Un jour je donnais un cours à l'université quand, au moment de l'appel, j'ai remarqué deux étudiantes si lourdement voilées que seuls leurs yeux étaient visibles. Pendant mon cours, j'ai abordé les différentes interprétations de la question du hijab dans l'islam. J'ai demandé à ces deux étudiantes de découvrir leur visage afin de m'assurer qu'elles étaient bien inscrites à mon cours ! Les jours suivants, j'ai entendu des rumeurs à mon sujet - rumeurs qui pouvaient être dangereuses en Afghanistan - selon lesquelles j'étais opposé au hijab et aux règles en matière de tenue vestimentaire féminine. Le recteur de l'université m'a convoqué pour que je m'explique. Quelques jours après, j'ai appris que des étudiants extrémistes envisageaient de me rouer de coups.
Les avancées en Afghanistan depuis le départ des talibans sont notables. Notre relation à la communauté internationale a été très importante, de même que l'épanouissement de notre système d'éducation, tant sur le plan scolaire qu'universitaire. Et bien qu'elle soit encore en devenir, l'expérience de la démocratie que nous avons acquise dans notre pays est essentielle. Soyons réalistes, c'est là une expérience unique dans l'histoire de l'Afghanistan.
Je suis enthousiasmé par la façon dont les jeunes ont saisi les opportunités d'éducation et d'acquisition du savoir. Au cours des dix dernières années, ils se sont précipités dans les écoles et les universités. Je crois et j'ai confiance en cette génération. C'est une génération qui a commencé à se familiariser avec le système démocratique, qui a fait l'expérience de la liberté d'expression et s'est habituée au rôle des médias.
Cela étant, il y a de puissants obstacles que notre pays doit surmonter. Le plus grand défi est idéologique : le fondamentalisme. Si vous m'interrogiez sur les cent plus grands défis auxquels l'Afghanistan doit faire face, je vous répondrais cent fois la même chose : le fondamentalisme, le fondamentalisme, le fondamentalisme !
L'Afghanistan est une société nouvelle et vulnérable. Elle émerge à peine des décombres de la guerre et d'un bain de sang. Elle est extrêmement fragile. Dans ces circonstances, la crainte d'un retour au passé, avec la menace d'interdire de nouveau aux filles d'étudier et d'évincer les femmes de la société, n'est rien d'autre qu'un cauchemar.
À titre personnel, je peux témoigner d'un fait marquant de violation des droits humains. La jeune fille d'une relation de mes parents a été forcée d'épouser un homme de 35 ans afin de régler un conflit. C'est la façon de faire selon les traditions et coutumes tribales. Un membre de la famille de la jeune fille avait tué un proche de l'homme, par conséquent, la jeune fille a été mariée de force en règlement du contentieux. Son mariage a permis de résoudre le problème.
La misogynie et le fondamentalisme ont imprégné notre culture. Ils se sont infiltrés dans la famille, le clan, le groupe ethnique et la société toute entière. Ces facteurs favorisent une vision extrêmement négative du statut de la femme à tous les niveaux de notre société et entravent la participation des femmes à la vie économique, politique et culturelle.
Je ne fais confiance à aucune des institutions actives dans le domaine des droits des femmes. Elles ne font qu'un travail de façade. Le Gouvernement, malgré son ministère de la Condition féminine, n'a rien réalisé de fondamental pour les femmes. Il est évident que tous les acteurs agissent de manière superficielle et dans le court terme, mais les problèmes de base et fondamentaux des femmes ne sont pas résolus. Ni les organisations de la société civile, ni le Gouvernement et son ministère de la Condition féminine ne s'attaquent à la racine des problèmes des femmes dans ce pays.
Ce que je souhaite pour ma fille? Permettez-moi de ne rien souhaiter pour elle car mon premier devoir est de la servir. J'aimerais, du mieux que je le peux, préparer le terrain afin qu'elle puisse effectivement réaliser tous ses souhaits. J'aimerais la voir exprimer ses propres souhaits. Que toutes les femmes aient leurs propres souhaits. Dans notre société, quand un Afghan émet un souhait pour sa fille, il ne fait que dresser des obstacles sur le chemin de l'accomplissement de ses droits.
La seule sortie possible de la crise actuelle est de généraliser le savoir et sensibiliser la population. Je crois que rien ne changera jusqu'à ce que les victimes et leurs oppresseurs se rejoignent dans la connaissance.
