a pas été confirmée officiellement par le gouvernement d'Ankara. Sur le site de l'autorité des télécoms turcs (TIB), on peut cependant trouver l'énoncé de quatre décisions de justice sous la référence "twitter.com" suggérant qu'une décision officielle a été prise dans le sens de cette interdiction.
L'une des quatre décisions citées affirme ainsi qu'"une mesure de protection a été prise à l'égard du site twitter.com à la suite d'une décision du bureau du procureur général d'Istanbul et qu'elle a été mise en oeuvre par la TIB.
De leur côté, les responsables clientèle de Twitter ont indiqué sur leur site comment contourner le blocage via le service texte du réseau de téléphone mobile.
La commissaire européenne en charge des Nouvelles technologies, Neelie Kroes, a vivement dénoncé dans la nuit de jeudi à vendredi l'annonce du blocage par la Turquie de l'accès à Twitter. "L'interdiction de twitter en Turquie est sans fondement, inutile et lâche", a affirmé la commissaire européenne. "Le peuple turc et la communauté internationale verront cela comme une censure. Ce qui est bien le cas", a-t-elle indiqué, en choisissant de réagir précisément sur son compte Twitter.
The Twitter ban in #Turkey is groundless, pointless, cowardly. Turkish people and intl community will see this as censorship. It is.
— Neelie Kroes (@NeelieKroesEU) 20 Mars 2014
"La sécurité de mon pays est en jeu
Depuis la mi-décembre, le Premier ministre, qui dirige sans partage la Turquie depuis 2002, est éclaboussé par un scandale de corruption qui a vu des dizaines de ses proches inculpés pour une série de malversations.
Depuis trois semaines, il est même personnellement mis en cause par la diffusion sur les réseaux sociaux d'enregistrements de conversations téléphoniques piratées.
Ces écoutes, que le chef du gouvernement a d'abord dénoncé comme des "montages" avant d'en reconnaître certaines, a provoqué la colère de l'opposition et plusieurs manifestations dans les grandes villes du pays pour exiger sa démission.
"Nous n'autoriserons pas ça", a assuré jeudi M. Erdogan. "Nous prendrons rapidement ces mesures (d'interdiction). La sécurité de mon pays est en jeu", a-t-il ajouté.
Facebook et Youtube en ligne de mire
Au début du mois, le chef du gouvernement islamo-conservateur avait déjà menacé d'interdire YouTube et Facebook.
"Nous sommes résolus à ne pas laisser le peuple turc être esclave de YouTube et Facebook", avait-il déclaré lors d'un entretien télévisé, "nous prendrons les mesures nécessaires, quelles qu'elles soient, y compris la fermeture".
LIRE AUSSI: Le Premier ministre turc veut censurer YouTube et Facebook
Le président Abdullah Gül avait toutefois écarté la menace brandie par M. Erdogan. "YouTube et Facebook sont des plateformes reconnues dans le monde entier. Une interdiction est hors de question", a déclaré M. Gül vendredi devant la presse.
M. Erdogan accuse ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police et la justice, d'être à l'origine des enquêtes qui visent ces proches pour précipiter sa chute à la veille des élections municipales du 30 mars et dans la perspective de la présidentielle prévue en août prochain.
Le Premier ministre a fait de ce scrutin local un référendum pour ou contre sa personne.
Sa déclaration contre les réseaux sociaux intervient après le vote d'une loi qui renforce le contrôle d'internet. Ce texte a été dénoncé comme "liberticide" en Turquie comme dans plusieurs capitales étrangères, notamment à Bruxelles et à Washington.
Le Turquie est considérée par les ONG de défense des libertés comme un des pays les plus répressifs en matière de contrôle du Web.
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