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Tunisie - Riadh Chaïbi, démissionnaire d'Ennahdha: "Plusieurs députés nous ont déjà rejoints"

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Le fait est assez rare pour être relevé. Riadh Chaïbi, ancien responsable au sein d'Ennahdha, membre du Conseil de la Choura, a annoncé officiellement sa démission du Mouvement en novembre dernier, après avoir milité plus de 30 ans au sein du parti et purgé une peine de 5 ans de prison.

LIRE AUSSI: Interview de Riadh Chaïbi, démissionnaire d'Ennahdha


Mais Riadh Chaïbi ne compte pas s'arrêter là. Dans une interview accordée à Mosaïque FM, le démissionnaire du parti islamiste annonce la création de son nouveau parti: "El bina el watani" (La construction nationale ou patriotique).

"Il n'y a pas d'avenir politique pour les cadres d'Ennahdha en dehors d'Ennahdha", soutenait son parti. "Ils disent ça pour faire peur aux membres du parti en leur faisant croire qu'ils n'arriveraient à rien s'ils venaient à le quitter. C'est leur stratégie de communication interne", rétorque Riadh Chaïbi.

"Quand j'étais au sein d'Ennahdha, je pensais que le monde se résumait au mouvement. Je me suis rendu compte aujourd'hui qu'Ennahdha n'est qu'une partie infime de ce monde", assure M. Chaïbi.


Aucun rapport avec l'Islam politique

Selon Riadh Chaïbi et la porte-parole de son parti, Jamila Chamleli, le nouveau parti se veut distant de toute "idéologie" politique.

"Nous avons choisi de créer un parti politique patriote, qui n'a aucun rapport avec l'Islam politique", a affirmé Riadh Chaïbi.

"Nous voulons nous éloigner des idéologies et présenter des programmes socio-économiques aux citoyens et nous rapprocher du mouvement réformiste tunisien. Nous souhaitons que le citoyen se réconcilie avec son identité nationale", a-t-il précisé.

"Nous pensions que l'évolution d'Ennahdha allait permettre cela, mais le Mouvement est retourné à des idées anciennes, d'avant les années 70", a ajouté l'ancien cadre du parti islamiste.

Après trente années passées à défendre l'Islam politique, Riadh Chaïbi veut ainsi tourner la page. Il affirme à présent que sa vision est proche de celle d'autres partis politiques tels que l'Alliance démocratique (de Mohamed Hamdi) ou le Courant démocratique (de Mohamed Abbou).

"Nous sommes concernés par les élections législatives. Pour ce qui est de la présidentielle, on pourrait soit présenter un candidat, soit en soutenir un qui réponde à nos valeurs", a-t-il dit.

"Nous comptons former un groupe parlementaire"

Riadh Chaïbi a en outre affirmé qu'il n'était pas le seul membre d'Ennahdha à avoir démissionné du parti. Il a indiqué que plusieurs députés avaient rejoint le nouveau parti, notamment Khalid Belhaj et Farah Nsibi.

Ces derniers avaient annoncé leur démission du Mouvement Ennahdha en janvier dernier, au moment des débats sur la Constitution.

"D'autres députés vont nous rejoindre. Le dialogue est encore en cours et nous espérons former prochainement un nouveau groupe parlementaire au sein de l'Assemblée constituante", a déclaré M. Chaïbi.

La porte-parole du parti a précisé sur les ondes d'Express FM que ces députés étaient des démissionnaires d'autres formations politiques, dont Ennahdha, ou encore des indépendants.

"Hamadi Jebali a quitté Ennahdha"

La récente démission de Hamadi Jebali de son poste de Secrétaire général d'Ennahdha a suscité de nombreuses interrogations. Ce dernier a évoqué des "des raisons personnelles et objectives" qu'il n'a pas jugé nécessaire de détailler "en dehors du parti".

Cette démission "ne signifie pas nécessairement la création d'un nouveau parti ou l'adhésion à un autre parti. Je ne suis pas à la recherche d'une nouvelle identité", a-t-il précisé.

Commentant cette décision, Riadh Chaïbi a estimé qu'en quittant les rangs des responsables d'Ennahdha, Hamadi Jebali avait de fait quitté le mouvement. "Il ne peut y avoir d'autre explication", a-t-il soutenu.

"A mon avis, si Hamadi Jebali décide de se présenter à l'élection présidentielle, il présentera sa démission du Mouvement".


"On n'a pas besoin d'être au sein d'Ennahdha pour comprendre les différends qui ont existé entre le Secrétaire général et le parti", a ajouté Chaïbi. Selon lui, les différends ont débuté au moment où Jebali avait défendu l'idée d'un gouvernement de technocrate. "Le Mouvement avait refusé, ce qui a résulté sur la démission de Hamadi Jebali de son poste de chef du gouvernement. L'affaire avait plus de profondeur que de simples désaccords".

"On ne pouvait pas dépasser nos différends à l'intérieur des institutions d'Ennahdha, car la démocratie au sein du parti était une démocratie formelle et non réelle", a-t-il déclaré.


Le "mariage impossible"

Très critique vis-à-vis de son ancien parti, Riadh Chaïbi a affirmé que le rapprochement entre Ennahdha et Nida Tounes était l'une des causes de son départ. "Ce qui a fait tout exploser, ce sont les rencontres avec Nida Tounes".

Ce rapprochement, M. Chaïbi le qualifie de "mariage impossible", estimant que le positionnement des deux partis ne pouvait pas réellement le permettre. "Les déclarations actuelles ne sont que des manoeuvres politiques", a-t-il dit.

Ces erreurs d'appréciation et la "vision politique" limitée d'Ennahdha, selon Riadh Chaïbi, ont fortement affaibli son ancien parti. "Il serait difficile pour Ennahdha de retourner au pouvoir", a-t-il conclu.

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