L'égérie de la Révolution orange et ex-Premier ministre, Ioulia Timochenko, a annoncé jeudi qu'elle serait candidate à l'élection présidentielle prévue en Ukraine le 25 mai prochain.
"Je prévois d'être candidate au poste de président", a dit Ioulia Timochenko, 54 ans, au cours d'une conférence de presse à Kiev. Elle s'opposera donc à Vitali Klitschko, le boxeur lui aussi candidat déclaré et favori pour la présidentielle anticipée qui se déroulera en mai prochain.
Timochenko devra d'abord s'employer à soigner les hernies discales qui l'affaiblissent depuis plusieurs mois. Le transfert de la prisonnière vers un hôpital allemand avait un temps été envisagé par les autorités ukrainiennes.
Sa libération était d'ailleurs une des conditions préalables posées par l'Union européenne pour la signature d'un accord d'association avec l'Ukraine. Mais le volte-face de Ianoukovitch sur cet accord préparé de longue date avait provoqué le début de la contestation (ensuite galvanisée par la répression policière) et douché les espoirs du clan Timochenko.
"La dame de fer"
Car c'est d'un clan qu'il faut parler. Au même titre que Viktor Ianoukovitch, son ennemi juré depuis dix ans, celle que l'on surnomme "la princesse du gaz" ou "la dame de fer" est une chef de meute. Affaiblie, muselée durant des années, elle est néanmoins restée leader moral de l'opposition ukrainienne.
Entourée de ceux qui l'avaient accompagné quand elle était Premier ministre, à la tête d'une fortune colossale, elle peut revendiquer une cote de popularité presque intacte et un réseau efficace de soutiens indéfectibles.
L'ex-Premier ministre est ainsi apparue depuis sa cellule comme l'opposante la plus radicale au régime de Viktor Ianoukovitch, élu en 2010. Malgré une vidéosurveillance de tous les instants et la tenue à l'écart des médias du monde entier, elle a démontré une combativité impressionnante en prison comme quand elle était Premier ministre (en 2005, puis de 2007 à 2010).
Mais alors que certains manifestants de Maïdan regrettaient l'absence d'un leader de son calibre pour renverser le régime dès le début de la contestation, la sortie de prison de Ioulia Timochenko pourrait en réalité compliquer la situation pour l'opposition.
Au lendemain de moments historiques pour l'Ukraine, les nattes blondes de Ioulia Timochenko ne doivent toutefois pas faire oublier que ce n'est pas pour elles que sont morts à Kiev une centaine d'Ukrainiens. Si sa libération faisait parti des revendications de nombreux manifestants, c'est d'abord pour un rapprochement avec l'Europe, puis pour la démission de Ianoukovitch, que les Ukrainiens se sont mobilisés.
Son charisme ne doit pas non plus occulter le fait qu'on comptait aussi parmi les "soldats" de Maïdan des membres de Svoboda, le parti nationaliste d'extrême droite, des soutiens de Vitali Klitschko, l'ancien champion du monde de boxe à la tête du parti Udar, des ultras apolitiques de club de football, et toute une galaxie de contestataires aux profils divers et variés.
Coupable?
Condamnée en 2011 pour abus de pouvoir, Ioulia Timochenko n'est pas l'oie blanche que certains décrivent. Elle est impliquée dans d'autres procédures judiciaires que celle pour laquelle elle était emprisonnée, notamment soupçonnée de complicité dans le meurtre d'un député et oligarque du clan de Donetsk en 1996. Elle rejette toutes ces accusations, dans lesquelles elle dénonce là encore une vengeance du pouvoir visant à l'écarter de la scène politique.
"Timochenko est devenue un symbole en Europe", indiquait au HuffPost en octobre dernier le sénateur Hervé Maurey (UDI), président du groupe interparlementaire d'amitié France-Ukraine. "Pour autant, personne ne peut dire si elle coupable ou non", poursuivait-il.
"Nous voyons une fracture dans l'opposition, et l'entrée de Timochenko dans l'équation pourrait être très perturbante", estime Andrew Weiss, du Carnegie Endowment for International Peace. Les leaders de l'opposition "en ont horriblement peur, bien plus que de Ianoukovitch", a lui estimé le politologue russe Stanislav Belkovski sur la radio Echo de Moscou. "Il est clair que (…) la première chose qu'elle fera sera de mettre K.O. Vitali Klitschko (...) Ensuite elle limogera Arseni Iatseniouk (chef du parti de Ioulia Timochenko, Batkivchtchina, devenu Premier ministre ukrainien par intérim, ndlr). Puis Oleg Tiagnibok (chef du parti nationaliste Svoboda, ndlr) disparaîtra quelque part", a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, les Ukrainiens pourraient reprocher à cet hydre à trois têtes d'avoir conclu un accord avec le pouvoir de Ianoukovitch quelques heures seulement après un bain de sang à Kiev.
