La cité est certainement différente de la Communauté ethnique ou ethno-culturelle. Il s'agirait plutôt d'association d'individus qui, tout en se sentant appartenir à la même ethnie, partagent des sentiments, des croyances, des divinités et des souvenirs communs.
La communauté dispersé
Ces individus aimant se réunir à telle saison précise dans tel endroit précis: un tumulus, un sanctuaire, ou quelque autre espace et l'on n'a pas manqué de soutenir que "la Cité des morts est antérieure à la Cité des vivants".
Il faut reconnaître d'ailleurs que, très souvent, à un habitat dispersé ou mouvant, correspond une vaste nécropole regroupée et que pour telle communauté, tribu ou clan, la zaouia constitue un lieu de rencontre et de réunion lors de ce qu'on appelle la zerdah, une fête annuelle où le social et le sacré s'interpénètrent.
Les membres de la tribu ou du clan y viennent de partout, très attentifs au rendez-vous, la rencontre des autres étant sentie comme une nécessité vitale, tant pour l'individu que pour la collectivité. C'est ainsi que le groupe réussit à calfeutrer les fissures et à se revigorer jusqu'à la rencontre suivante; on se retrouve; les vieux aident les jeunes à se connaître et à se reconnaître: des fiançailles, des mariages.
L'habitat commun ne semble pas si nécessaire à l'existence de ce sentiment d'appartenir à une communauté solidaire, partageant des croyances, une manière de voir et de concevoir le monde et la vie, des idéaux, des goûts, des héros, des mythes, un parler et des techniques.
En l'absence de l'habitat commun, il suffirait d'avoir une référence spéciale, un point de repère, un lieu de rendez-vous, une zaouïa, dont, de très loin, on aperçoit la coupole blanchie à la chaux, dominant le paysage du haut de la colline comme la zaouïa de Sidi Balti, non loin de Bou-Salem dans la Tunisie du Nord-Ouest.
La sédentarisation
Dans certains cas, aux tentes et aux tentures provisoirement installées tout autour de la zaouia, succèdent des constructions en dur. Pour des raisons diverses, contraints ou séduits, certains membres du groupe optent pour la fixation, ce qu'on appelle la sédentarisation. Au cours de la deuxième moitié du siècle dernier, des villages et même des bourgs ont poussé, donnant au paysage et au groupe un nouveau profil.
Partout, en Orient comme en Occident, la communauté apparaît comme une association ethno-culturelle dont l'habitat peut varier d'un groupe à un autre et pour le même groupe d'une époque à une autre: la grotte, la tente, le village etc.
Mais pour les sédentaires, la communauté s'est cristallisée autour d'un habitat en dur, qui n'a cessé de se développer et de s'adapter aux besoins et aux aspirations.
La communauté ethnique, notion aussi vielle que l'humanité
Pour la genèse de la communauté ethnique ou ethno-culturelle, il faudrait, semble-t-il, remonter aux origines de l'humanité puisque le germe en est déjà perceptible dans le comportement et le vécu des communautés de l'âge de la pierre, celles qui fréquentaient les grottes aux parois peintes ou même de cette communauté néanderthalienne dont les membres avaient ensemble érigé le célèbre Hermaïon d'el-Guettar en Tunisie méridional.
Ceux qui avaient pris part à la taille des galets et des silex nécessaire à la construction de cet édifice sacré en hommage à la source d'eau voisin, ceux-là se sentaient liés à l'édifice, à la puissance qui en avait suscité la conception et la réalisation. Ils devaient se sentir déjà héritiers d'un passé et liés par un culte, partageant des préoccupations communes, c'est à dire un destin commun.
Si la communauté ethnique ou ethno-culturelle se présente comme une notion très vieille, sans doute aussi vieille que l'humanité, l'habitat en dur s'avère relativement récent. Pour la naissance du village, il semble qu'on ne saurait aller au-delà du néolithique. Il s'agit donc de deux réalités distinctes qui, l'une et l'autre, n'ont cessé d'évoluer, de se développer et d'interférer dans de relations dialectiques propres au temps, à l'espace et à toutes les contingences qu'elles impliquent.
Avec la genèse de la cité, on assiste à une nouvelle forme d'association; les liens ethniques s'estompent au profit de liens culturels déjà présents dans le tissu communautaire, dans la trame de la communauté ethno-culturelle primitive.
Il s'agit désormais d'une association d'intérêts supérieurs qui dépassent les liens du sang et de la chair et souvent s'en passent. Il s'agit d'individus qui, pour des motifs différents, pour des raisons d'histoire et de géographie, c'est à dire de culture totale, se trouvent amenés à vivre ensemble, partager des joies, des souffrances, des souvenirs, lutter ensemble pour survivre et se forger un destin commun. Ainsi comprise, la Cité constitue le fruit de toute une révolution socio-culturelle qui informe l'espace géographique et l'espace mental et affectif.
