La campagne électorale pour l’élection présidentielle s’est terminée, dimanche 13 avril, sur fond de tensions et d’échanges d’accusations entre le camp de Abdelaziz Bouteflika et celui de Ali Benflis.
Contrairement à ce que laisse entendre le staff de la campagne, Bouteflika n’a pas fait d’apparition au dernier meeting, organisé au niveau de la Coupole du 5 juillet.
Des ministres en campagne pour le Président avaient imprudemment laissé entendre qu’il pourrait être présent. Comme le dévoile un post Facebook de Youssef Zerarka, journaliste algérien établi à l’étranger qui a titré avec humour: "Boutef était à la coupole, Oscar Niemeyer l'a vu".
Niemeyer, décédé à l’âge de 104 ans, est l’architecte de la coupole (salle omnisport) où se tenait le meeting. Une suggestion que le Président qui sollicite un quatrième mandat n’est plus visible que pour ceux qui sont dans l’au-delà.
Photo de la coupole
Bouteflika, affecté par les séquelles d’un AVC et dont la capacité à assurer sa charge est contestée par les opposants, s’est limité à des apparitions télévisées. En rencontrant, le ministre espagnol des affaires étrangères, il s’était plaint du "terrorisme" de son adversaire. Il a récidivé, hier, en recevant Lakhdar Brahimi, algérien mais néanmoins envoyé spécial de l’Onu pour la Syrie.
La diffusion de séquences où Bouteflika fait campagne en discutant à des représentants étrangers continue de susciter des polémiques:
El Watan n’apprécie pas du tout la "visite ambiguë" de Lakhdar Brahimi.
"Même si Lakhdar Brahimi est d'abord venu à Alger pour des raisons familiales, sa rencontre avec le Président n'est pas médiatisée à n'importe quel moment de la campagne" observe Le Journal.
C’est donc Abdelmalek Sellal, entouré de ministres et des responsables de partis qui soutiennent qui a présidé le dernier meeting. En annonçant que la "hogra, c’est terminé"!
Avec le risque de recevoir les persiflages sur le fait qu’on parle d’un candidat qui est au pouvoir depuis quinze ans… sans en finir avec la hogra.
À la fin de ce meeting, Maghreb Emergent a enregistré la première victime de cette campagne, le jeune Akram Haddouche tué dans la localité de Zeralda par un partisan de Bouteflika.
Ali Benflis a tenu son dernier meeting à Rouiba, dans la banlieue est d’Alger. Il a répondu aux accusations de violence et de terrorisme Bouteflika et de ses partisans. Il y voit un signe de panique. Il a de nouveau averti qu’il ne se taira pas en cas de fraude.
Et aux partisans de Bouteflika qui disent "Acceptez-nous ou c’est le déluge!" il répond: "Il n’y aura ni vous ni le déluge!"
Les manifs, une fitna
Les heures qui suivront le vote seront-elles mouvementées? C’est la question.
Le camp de Bouteflika n’arrête pas de mettre en garde contre la "rue" et la fitna.
Des salafistes sont venus à la rescousse en diffusant une fatwa de Cheikh Farkous. Considérant que le régime démocratique est chirk (associateur), le texte en conclut que des pratiques comme les manifestations, les sit-in ou les grève, sont des traditions "des infidèles".
Un avis radicalement rejeté par Ali Benhadj, ancien numéro 2 du Front Islamique du Salut qui a affirmé que le recours aux manifestations pacifiques dans les rues n’est pas une "fitna". (Voir la vidéo ci-dessous)
Il accuse ceux qui émettent ces fatwas contre les droits reconnus par la charia, les lois nationales et internationales d’être les vrais fauteurs de Fitna. Ali Benhadj recommande néanmoins de prendre les précautions pour éviter qu’on introduise des "baltaguiyas" pour créer de la violence.
Une "star" est née
Durant cette campagne, les médias audiovisuels, publics et privés, ont été très largement en faveur de Bouteflika. Mais cette campagne a été fortement chahutée par l’irruption des réseaux très largement hostiles au quatrième mandat. Les appels au boycott des élections sont nombreux. Et empruntent des voix originales comme ce détournement du méga-tube de Pharell Williams, Happy, qui devient "Matrohch tvoti" (ne vas pas voter)
Sur les réseaux et pour de bien mauvaises raisons, une "star" de la presse est née. Il s’agit de Habiba Mahmoudi, journaliste à Ennahar TV, média totalement engagée pour le Bouteflika4, et auteur d’un anthologique "Monsieur Benflis, si vous gagnez les élections, accepterez-vous la défaite?".
Sa manière très agressive de poser les questions aux candidats lui vaut des commentaires assassins. Elle a récidivé avec Ali Fawzi Rebaïne. Elle est tombée sur os.
On oubliera surement les autres candidats, mais Habiba Mahmoudi est une déjà "superstar", un modèle de ce que le journalisme ne doit pas être.
Contrairement à ce que laisse entendre le staff de la campagne, Bouteflika n’a pas fait d’apparition au dernier meeting, organisé au niveau de la Coupole du 5 juillet.
