Les Afghans ont voté samedi nombreux et sans incident majeur, malgré les menaces d'attaques des talibans, pour désigner le successeur du président Hamid Karzaï à quelques mois du retrait des soldats de l'Otan.
Les autorités ont salué en fin de journée un succès, évoquant une possible participation de plus de 50% qui serait, si elle était confirmée, largement supérieure à celle de la précédente présidentielle en 2009 (30%).
Le scrutin, première passation de pouvoir d'un président afghan démocratiquement élu à un autre, est considéré comme un test majeur pour un pays appelé à prouver sa stabilité, notamment en fin d'année lorsque la majorité des forces occidentales qui le soutiennent depuis plus de dix ans le quitteront.
Les favoris sont trois anciens ministres de M. Karzai : Zalmai Rassoul, considéré comme le candidat du président sortant, Ashraf Ghani, un économiste réputé, et Abdullah Abdullah, opposant arrivé en seconde position à la présidentielle de 2009.
Les trois favoris de la présidentielle afghane: Ashraf Ghani Ahmadzai, économiste photographié le 4 février 2014, Abdullah Abdullah le 7 mars à Kaboul, et Zalmai Rassoul, le 1er avril à Bamiyan
En fin de journée, M. Abdullah, qui avait été prompt à dénoncer les fraudes en 2009, a qualifié l'élection de "grand succès", tout en estimant qu'elle n'avait pas été "exempte d'irrégularités".
Les résultats préliminaires du premier tour seront connus le 24 avril, avant un possible deuxième tour le 28 mai.
A Kaboul comme dans les autres grandes villes du pays, Jalalabad (est), Kandahar (sud) et Hérat (ouest), les Afghans se sont déplacés en nombre pour déposer leurs bulletins dans l'urne.
"Claque au visage des talibans"
La participation pourrait ainsi dépasser les 50%, a annoncé Ahmad Yusuf Nuristani, le chef de la Commission électorale indépendante (IEC), organisatrice du scrutin, précisant que plus de "sept millions" d'électeurs pourraient avoir voté.
Ces chiffres sont toutefois à prendre avec précaution, l'IEC ayant prévu une participation de cet ordre le jour de l'élection de 2009, qui fut ensuite largement revue à la baisse par l'ONU à 30%.
La participation n'en semblait pas moins forte dans les villes, au point qu'on y a parfois manqué de bulletins de vote, y compris du côté des femmes, très présentes. Mais elle restait difficile à évaluer dans les campagnes, où elle est moins contrôlable.
Sitôt les bureaux de vote fermés, les autorités électorales ont entamé le dépouillement des bulletins de vote, délicate opération qui pourrait faire l'objet de multiples contestations.
Le président Karzaï a salué en fin de journée "une participation énorme", signe, selon lui, que le pays a franchi "une nouvelle étape vers la paix et la stabilité".
Son homologue américain, Barack Obama, a pour sa part félicité "les millions d'Afghans qui ont participé avec enthousiasme à l'élection historique d'aujourd'hui", soulignant dans un communiqué que ce scrutin était "essentiel pour assurer l'avenir démocratique de l'Afghanistan et la poursuite de l'aide internationale".
Le scrutin de samedi semblait en outre avoir été épargné par le déchaînement de violences promis par les insurgés talibans, même si des incidents ont été recensés et qu'il faudra sans doute du temps pour avoir une idée plus précise de leur ampleur.
Au cours des dernières 24 heures, "neuf policiers et sept militaires ont été tués, de même que 89 ennemis" et quatre civils, a fait savoir le ministre afghan de l'Intérieur, Omar Daudzai. "Aujourd'hui, je peux assurer que les ennemis de l'Afghanistan n'ont pas réussi à perturber le processus électoral", a-t-il dit.
Même autosatisfaction du côté du directeur des services secrets afghans, Rahmatullah Nabil, qui a affirmé que ses forces avaient déjoué la "majorité" des attaques ennemies.
Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a quant à lui salué "le travail remarquable" des forces afghanes qui "pour la première fois ont mené l'ensemble des opérations de sécurité, avec un soutien minimal de la part de l'Isaf", la Force internationale de l'Otan.
"Il s'agit d'élections véritablement menées par les Afghans, dont la sécurité a été assurée par les Afghans, pour l'avenir des Afghans", a-t-il conclu.
Dès samedi matin à Kaboul, des centaines de personnes avaient bravé une pluie battante pour faire la queue, parfois pendant de longues heures, devant les bureaux de vote.
"Je suis venue voter pour quelqu'un qui peut apporter une paix durable au pays. Je veux que mon vote soit une claque au visage des talibans", a déclaré Laila Neyazi, une femme au foyer de 48 ans, portant une burqa.
Une électrice afghane montre son doigt marqué à l'encre, après avoir voté, à Kaboul le 5 avril 2014
La hantise de la fraude
Le président afghan a lui-même voté dans une école proche du palais présidentiel, appelant ses compatriotes à participer massivement.
Huit candidats au total sont en lice pour succéder à M. Karzaï, seul homme à avoir dirigé ce pays pauvre et enclavé de quelque 28 millions d'habitants depuis la chute des talibans en 2001 et à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat.
Face aux menaces des talibans, des centaines de milliers de policiers et de soldats afghans avaient été mobilisés à travers tout le pays, notamment à Kaboul.
Les rebelles, artisans d'une violente guérilla depuis leur éviction du pouvoir par une coalition militaire dirigée par les Américains, avaient mené une série d'attaques au cours de la campagne électorale, sans parvenir à la faire capoter.
