Soutenir Hassouna Najjar c'est, par-delà la solidarité corporatiste, répondre à un devoir citoyen et prendre part à un combat vital pour la Tunisie d'aujourd'hui tant le cas de ce jeune collègue germaniste est emblématique du symptôme d'une société en pleine tourmente.
Un bref rappel des faits d'abord: au cours d'une séance de surveillance d'examen à l'institut des langues appliquées de Bab Laassel, M. Najjar a cru qu'il était de son devoir d'appliquer les dispositions qui assurent l'uniformité des règles pour tous les étudiants et, dans un souci d'équité et de sécurité, a refusé qu'une étudiante passe l'épreuve derrière un niqab cachant son visage et empêchant son identification et la détection de ce qui pourrait se cacher sous le voile. Rien d'insensé, surtout que le tribunal administratif s'était prononcé sur la question et que la plupart des institutions universitaires avaient opté pour le principe d'égalité de tous face aux conditions d'examen.
Sauf que l'Université tunisienne est devenue un enjeu pour certains d'imposer leur loi et de faire régner leurs propres règles, s'il le faut par la violence et par la terreur. La détermination du collègue à ne pas accepter ce diktat n'a pas manqué de provoquer l'ire des salafistes venus à deux reprises menacer de bastonnade et de mort le récalcitrant. Quoi d'étonnant par temps de violence tous azimuts dans ce scénario devenu courant! L'Université n'est-elle pas déterminée à lutter contre cette volonté rétrograde, destructrice et mortifère?
On croyait la chose acquise et la vision bien établie, mais c'est sans compter les "lâchetés" d'une administration dont le principe semble être de ne pas faire de vagues et de courber le dos dans le sens de la compromission, voire de la complicité. Car comment comprendre autrement un directeur qui se débine devant ses responsabilités ou un recteur qui se défausse de son autorité. Pire, un recteur qui ne retrouve sa fermeté et son ton comminatoire que pour menacer le collègue, "cette engeance de gauchiste" (sic), de lui bloquer son salaire et de le poursuivre administrativement par une contre-visite médicale et on ne sait quels autres moyens.
Misère de la démocratie quand les personnes que nous élisons se retournent vite contre les valeurs qui les avaient si haut placées! Misère de l'université quand n'y prévaut plus que le souci des carrières et des honneurs! Misère de l'Autorité académique quand elle n'est plus que politique d'autruche, calcul de boutiquiers et arrangement de confrérie! Car c'est dans ces pratiques inacceptables et ces attitudes lâches et de "lâchage" que sommeillent les instruments de reproduction de la dictature dont on a longtemps souffert. Il suffit que nous levions un instant notre vigilance et nos exigences éthiques pour nous retrouver dans les ornières d'hier.
Soutenir Hassouna Najjar, c'est faire preuve de détermination face à "ce ventre encore fécond d'où sortira la bête immonde."
Un bref rappel des faits d'abord: au cours d'une séance de surveillance d'examen à l'institut des langues appliquées de Bab Laassel, M. Najjar a cru qu'il était de son devoir d'appliquer les dispositions qui assurent l'uniformité des règles pour tous les étudiants et, dans un souci d'équité et de sécurité, a refusé qu'une étudiante passe l'épreuve derrière un niqab cachant son visage et empêchant son identification et la détection de ce qui pourrait se cacher sous le voile. Rien d'insensé, surtout que le tribunal administratif s'était prononcé sur la question et que la plupart des institutions universitaires avaient opté pour le principe d'égalité de tous face aux conditions d'examen.
LIRE: Le témoignage de Hassouna Najjar
Sauf que l'Université tunisienne est devenue un enjeu pour certains d'imposer leur loi et de faire régner leurs propres règles, s'il le faut par la violence et par la terreur. La détermination du collègue à ne pas accepter ce diktat n'a pas manqué de provoquer l'ire des salafistes venus à deux reprises menacer de bastonnade et de mort le récalcitrant. Quoi d'étonnant par temps de violence tous azimuts dans ce scénario devenu courant! L'Université n'est-elle pas déterminée à lutter contre cette volonté rétrograde, destructrice et mortifère?
On croyait la chose acquise et la vision bien établie, mais c'est sans compter les "lâchetés" d'une administration dont le principe semble être de ne pas faire de vagues et de courber le dos dans le sens de la compromission, voire de la complicité. Car comment comprendre autrement un directeur qui se débine devant ses responsabilités ou un recteur qui se défausse de son autorité. Pire, un recteur qui ne retrouve sa fermeté et son ton comminatoire que pour menacer le collègue, "cette engeance de gauchiste" (sic), de lui bloquer son salaire et de le poursuivre administrativement par une contre-visite médicale et on ne sait quels autres moyens.
Misère de la démocratie quand les personnes que nous élisons se retournent vite contre les valeurs qui les avaient si haut placées! Misère de l'université quand n'y prévaut plus que le souci des carrières et des honneurs! Misère de l'Autorité académique quand elle n'est plus que politique d'autruche, calcul de boutiquiers et arrangement de confrérie! Car c'est dans ces pratiques inacceptables et ces attitudes lâches et de "lâchage" que sommeillent les instruments de reproduction de la dictature dont on a longtemps souffert. Il suffit que nous levions un instant notre vigilance et nos exigences éthiques pour nous retrouver dans les ornières d'hier.
Soutenir Hassouna Najjar, c'est faire preuve de détermination face à "ce ventre encore fécond d'où sortira la bête immonde."
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