Enfin, Ioulia Timochenko devra composer avec le milliardaire Petro Porochenko, figure moins médiatique, mais favori des sondages pour mai prochain.
"Je prévois d'être candidate au poste de président", a dit Ioulia Timochenko, 54 ans, au cours d'une conférence de presse à Kiev. Elle s'opposera donc à Vitali Klitschko, le boxeur lui aussi candidat déclaré et favori pour la présidentielle anticipée qui se déroulera en mai prochain.
Timochenko devra d'abord s'employer à soigner les hernies discales qui l'affaiblissent depuis plusieurs mois. Le transfert de la prisonnière vers un hôpital allemand avait un temps été envisagé par les autorités ukrainiennes.
Sa libération était d'ailleurs une des conditions préalables posées par l'Union européenne pour la signature d'un accord d'association avec l'Ukraine. Mais le volte-face de Ianoukovitch sur cet accord préparé de longue date avait provoqué le début de la contestation (ensuite galvanisée par la répression policière) et douché les espoirs du clan Timochenko.
"La dame de fer"
Car c'est d'un clan qu'il faut parler. Au même titre que Viktor Ianoukovitch, son ennemi juré depuis dix ans, celle que l'on surnomme "la princesse du gaz" ou "la dame de fer" est une chef de meute. Affaiblie, muselée durant des années, elle est néanmoins restée leader moral de l'opposition ukrainienne.
Entourée de ceux qui l'avaient accompagné quand elle était Premier ministre, à la tête d'une fortune colossale, elle peut revendiquer une cote de popularité presque intacte et un réseau efficace de soutiens indéfectibles.
L'ex-Premier ministre est ainsi apparue depuis sa cellule comme l'opposante la plus radicale au régime de Viktor Ianoukovitch, élu en 2010. Malgré une vidéosurveillance de tous les instants et la tenue à l'écart des médias du monde entier, elle a démontré une combativité impressionnante en prison comme quand elle était Premier ministre (en 2005, puis de 2007 à 2010).
Mais alors que certains manifestants de Maïdan regrettaient l'absence d'un leader de son calibre pour renverser le régime dès le début de la contestation, la sortie de prison de Ioulia Timochenko pourrait en réalité compliquer la situation pour l'opposition.
Au lendemain de moments historiques pour l'Ukraine, les nattes blondes de Ioulia Timochenko ne doivent toutefois pas faire oublier que ce n'est pas pour elles que sont morts à Kiev une centaine d'Ukrainiens. Si sa libération faisait parti des revendications de nombreux manifestants, c'est d'abord pour un rapprochement avec l'Europe, puis pour la démission de Ianoukovitch, que les Ukrainiens se sont mobilisés.
Son charisme ne doit pas non plus occulter le fait qu'on comptait aussi parmi les "soldats" de Maïdan des membres de Svoboda, le parti nationaliste d'extrême droite, des soutiens de Vitali Klitschko, l'ancien champion du monde de boxe à la tête du parti Udar, des ultras apolitiques de club de football, et toute une galaxie de contestataires aux profils divers et variés.
Coupable?
Condamnée en 2011 pour abus de pouvoir, Ioulia Timochenko n'est pas l'oie blanche que certains décrivent. Elle est impliquée dans d'autres procédures judiciaires que celle pour laquelle elle était emprisonnée, notamment soupçonnée de complicité dans le meurtre d'un député et oligarque du clan de Donetsk en 1996. Elle rejette toutes ces accusations, dans lesquelles elle dénonce là encore une vengeance du pouvoir visant à l'écarter de la scène politique.
"Timochenko est devenue un symbole en Europe", indiquait au HuffPost en octobre dernier le sénateur Hervé Maurey (UDI), président du groupe interparlementaire d'amitié France-Ukraine. "Pour autant, personne ne peut dire si elle coupable ou non", poursuivait-il.
"Nous voyons une fracture dans l'opposition, et l'entrée de Timochenko dans l'équation pourrait être très perturbante", estime Andrew Weiss, du Carnegie Endowment for International Peace. Les leaders de l'opposition "en ont horriblement peur, bien plus que de Ianoukovitch", a lui estimé le politologue russe Stanislav Belkovski sur la radio Echo de Moscou. "Il est clair que (…) la première chose qu'elle fera sera de mettre K.O. Vitali Klitschko (...) Ensuite elle limogera Arseni Iatseniouk (chef du parti de Ioulia Timochenko, Batkivchtchina, devenu Premier ministre ukrainien par intérim, ndlr). Puis Oleg Tiagnibok (chef du parti nationaliste Svoboda, ndlr) disparaîtra quelque part", a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, les Ukrainiens pourraient reprocher à cet hydre à trois têtes d'avoir conclu un accord avec le pouvoir de Ianoukovitch quelques heures seulement après un bain de sang à Kiev.
Enfin, Ioulia Timochenko devra composer avec le milliardaire Petro Porochenko, figure moins médiatique, mais favori des sondages pour mai prochain.
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