Outre l'insécurité et l'abstention, un autre péril menace l'élection : la fraude, massive en 2009, dont l'éventuelle ampleur fera l'objet de toutes les attentions dans les prochaines semaines.
Les autorités ont salué en fin de journée un succès, évoquant une possible participation de plus de 50% qui serait, si elle était confirmée, largement supérieure à celle de la précédente présidentielle en 2009 (30%).
Le scrutin, première passation de pouvoir d'un président afghan démocratiquement élu à un autre, est considéré comme un test majeur pour un pays appelé à prouver sa stabilité, notamment en fin d'année lorsque la majorité des forces occidentales qui le soutiennent depuis plus de dix ans le quitteront.
Les favoris sont trois anciens ministres de M. Karzai : Zalmai Rassoul, considéré comme le candidat du président sortant, Ashraf Ghani, un économiste réputé, et Abdullah Abdullah, opposant arrivé en seconde position à la présidentielle de 2009.
En fin de journée, M. Abdullah, qui avait été prompt à dénoncer les fraudes en 2009, a qualifié l'élection de "grand succès", tout en estimant qu'elle n'avait pas été "exempte d'irrégularités".
Les résultats préliminaires du premier tour seront connus le 24 avril, avant un possible deuxième tour le 28 mai.
A Kaboul comme dans les autres grandes villes du pays, Jalalabad (est), Kandahar (sud) et Hérat (ouest), les Afghans se sont déplacés en nombre pour déposer leurs bulletins dans l'urne.
"Claque au visage des talibans"
La participation pourrait ainsi dépasser les 50%, a annoncé Ahmad Yusuf Nuristani, le chef de la Commission électorale indépendante (IEC), organisatrice du scrutin, précisant que plus de "sept millions" d'électeurs pourraient avoir voté.
Ces chiffres sont toutefois à prendre avec précaution, l'IEC ayant prévu une participation de cet ordre le jour de l'élection de 2009, qui fut ensuite largement revue à la baisse par l'ONU à 30%.
La participation n'en semblait pas moins forte dans les villes, au point qu'on y a parfois manqué de bulletins de vote, y compris du côté des femmes, très présentes. Mais elle restait difficile à évaluer dans les campagnes, où elle est moins contrôlable.
Sitôt les bureaux de vote fermés, les autorités électorales ont entamé le dépouillement des bulletins de vote, délicate opération qui pourrait faire l'objet de multiples contestations.
Le président Karzaï a salué en fin de journée "une participation énorme", signe, selon lui, que le pays a franchi "une nouvelle étape vers la paix et la stabilité".
Son homologue américain, Barack Obama, a pour sa part félicité "les millions d'Afghans qui ont participé avec enthousiasme à l'élection historique d'aujourd'hui", soulignant dans un communiqué que ce scrutin était "essentiel pour assurer l'avenir démocratique de l'Afghanistan et la poursuite de l'aide internationale".
Le scrutin de samedi semblait en outre avoir été épargné par le déchaînement de violences promis par les insurgés talibans, même si des incidents ont été recensés et qu'il faudra sans doute du temps pour avoir une idée plus précise de leur ampleur.
Au cours des dernières 24 heures, "neuf policiers et sept militaires ont été tués, de même que 89 ennemis" et quatre civils, a fait savoir le ministre afghan de l'Intérieur, Omar Daudzai. "Aujourd'hui, je peux assurer que les ennemis de l'Afghanistan n'ont pas réussi à perturber le processus électoral", a-t-il dit.
Même autosatisfaction du côté du directeur des services secrets afghans, Rahmatullah Nabil, qui a affirmé que ses forces avaient déjoué la "majorité" des attaques ennemies.
Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a quant à lui salué "le travail remarquable" des forces afghanes qui "pour la première fois ont mené l'ensemble des opérations de sécurité, avec un soutien minimal de la part de l'Isaf", la Force internationale de l'Otan.
"Il s'agit d'élections véritablement menées par les Afghans, dont la sécurité a été assurée par les Afghans, pour l'avenir des Afghans", a-t-il conclu.
Dès samedi matin à Kaboul, des centaines de personnes avaient bravé une pluie battante pour faire la queue, parfois pendant de longues heures, devant les bureaux de vote.
"Je suis venue voter pour quelqu'un qui peut apporter une paix durable au pays. Je veux que mon vote soit une claque au visage des talibans", a déclaré Laila Neyazi, une femme au foyer de 48 ans, portant une burqa.
Une électrice afghane montre son doigt marqué à l'encre, après avoir voté, à Kaboul le 5 avril 2014
La hantise de la fraude
Le président afghan a lui-même voté dans une école proche du palais présidentiel, appelant ses compatriotes à participer massivement.
Huit candidats au total sont en lice pour succéder à M. Karzaï, seul homme à avoir dirigé ce pays pauvre et enclavé de quelque 28 millions d'habitants depuis la chute des talibans en 2001 et à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat.
Face aux menaces des talibans, des centaines de milliers de policiers et de soldats afghans avaient été mobilisés à travers tout le pays, notamment à Kaboul.
Les rebelles, artisans d'une violente guérilla depuis leur éviction du pouvoir par une coalition militaire dirigée par les Américains, avaient mené une série d'attaques au cours de la campagne électorale, sans parvenir à la faire capoter.
Outre l'insécurité et l'abstention, un autre péril menace l'élection : la fraude, massive en 2009, dont l'éventuelle ampleur fera l'objet de toutes les attentions dans les prochaines semaines.
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