Des ministres en campagne pour le Président avaient imprudemment laissé entendre qu’il pourrait être présent. Comme le dévoile un post Facebook de Youssef Zerarka, journaliste algérien établi à l’étranger qui a titré avec humour: "Boutef était à la coupole, Oscar Niemeyer l'a vu".
Niemeyer, décédé à l’âge de 104 ans, est l’architecte de la coupole (salle omnisport) où se tenait le meeting. Une suggestion que le Président qui sollicite un quatrième mandat n’est plus visible que pour ceux qui sont dans l’au-delà.
Bouteflika, affecté par les séquelles d’un AVC et dont la capacité à assurer sa charge est contestée par les opposants, s’est limité à des apparitions télévisées. En rencontrant, le ministre espagnol des affaires étrangères, il s’était plaint du "terrorisme" de son adversaire. Il a récidivé, hier, en recevant Lakhdar Brahimi, algérien mais néanmoins envoyé spécial de l’Onu pour la Syrie.
La diffusion de séquences où Bouteflika fait campagne en discutant à des représentants étrangers continue de susciter des polémiques:
"Le plus aberrant cependant est que les services de la communication de la présidence aient tenu à les diffuser sur la chaîne publique. Comme si le Président pour parler aux Algériens devait passer par un étranger! On n'est plus dans l'erreur de communication. On est dans une grave perte de sens" lit-on dans l’éditorial du Quotidien d’Oran.
El Watan n’apprécie pas du tout la "visite ambiguë" de Lakhdar Brahimi.
"Même si Lakhdar Brahimi est d'abord venu à Alger pour des raisons familiales, sa rencontre avec le Président n'est pas médiatisée à n'importe quel moment de la campagne" observe Le Journal.
C’est donc Abdelmalek Sellal, entouré de ministres et des responsables de partis qui soutiennent qui a présidé le dernier meeting. En annonçant que la "hogra, c’est terminé"!
Avec le risque de recevoir les persiflages sur le fait qu’on parle d’un candidat qui est au pouvoir depuis quinze ans… sans en finir avec la hogra.
À la fin de ce meeting, Maghreb Emergent a enregistré la première victime de cette campagne, le jeune Akram Haddouche tué dans la localité de Zeralda par un partisan de Bouteflika.
Ali Benflis a tenu son dernier meeting à Rouiba, dans la banlieue est d’Alger. Il a répondu aux accusations de violence et de terrorisme Bouteflika et de ses partisans. Il y voit un signe de panique. Il a de nouveau averti qu’il ne se taira pas en cas de fraude.
"Que ceux qui ont l’habitude de durer au pouvoir et qui pensent et croient qu’ils peuvent frauder sachent que la stabilité du pays passe par une élection crédible. La fraude électorale est une ligne rouge. Je ne me tairai pas en cas de trucage de l’élection et celui qui fraudera supportera pleinement les conséquences".
Et aux partisans de Bouteflika qui disent "Acceptez-nous ou c’est le déluge!" il répond: "Il n’y aura ni vous ni le déluge!"
Les manifs, une fitna
Les heures qui suivront le vote seront-elles mouvementées? C’est la question.
Le camp de Bouteflika n’arrête pas de mettre en garde contre la "rue" et la fitna.
Des salafistes sont venus à la rescousse en diffusant une fatwa de Cheikh Farkous. Considérant que le régime démocratique est chirk (associateur), le texte en conclut que des pratiques comme les manifestations, les sit-in ou les grève, sont des traditions "des infidèles".
Un avis radicalement rejeté par Ali Benhadj, ancien numéro 2 du Front Islamique du Salut qui a affirmé que le recours aux manifestations pacifiques dans les rues n’est pas une "fitna". (Voir la vidéo ci-dessous)
Il accuse ceux qui émettent ces fatwas contre les droits reconnus par la charia, les lois nationales et internationales d’être les vrais fauteurs de Fitna. Ali Benhadj recommande néanmoins de prendre les précautions pour éviter qu’on introduise des "baltaguiyas" pour créer de la violence.
Une "star" est née
Durant cette campagne, les médias audiovisuels, publics et privés, ont été très largement en faveur de Bouteflika. Mais cette campagne a été fortement chahutée par l’irruption des réseaux très largement hostiles au quatrième mandat. Les appels au boycott des élections sont nombreux. Et empruntent des voix originales comme ce détournement du méga-tube de Pharell Williams, Happy, qui devient "Matrohch tvoti" (ne vas pas voter)
Sur les réseaux et pour de bien mauvaises raisons, une "star" de la presse est née. Il s’agit de Habiba Mahmoudi, journaliste à Ennahar TV, média totalement engagée pour le Bouteflika4, et auteur d’un anthologique "Monsieur Benflis, si vous gagnez les élections, accepterez-vous la défaite?".
Sa manière très agressive de poser les questions aux candidats lui vaut des commentaires assassins. Elle a récidivé avec Ali Fawzi Rebaïne. Elle est tombée sur os.
On oubliera surement les autres candidats, mais Habiba Mahmoudi est une déjà "superstar", un modèle de ce que le journalisme ne doit pas être.
LIRE AUSSI:
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.