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En Algérie et au Maroc début avril, John Kerry fera face à un défi diplomatique

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Le secrétaire d'Etat américain John Kerry effectuera la semaine prochaine ses premières visites en Algérie et au Maroc. Initialement prévues en novembre 2013, ses tournées avaient été annulées au profit des négociations nucléaires avec l'Iran.

Le chef de la diplomatie américaine se rendra d'abord à Alger "les 2 et 3 avril" pour des rencontres avec les responsables algériens avant d'aller au Maroc, a précisé la porte-parole Jen Psaki à Amman, où elle accompagne M. Kerry.

Cette visite "s'inscrit dans le cadre de la concertation et des échanges réguliers", est-il précisé dans le texte. Ce séjour permettra de "tenir la deuxième session du dialogue stratégique algéro-américain", précise l'agence de presse APS.

Ce dialogue, lancé en 2012, "couvre un large éventail de questions bilatérales et régionales, y compris les développements politiques et en matière de sécurité, le développement des liens économiques et le renforcement de la société civile", a pour sa part précisé Mme Psaki.

La stratégie des dialogues avec les frères ennemis

M. Kerry co-présidera le même dialogue au Maroc. Son séjour interviendra avant les débats sur le Sahara occidental au Conseil de sécurité de l'ONU qui doit se pencher sur la reconduction de la Minurso, la mission chargée de surveiller le cessez-le-feu dans l'ex-colonie espagnole contrôlée par Rabat mais revendiquée par des indépendantistes (Polisario).

L'année dernière, Washington a voulu mandater la Minurso d'une mission liée aux droits de l'Homme. Le Maroc s'était alors vivement opposé à un tel mandat. Les organisations non-gouvernementales dénoncent régulièrement des abus marocains au Sahara Occidental.

Initiés par l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, les dialogues stratégiques avec les frères ennemis maghrébins visent l'approfondissement de la coopération. Les Américains entretiennent depuis plusieurs années des dialogues stratégiques avec d'autres pays, notamment la Chine, l'Inde, le Pakistan, le Brésil et l'Afrique du Sud.

Après le premier tour du dialogue américano-algérien, Clinton avait déclaré en 2012 "apprécier l'analyse du président (Bouteflika), basée sur sa longue expérience".

Kerry débarquera cette fois-ci en pleine campagne présidentielle. Alors que l'annonce de sa visite avortée en Algérie en 2013 soulignait un "partenariat grandissant", l'annonce de 2014 a fait disparaître cette mention.

Entre le partenaire privilégié marocain, premier pays à reconnaître les Etats-Unis en 1777, et une Algérie précieuse en termes de sécurité régionale, John Kerry devra jouer les équilibristes. Les deux nations sont toujours en querelles diplomatiques sur le dossier du Sahara occidental, où Alger soutient les revendications des indépendantistes.

Pour Kerry, "le plus grand défi sera de prouver au Maroc que sa stabilité et sa sécurité sont toujours dans les intérêts stratégiques américains, sans mettre en danger l'importante relation entre les Etats-Unis et l'Algérie", analysait Vish Sakthivel du Washington Institute en novembre 2013.

A la lumière de l'instabilité du Sahel, les Etats-Unis comptent sur l'Algérie pour jouer le gendarme dans la région.

Contrairement au Maroc, l'Algérie de Bouteflika a toujours refusé l'aide militaire américaine, refusant de trop ouvrir ses portes aux Etats-Unis. La Russie demeure leur principal fournisseur d'armes.

Malgré le dialogue stratégique, la communication américano-algérienne souffre de coupures occasionnelles. Lors de la prise d'otages d'In Amenas, les autorités algériennes n'avaient pas prévenu leurs homologues américains de l'imminence de l'assaut.

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