Je suis germaniste et enseignant à l'ISEAH de Tunis. A cause d'une altercation avec une étudiante niqabée, j'ai reçu de multiples menaces de mort. Je veux en témoigner.
Le 5 décembre 2013, une étudiante en classe refuse d'ôter son niqab. Elle appelle sa famille et refuse sortir de la salle de classe. Je suis sorti pour en informer l'administration. Le directeur est arrivé une 45 minutes plus tard et l'étudiante est partie. Dans tous ses états et, le directeur m'annonce: "Ils sont venus, ils sont venus".
Deux personnes dans une Isuzu venaient de débarquer sur le campus. Le directeur m'a plus tard rapporté ce qu'ils lui avaient dit.
"Nous allons venger les droits de notre fille par le sang. Nous avons des gens à Jerba. Le Jerbien va payer. Il retournera à Jerba dans un sac. Nous sommes une grande tribu, nous allons ramener du monde. Vous avez une semaine".
Je ne voulais pas quitter le campus car l'Isuzu stationnait encore dehors. Ce n'est qu'une fois le véhicule parti que je suis allé à la police. Ils n'ont rien fait. Le lendemain, j'ai consulté un avocat et porté plainte.
Je suis parti pour l'Allemagne peu après. Ma compagne est allemande, elle y avait accouché. Mais le fanatisme et l'ignorance m'avaient gâché mon bonheur familial. Je ressentais une pression dans la poitrine.
La faculté ne joue pas son rôle. Quelques semaines après, j'avais indiqué à une autre étudiant niqabée, qui s'était faite accompagnée par un homme, qu'elle n'avait pas le droit d'assister à un examen avec le voile intégral, lui rappelant la décision du tribunal administratif.
La situation a dégénéré, je voulais faire appel au directeur... Mais la faculté ne m'a pas soutenu. Il y a un réel problème de laxisme dans l'administration et parmi certains collègues, par peur peut-être. Mais voulons-nous vraiment faire de l'université tunisienne un bastion du fanatisme religieux et de l'ignorance?
La vraie réalité de la Tunisie ne ressemble pas au discours.
Depuis les menaces de mort en décembre, ma compagne a peur, ma famille à Jerba et mes amis ont peur. Il s'agit là du futur de toute une génération. Et je ne lâcherai pas.
Le 5 décembre 2013, une étudiante en classe refuse d'ôter son niqab. Elle appelle sa famille et refuse sortir de la salle de classe. Je suis sorti pour en informer l'administration. Le directeur est arrivé une 45 minutes plus tard et l'étudiante est partie. Dans tous ses états et, le directeur m'annonce: "Ils sont venus, ils sont venus".
Deux personnes dans une Isuzu venaient de débarquer sur le campus. Le directeur m'a plus tard rapporté ce qu'ils lui avaient dit.
"Nous allons venger les droits de notre fille par le sang. Nous avons des gens à Jerba. Le Jerbien va payer. Il retournera à Jerba dans un sac. Nous sommes une grande tribu, nous allons ramener du monde. Vous avez une semaine".
Je ne voulais pas quitter le campus car l'Isuzu stationnait encore dehors. Ce n'est qu'une fois le véhicule parti que je suis allé à la police. Ils n'ont rien fait. Le lendemain, j'ai consulté un avocat et porté plainte.
Je suis parti pour l'Allemagne peu après. Ma compagne est allemande, elle y avait accouché. Mais le fanatisme et l'ignorance m'avaient gâché mon bonheur familial. Je ressentais une pression dans la poitrine.
La faculté ne joue pas son rôle. Quelques semaines après, j'avais indiqué à une autre étudiant niqabée, qui s'était faite accompagnée par un homme, qu'elle n'avait pas le droit d'assister à un examen avec le voile intégral, lui rappelant la décision du tribunal administratif.
La situation a dégénéré, je voulais faire appel au directeur... Mais la faculté ne m'a pas soutenu. Il y a un réel problème de laxisme dans l'administration et parmi certains collègues, par peur peut-être. Mais voulons-nous vraiment faire de l'université tunisienne un bastion du fanatisme religieux et de l'ignorance?
La vraie réalité de la Tunisie ne ressemble pas au discours.
Depuis les menaces de mort en décembre, ma compagne a peur, ma famille à Jerba et mes amis ont peur. Il s'agit là du futur de toute une génération. Et je ne lâcherai pas.
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