Le 3 mars, Mehdi Jomâa évoquait une situation économique "difficile" qui risquait de devenir "catastrophique". Un mois plus tard, le gouvernement engage l'élaboration de la loi des finances complémentaires alors que la Banque centrale de Tunisie vient de revoir à la baisse la croissance attendue pour 2014.
L'activité économique est "en-deçà des attentes", constate la Banque centrale. "Il va nous falloir faire des sacrifices", avait prévenu Mehdi Jomâa. La situation est-elle déjà "catastrophique"?
Différentes mesures sont attendues. Au-delà d'une refonte du système bancaire et d'une réforme de la gouvernance locale, la caisse de compensation et la masse salariale du secteur public, deux questions politiquement sensibles, sont dans l'oeil du cyclone.
"Il faut prendre des mesures immédiates pour maîtriser la masse salariale publique et les dépenses pour les compensations", a expliqué Jean-Luc Bernasconi, chef économiste de la Banque mondiale pour la Tunisie.
La tendance salariale du secteur public doit être "infléchie"
La Banque mondiale a annoncé une aide d'1,2 milliard de dollars à la Tunisie, le FMI, 500 millions. Si ces aides sont loin de combler le déficit annoncé par Jomâa (4 milliard), elles n'en restent pas moins nécessaires. Mais les prêts ne sont pas politiquement gratuits.
"La fonction publique pèse énormément sur le budget de l'Etat", déplorait Jomâa en soulignant "une masse salariale très élevée".
En trois ans, les gouvernements successifs ont embauché à tour de bras et haussé les salaires de certains corps de fonctionnaires. Selon Bernasconi, le dialogue réunissant actuellement le gouvernement et les institutions internationales vise à ce que "cette tendance soit infléchie".
"Nous n'allons pas baisser les salaires mais il n'y aura pas de nouveaux recrutements dans la fonction publique", annonçait Jomâa. La déclaration peut vouloir tout dire, du gel des salaires au non-remplacement de certains départs à la retraite.
Pour Bernasconi, qui précise que la Banque mondiale n'a posé aucune conditionalité ferme liée à la réduction des dépenses publiques, "la consolidation budgétaire" est cependant "essentielle". Pour ce faire, l'objectif serait de renforcer le secteur privé et de réformer un secteur public qui, selon Bernasconi, ne peut plus tenir l'économie à lui seul.
Compenser la caisse de compensation
Deuxième grand chantier, la caisse de compensation. Le ministre de l'économie et des finances Hakim Ben Hammouda a affirmé aujourd'hui qu'il est "indispensable de réviser les subventions dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour l'année 2014", rapporte la TAP.
"Les subventions également sont une part non négligeable du budget. A la base, les subventions devaient servir les tranches de la population les plus défavorisées et c'est en ce sens que nous devrons les réévaluer", a pour sa part soutenu Mehdi Jomâa dans une interview à Al Jazeera le 27 mars.
Si la caisse de compensation est sujette à débat, c'est également parce que son impact crée des inégalités. Correctement menée, une réforme pourrait-elle réduire les dépenses étatiques sans pour autant porter préjudice au pouvoir d'achat des classes basses et moyennes?
Si le discours gouvernemental actuel, en adéquation avec les lignes directrices des institutions internationales, annonce une véritable cure des dépenses, le terme "austérité" n'est pas encore officiellement confirmé.
"Ce n'est pas une politique d'austérité drastique", déclare Bernasconi. L'économiste refuse tout net la comparaison avec les mesures draconiennes prises dans certains pays européens. Le ministre des Finances a promis des annonces sur la loi des finances complémentaires la semaine prochaine.
L'activité économique est "en-deçà des attentes", constate la Banque centrale. "Il va nous falloir faire des sacrifices", avait prévenu Mehdi Jomâa. La situation est-elle déjà "catastrophique"?
Différentes mesures sont attendues. Au-delà d'une refonte du système bancaire et d'une réforme de la gouvernance locale, la caisse de compensation et la masse salariale du secteur public, deux questions politiquement sensibles, sont dans l'oeil du cyclone.
"Il faut prendre des mesures immédiates pour maîtriser la masse salariale publique et les dépenses pour les compensations", a expliqué Jean-Luc Bernasconi, chef économiste de la Banque mondiale pour la Tunisie.
La tendance salariale du secteur public doit être "infléchie"
La Banque mondiale a annoncé une aide d'1,2 milliard de dollars à la Tunisie, le FMI, 500 millions. Si ces aides sont loin de combler le déficit annoncé par Jomâa (4 milliard), elles n'en restent pas moins nécessaires. Mais les prêts ne sont pas politiquement gratuits.
"La fonction publique pèse énormément sur le budget de l'Etat", déplorait Jomâa en soulignant "une masse salariale très élevée".
En trois ans, les gouvernements successifs ont embauché à tour de bras et haussé les salaires de certains corps de fonctionnaires. Selon Bernasconi, le dialogue réunissant actuellement le gouvernement et les institutions internationales vise à ce que "cette tendance soit infléchie".
"Nous n'allons pas baisser les salaires mais il n'y aura pas de nouveaux recrutements dans la fonction publique", annonçait Jomâa. La déclaration peut vouloir tout dire, du gel des salaires au non-remplacement de certains départs à la retraite.
Pour Bernasconi, qui précise que la Banque mondiale n'a posé aucune conditionalité ferme liée à la réduction des dépenses publiques, "la consolidation budgétaire" est cependant "essentielle". Pour ce faire, l'objectif serait de renforcer le secteur privé et de réformer un secteur public qui, selon Bernasconi, ne peut plus tenir l'économie à lui seul.
Compenser la caisse de compensation
Deuxième grand chantier, la caisse de compensation. Le ministre de l'économie et des finances Hakim Ben Hammouda a affirmé aujourd'hui qu'il est "indispensable de réviser les subventions dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour l'année 2014", rapporte la TAP.
"Les subventions également sont une part non négligeable du budget. A la base, les subventions devaient servir les tranches de la population les plus défavorisées et c'est en ce sens que nous devrons les réévaluer", a pour sa part soutenu Mehdi Jomâa dans une interview à Al Jazeera le 27 mars.
Si la caisse de compensation est sujette à débat, c'est également parce que son impact crée des inégalités. Correctement menée, une réforme pourrait-elle réduire les dépenses étatiques sans pour autant porter préjudice au pouvoir d'achat des classes basses et moyennes?
Si le discours gouvernemental actuel, en adéquation avec les lignes directrices des institutions internationales, annonce une véritable cure des dépenses, le terme "austérité" n'est pas encore officiellement confirmé.
"Ce n'est pas une politique d'austérité drastique", déclare Bernasconi. L'économiste refuse tout net la comparaison avec les mesures draconiennes prises dans certains pays européens. Le ministre des Finances a promis des annonces sur la loi des finances complémentaires la semaine prochaine.
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.