Les avancées en Afghanistan depuis le départ des talibans sont notables. Notre relation à la communauté internationale a été très importante, de même que l'épanouissement de notre système d'éducation, tant sur le plan scolaire qu'universitaire. Et bien qu'elle soit encore en devenir, l'expérience de la démocratie que nous avons acquise dans notre pays est essentielle. Soyons réalistes, c'est là une expérience unique dans l'histoire de l'Afghanistan.
Je suis enthousiasmé par la façon dont les jeunes ont saisi les opportunités d'éducation et d'acquisition du savoir. Au cours des dix dernières années, ils se sont précipités dans les écoles et les universités. Je crois et j'ai confiance en cette génération. C'est une génération qui a commencé à se familiariser avec le système démocratique, qui a fait l'expérience de la liberté d'expression et s'est habituée au rôle des médias.
Cela étant, il y a de puissants obstacles que notre pays doit surmonter. Le plus grand défi est idéologique : le fondamentalisme. Si vous m'interrogiez sur les cent plus grands défis auxquels l'Afghanistan doit faire face, je vous répondrais cent fois la même chose : le fondamentalisme, le fondamentalisme, le fondamentalisme !
L'Afghanistan est une société nouvelle et vulnérable. Elle émerge à peine des décombres de la guerre et d'un bain de sang. Elle est extrêmement fragile. Dans ces circonstances, la crainte d'un retour au passé, avec la menace d'interdire de nouveau aux filles d'étudier et d'évincer les femmes de la société, n'est rien d'autre qu'un cauchemar.
À titre personnel, je peux témoigner d'un fait marquant de violation des droits humains. La jeune fille d'une relation de mes parents a été forcée d'épouser un homme de 35 ans afin de régler un conflit. C'est la façon de faire selon les traditions et coutumes tribales. Un membre de la famille de la jeune fille avait tué un proche de l'homme, par conséquent, la jeune fille a été mariée de force en règlement du contentieux. Son mariage a permis de résoudre le problème.
La misogynie et le fondamentalisme ont imprégné notre culture. Ils se sont infiltrés dans la famille, le clan, le groupe ethnique et la société toute entière. Ces facteurs favorisent une vision extrêmement négative du statut de la femme à tous les niveaux de notre société et entravent la participation des femmes à la vie économique, politique et culturelle.
Je ne fais confiance à aucune des institutions actives dans le domaine des droits des femmes. Elles ne font qu'un travail de façade. Le Gouvernement, malgré son ministère de la Condition féminine, n'a rien réalisé de fondamental pour les femmes. Il est évident que tous les acteurs agissent de manière superficielle et dans le court terme, mais les problèmes de base et fondamentaux des femmes ne sont pas résolus. Ni les organisations de la société civile, ni le Gouvernement et son ministère de la Condition féminine ne s'attaquent à la racine des problèmes des femmes dans ce pays.
Ce que je souhaite pour ma fille? Permettez-moi de ne rien souhaiter pour elle car mon premier devoir est de la servir. J'aimerais, du mieux que je le peux, préparer le terrain afin qu'elle puisse effectivement réaliser tous ses souhaits. J'aimerais la voir exprimer ses propres souhaits. Que toutes les femmes aient leurs propres souhaits. Dans notre société, quand un Afghan émet un souhait pour sa fille, il ne fait que dresser des obstacles sur le chemin de l'accomplissement de ses droits.
La seule sortie possible de la crise actuelle est de généraliser le savoir et sensibiliser la population. Je crois que rien ne changera jusqu'à ce que les victimes et leurs oppresseurs se rejoignent dans la connaissance.
Deux mois avant les élections présidentielles Afghanes, Armanshar/OPEN ASIA et la FIDH se mobilisent et lancent une campagne intitulée « Levons le voile sur l'Afghanistan : les voix inaudibles du progrès ». Durant 50 jours, 50 interviews d'acteurs sociaux, politiques et culturels influents de la société civile Afghane seront publiés sur le site du Huffington Post aux États-Unis et dans le grand quotidien Afghan, 8 Sobh. Le Huffington Post en France a décidé de publier un échantillon de ces témoignages poignants, où il est question de droits humains et de la place des femmes. Toutes les interviews sont disponibles en anglais sur le site du Huffington Post US et de la FIDH, et en farsi sur le site d'Armanshahr/OPEN ASIA.