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Reportage: Sur les traces de Mehdi Jomâa, le gamin de Mahdia (VIDÉOS)

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Mehdi Jomâa a grandi dans une impasse. Depuis la rue Mohamed Abdessellem, au détour des ruelles du quartier Borj Eras de Mahdia, on distingue la porte blanche de la maison de son enfance. Dans l’entrée, une vieille radio Reela en bois jure avec le téléphone sans fil en forme de chaussure à talon. Lorsque Mehdi y naît en 1962, personne ne s’imagine encore qu’il deviendra, 51 ans plus tard, Premier ministre de la Tunisie.

LIRE: Mehdi Jomâa s'active en silence pour former le prochain gouvernement


Voisine et amie de la famille, Fatma nous a laissé entrer. "A Borj Eras, les voisins, c’est la famille", annonce-t-elle avec fierté. À 68 ans, les rides creusent l’expression accueillante de son visage. Dans le quartier, les portes sont ouvertes et les culottes sèchent dehors.

Mehdi Jomâa fréquentait l’école primaire Ibn Rochd. Il avait dix ans quand le père, Mokhtar, a embarqué toute la famille pour un aller-simple vers Tunis. Ils reviendront régulièrement, pour les vacances et les fêtes. La dernière fois, c’était il y a deux semaines, indique Sadok Jaâfar. Les sourcils fournis, il tient depuis une éternité un café minuscule et sans nom, à une cinquantaine de mètres de la fameuse porte blanche. Dans le café, pas de tables, on s’assoit sur les chaises pour siroter un café turc. Le petit Mehdi venait souvent avec ses amis et ses frères. "Je le considère comme mon fils", confie Sadok. Ils sont toujours restés proches.

"Il jouait au Rami et à la belotte. C’était un garçon chaleureux, il parlait à tout le monde et faisait des blagues".


"Populaire et généreuse", la famille Jomâa est très respectée à Borj Eras. Leur maison "était toujours ouverte" pour les adultes comme pour les enfants, se rappellent les voisins. Les gamins se réunissaient devant pour taper dans le ballon. L’un d’entre eux, aujourd’hui cinquantenaire, se souvient des bons moments passés dans la maison de l’impasse. A l’époque, les Jomâa étaient les seuls à posséder un poste de télévision. Alors ils en faisaient profiter les autres. Tous les enfants venaient s’y réunir pour fixer l’écran les yeux écarquillés en mangeant des baklawas faits maison. "Et les enfants Jomaâ étaient toujours les seuls à rester polis".

Souvenirs d'enfance


"A chaque fois que la famille revenait, ils étaient toujours aussi généreux", souligne Sadok. Car "ils connaissent les riches comme les pauvres".

"Que ce soit Jomâa ou un autre... L'essentiel c'est la sécurité"

Aujourd’hui, Mehdi devenu grand n’a pas perdu la tradition familiale. Sa carrière avec Aérospace l’a fait côtoyer les riches industriels. Mais quand il rentre à Mahdia, il ne parle jamais de travail. Il reste "très modeste et simple, comme son père". Au Bardo, Mehdi Jomâa n’a pas fait le consensus entre les partis. Mais dans le quartier de son enfance, les avis ne divergent pas.

Sa "modestie" n’empêche pas les gens d’ici d’être "fiers de lui et fiers qu’il vienne du quartier". Certains en profitent pour rappeler que Borj Eras a pondu de nombreux ministres dans le passé. "Treize", soutient un passant, citant, entre autres, Masmoudi et Belkhodja. D’ailleurs, la maison d’en face appartient au grand-père du Secrétaire général du Watad Zied Lakhdar, affirme Fatma avec assurance.

Ils sont plusieurs à espérer que Mehdi réussira. Mais pas seulement pour Mahdia. "Il a une mission et une responsabilité énorme pour le pays, pas pour la ville", précise Habib. Pêcheur dans une ville côtière, il est pourtant un des premiers touchés quand l’économie est en crise.

Tout en gardant espoir de voir les choses changer au niveau local, des habitants de Mahdia rappellent ainsi que ce qui importe, c’est bien la Tunisie.

"Nous ne sommes pas régionalistes, que ce soit Jomâa ou Larayedh, nous demandons que la sécurité soit rétablie", affirme un commerçant de la ville. "Pour les Mahdois, ils sont tous pareils. Rien ne nous dérange, nous voulons juste le meilleur pour notre pays", renchérit un autre.


Mehdi Jomâa a grandi dans le quartier des portes ouvertes. Aujourd’hui, ce sont les portes de la Kasbah qui s’ouvrent à lui, sauf à déboucher sur une nouvelle impasse.

LIRE AUSSI: Mahdia, première destination touristique pour la saison 2013


Des Mahdois donnent leur avis sur la désignation de Mehdi Jomâa



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