La communauté dispersé
Ces individus aimant se réunir à telle saison précise dans tel endroit précis: un tumulus, un sanctuaire, ou quelque autre espace et l'on n'a pas manqué de soutenir que "la Cité des morts est antérieure à la Cité des vivants".
Il faut reconnaître d'ailleurs que, très souvent, à un habitat dispersé ou mouvant, correspond une vaste nécropole regroupée et que pour telle communauté, tribu ou clan, la zaouia constitue un lieu de rencontre et de réunion lors de ce qu'on appelle la zerdah, une fête annuelle où le social et le sacré s'interpénètrent.
Les membres de la tribu ou du clan y viennent de partout, très attentifs au rendez-vous, la rencontre des autres étant sentie comme une nécessité vitale, tant pour l'individu que pour la collectivité. C'est ainsi que le groupe réussit à calfeutrer les fissures et à se revigorer jusqu'à la rencontre suivante; on se retrouve; les vieux aident les jeunes à se connaître et à se reconnaître: des fiançailles, des mariages.
L'habitat commun ne semble pas si nécessaire à l'existence de ce sentiment d'appartenir à une communauté solidaire, partageant des croyances, une manière de voir et de concevoir le monde et la vie, des idéaux, des goûts, des héros, des mythes, un parler et des techniques.
En l'absence de l'habitat commun, il suffirait d'avoir une référence spéciale, un point de repère, un lieu de rendez-vous, une zaouïa, dont, de très loin, on aperçoit la coupole blanchie à la chaux, dominant le paysage du haut de la colline comme la zaouïa de Sidi Balti, non loin de Bou-Salem dans la Tunisie du Nord-Ouest.
La sédentarisation
Dans certains cas, aux tentes et aux tentures provisoirement installées tout autour de la zaouia, succèdent des constructions en dur. Pour des raisons diverses, contraints ou séduits, certains membres du groupe optent pour la fixation, ce qu'on appelle la sédentarisation. Au cours de la deuxième moitié du siècle dernier, des villages et même des bourgs ont poussé, donnant au paysage et au groupe un nouveau profil.
Partout, en Orient comme en Occident, la communauté apparaît comme une association ethno-culturelle dont l'habitat peut varier d'un groupe à un autre et pour le même groupe d'une époque à une autre: la grotte, la tente, le village etc.
Mais pour les sédentaires, la communauté s'est cristallisée autour d'un habitat en dur, qui n'a cessé de se développer et de s'adapter aux besoins et aux aspirations.
La communauté ethnique, notion aussi vielle que l'humanité
Pour la genèse de la communauté ethnique ou ethno-culturelle, il faudrait, semble-t-il, remonter aux origines de l'humanité puisque le germe en est déjà perceptible dans le comportement et le vécu des communautés de l'âge de la pierre, celles qui fréquentaient les grottes aux parois peintes ou même de cette communauté néanderthalienne dont les membres avaient ensemble érigé le célèbre Hermaïon d'el-Guettar en Tunisie méridional.
Ceux qui avaient pris part à la taille des galets et des silex nécessaire à la construction de cet édifice sacré en hommage à la source d'eau voisin, ceux-là se sentaient liés à l'édifice, à la puissance qui en avait suscité la conception et la réalisation. Ils devaient se sentir déjà héritiers d'un passé et liés par un culte, partageant des préoccupations communes, c'est à dire un destin commun.
Si la communauté ethnique ou ethno-culturelle se présente comme une notion très vieille, sans doute aussi vieille que l'humanité, l'habitat en dur s'avère relativement récent. Pour la naissance du village, il semble qu'on ne saurait aller au-delà du néolithique. Il s'agit donc de deux réalités distinctes qui, l'une et l'autre, n'ont cessé d'évoluer, de se développer et d'interférer dans de relations dialectiques propres au temps, à l'espace et à toutes les contingences qu'elles impliquent.
Avec la genèse de la cité, on assiste à une nouvelle forme d'association; les liens ethniques s'estompent au profit de liens culturels déjà présents dans le tissu communautaire, dans la trame de la communauté ethno-culturelle primitive.
Il s'agit désormais d'une association d'intérêts supérieurs qui dépassent les liens du sang et de la chair et souvent s'en passent. Il s'agit d'individus qui, pour des motifs différents, pour des raisons d'histoire et de géographie, c'est à dire de culture totale, se trouvent amenés à vivre ensemble, partager des joies, des souffrances, des souvenirs, lutter ensemble pour survivre et se forger un destin commun. Ainsi comprise, la Cité constitue le fruit de toute une révolution socio-culturelle qui informe l'espace géographique et l'espace mental et affectif.