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Disparition du vol MH370: Chasse aux boîtes noires avant qu'elles ne cessent d'émettre

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L'Australie a orienté dimanche les recherches pour retrouver l'épave du Boeing 777 de Malaysia Airlines vers la zone où ont été détectés des signaux sous-marins, pour vérifier s'ils proviennent ou non des boîtes noires avant que celles-ci ne se taisent à jamais.

Deux bâtiments australien et britannique équipés de détecteurs de boîtes noires ainsi que des appareils de l'armée de l'Air australienne ont été redéployés à ces fins, a annoncé Angus Houston, qui dirige le centre de coordination des agences (JACC) des pays participant aux recherches.

Un détecteur d'enregistreurs de vol, les "boîtes noires", déployé par un navire de recherches chinois, le Haixun 01, a repéré samedi un signal émis pendant 90 secondes, qui pourrait correspondre à ceux émis par ces enregistreurs. Le Haixun 01 avait capté un signal moins précis la veille.

Les boîtes noires, équipées d'une balise qui se déclenche en cas d'immersion, sont le principal espoir des enquêteurs de retrouver l'épave du Boeing 777 et d'expliquer les conditions de sa disparition aux antipodes de son plan de vol.

Mais le temps presse car ces enregistreurs ont une durée de vie de quatre semaines environ: les boîtes noires du vol MH370, si elles émettent toujours, devraient incessamment se taire à jamais.

Un total de dix avions militaires, deux appareils civils et 13 navires devaient continuer de sillonner dimanche une vaste aire maritime de 216.000 km2, à environ 2.000 km à l'ouest de la ville australienne de Perth (ouest).

"Optimistes sans aucune certitude"

Angus Houston a souligné que le navire australien Ocean Shield, qui tracte une sonde américaine, avait également détecté un signal dans sa zone. "Nous n'avons pas plus de détails pour le moment" et "je ne souhaite pas spéculer sur ce que cela peut signifier ou non".

L'Australie et la Malaisie se montrent extrêmement prudentes quant à la nature des signaux détectés, estimant qu'il pourrait s'agir d'une pollution sonore sans lien avec l'avion.

Angus Houston a par ailleurs indiqué que la partie sud de la zone de recherches définie avait maintenant une "priorité plus haute" après de nouvelles analyses des données satellitaires disponibles.

Le navire chinois Haixun 01 se situe dans cette aire prioritaire.

Le vol MH370 assurant la liaison Kuala Lumpur-Pékin a disparu le 8 mars peu après le décollage avec 239 personnes à bord, dont 153 Chinois.

Les autorités malaisiennes estiment que si les boîtes noires ne sont pas retrouvées, le mystère de cette disparition ne sera jamais éclairci.

Selon des données fournies par satellite, on estime que l'appareil s'est abîmé dans l'océan Indien au large de la côte occidentale de l'Australie, ce qui signifierait qu'il a, pour une raison inconnue, changé complètement de route.

Un bruit d'origine humaine

L'avion avait en effet quitté Kuala Lumpur en direction du nord. Mais, alors qu'il était entre la Malaisie et le Vietnam, il aurait tout à coup mis le cap sur l'ouest, survolant la Malaisie, vers le détroit de Malacca.

Des images satellite ont repéré la semaine dernière des centaines d'objets flottants, mais ceux qui ont été récupérés n'appartenaient pas à l'appareil.

Le fabricant des boîtes noires, Honeywell Aerospace, a confirmé que le signal repéré, à la fréquence de 37,5 kHz, était conforme à celui qui serait transmis par les enregistreurs de l'appareil disparu.

Pour Charitha Pattiaratchi, océanographe de l'université d'Australie occidentale, la détection d'un signal à cette fréquence est une bonne nouvelle.

"La fréquence de 37,5 kHz est un bruit d'origine humaine. Il n'existe pas d'autres sons ayant cette fréquence", a-t-il assuré à l'AFP, en excluant la possibilité qu'il soit produit par des baleines ou par une activité sismique.

Le Premier ministre australien, Tony Abbott, a néanmoins appelé à la prudence: "Nous sommes optimistes mais sans aucune certitude. Il s'agit des opérations de recherche les plus difficiles de l'histoire de l'humanité".

"Nous cherchons un avion qui se trouve au fond d'un océan très profond et la zone de recherches est très, très vaste", a-t-il ajouté à Tokyo. "Nous devons veiller à ne pas tirer trop vite de conclusions définitives".

Les familles des passagers du Boeing, dont 153 étaient chinois, ont souvent, parfois avec violence, exprimé leur mécontentement auprès des autorités malaisiennes qu'elles ont jugées incompétentes et peu transparentes dans la gestion des opérations, avant que celle-ci soit transmise à l'Australie.

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