Dans un climat politique tendu, Alger s’est offert, samedi, un break musical. Une petite bouffée d’air gai pour tenter d’oublier l’appréhension de ce que sera le "jour d’après" de l’élection du 17 avril.
D’ordinaire lieu des rassemblements contestataires, le centre-ville d’Alger a accueilli ce samedi 12 avril une manifestation inédite, musicale et artistique, sans slogan, ni politique. C’est sur Facebook que l’événement a été lancé par le Collectif pour la liberté de l'action culturelle citoyenne (CLACC).
"Chers amis, nous vous invitons à participer à un spectacle musical et artistique qui aura lieu à La Grande Poste (Alger) le 12 Avril à partir de 15h. Apportez vos instruments, vos crayons et pinceaux, vos poèmes, etc. Tous les arts y sont conviés !", annonçaient les initiateurs sur la page Facebook de ce Collectif, né en avril 2011 dans le but "de restaurer la légalité et la sérénité de l'action culturelle et citoyenne, au sein de l'espace public, en dehors de toute considération d'ordre politique, idéologique, ou religieux". Et l’appel a été entendu. Des dizaines d’artistes, musiciens, chanteurs, danseurs, jongleurs, etc. ont ainsi investi les abords de la Grande Poste d’Alger à partir de 14H30.
Guitares sur le dos, un groupe de jeunes hommes, la vingtaine à peine, s’installe sur les marches. Ils jouent ensemble depuis un an des morceaux mêlant gnawi et musique gypsie qu’ils composent eux-mêmes où ils évoquent "leur jeunesse, l’amour, les choses qu’ils vivent au quotidien".
"On ne veut pas faire de CD mais plein de vidéos sur YouTube", déclare Abdou, le chanteur du groupe qui travaille comme pâtissier quand il ne répète pas avec ses amis guitaristes Zoheir et Fouzi.
"Mais c’est difficile de s’enregistrer, les salles de répétition manquent et le matériel d’enregistrement coûte cher", poursuit le jeune homme. Dès que les trois compères se mettent à jouer, une grappe de curieux se forment autour d’eux.
Assises près des musiciens en herbe, Atika et Oum Keltoum Marouf-Araibi, tout sourire, savourent le spectacle. Les deux sœurs d’une cinquantaine d’années sont là grâce à l’artiste de la famille, la fille d’Atika, une photographe formée à l’Ecole des Beaux Arts d’Alger.
"Ma nièce a obtenu le 3e prix de l’affiche lors de la dernière édition de Festival international de la bande dessinée, le 1er prix de photo à Laghouat, etc. ", énumère fièrement Oum Keltoum qui s’est initiée à la photo aux côtés de Meriem Touimer et s’apprête à exposer pour la première fois ses clichés dans la bibliothèque du quartier Telemly où elle habite.
Amatrices d’art, elles participent à tous les événements culturels de la capitale et se réjouissent de constater que les "salles villes autrefois sont maintenant archi combles".
Mais leur engagement s’arrête à la culture. Le 17 avril, elles n’iront pas voter.
Vidéo "Spectacle de rue à Alger: Solo de clarinette"
En l’espace d’une heure, des centaines de spectateurs ont rejoint le Square Khemisti situé au pied de la Grande Poste où les artistes performent un peu partout. Samir, un des initiateurs de l’événement, est ravi.
Le public a répondu présent et l’après-midi se déroule dans une ambiance agréable, sans présence policière dans les environs. Celui qui a assisté à toutes les actions du CLACC depuis deux ans, d’Alger à Oran, en passant par Batna, peut dire que celle d’aujourd’hui est réussie.
"L’engouement est terrible", s’exclame le trentenaire qui se défend d’un lien quelconque avec l’échéance électorale du 17 avril. Mais impossible d’y échapper.
"Sèche tes larmes et garde la tête haute", chantent Reda Hamimi et Abdenour Cherif, deux jeunes rappeurs de Bab El Oued qui ont fondé le groupe Urban Salam il y a deux ans.
Vidéo "Spectacle de rue à Alger: Slamers de Bab El Oued"
D’ordinaire lieu des rassemblements contestataires, le centre-ville d’Alger a accueilli ce samedi 12 avril une manifestation inédite, musicale et artistique, sans slogan, ni politique. C’est sur Facebook que l’événement a été lancé par le Collectif pour la liberté de l'action culturelle citoyenne (CLACC).
"Chers amis, nous vous invitons à participer à un spectacle musical et artistique qui aura lieu à La Grande Poste (Alger) le 12 Avril à partir de 15h. Apportez vos instruments, vos crayons et pinceaux, vos poèmes, etc. Tous les arts y sont conviés !", annonçaient les initiateurs sur la page Facebook de ce Collectif, né en avril 2011 dans le but "de restaurer la légalité et la sérénité de l'action culturelle et citoyenne, au sein de l'espace public, en dehors de toute considération d'ordre politique, idéologique, ou religieux". Et l’appel a été entendu. Des dizaines d’artistes, musiciens, chanteurs, danseurs, jongleurs, etc. ont ainsi investi les abords de la Grande Poste d’Alger à partir de 14H30.
Guitares sur le dos, un groupe de jeunes hommes, la vingtaine à peine, s’installe sur les marches. Ils jouent ensemble depuis un an des morceaux mêlant gnawi et musique gypsie qu’ils composent eux-mêmes où ils évoquent "leur jeunesse, l’amour, les choses qu’ils vivent au quotidien".
"On ne veut pas faire de CD mais plein de vidéos sur YouTube", déclare Abdou, le chanteur du groupe qui travaille comme pâtissier quand il ne répète pas avec ses amis guitaristes Zoheir et Fouzi.
"Mais c’est difficile de s’enregistrer, les salles de répétition manquent et le matériel d’enregistrement coûte cher", poursuit le jeune homme. Dès que les trois compères se mettent à jouer, une grappe de curieux se forment autour d’eux.
Assises près des musiciens en herbe, Atika et Oum Keltoum Marouf-Araibi, tout sourire, savourent le spectacle. Les deux sœurs d’une cinquantaine d’années sont là grâce à l’artiste de la famille, la fille d’Atika, une photographe formée à l’Ecole des Beaux Arts d’Alger.
"Ma nièce a obtenu le 3e prix de l’affiche lors de la dernière édition de Festival international de la bande dessinée, le 1er prix de photo à Laghouat, etc. ", énumère fièrement Oum Keltoum qui s’est initiée à la photo aux côtés de Meriem Touimer et s’apprête à exposer pour la première fois ses clichés dans la bibliothèque du quartier Telemly où elle habite.
Amatrices d’art, elles participent à tous les événements culturels de la capitale et se réjouissent de constater que les "salles villes autrefois sont maintenant archi combles".
Mais leur engagement s’arrête à la culture. Le 17 avril, elles n’iront pas voter.
"La politique, je l’ai en aversion", avoue Atika. "Je ne regarde plus les infos et je ne lis plus les journaux depuis un an, je laisse tout de côté", confie-t-elle avant de descendre écouter de nouveaux concerts.
En l’espace d’une heure, des centaines de spectateurs ont rejoint le Square Khemisti situé au pied de la Grande Poste où les artistes performent un peu partout. Samir, un des initiateurs de l’événement, est ravi.
Le public a répondu présent et l’après-midi se déroule dans une ambiance agréable, sans présence policière dans les environs. Celui qui a assisté à toutes les actions du CLACC depuis deux ans, d’Alger à Oran, en passant par Batna, peut dire que celle d’aujourd’hui est réussie.
"L’engouement est terrible", s’exclame le trentenaire qui se défend d’un lien quelconque avec l’échéance électorale du 17 avril. Mais impossible d’y échapper.
"Sèche tes larmes et garde la tête haute", chantent Reda Hamimi et Abdenour Cherif, deux jeunes rappeurs de Bab El Oued qui ont fondé le groupe Urban Salam il y a deux ans.
"On dirait que l’Algérie est en stand-by. On attend ce qui va se passer après le 17 avril, en souhaitant le meilleur", projette, sans grand enthousiasme, une jeune algérienne, de passage au centre-ville, qui s’est arrêtée pour profiter des festivités avec son amie.
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