L'Écriture analytique, l'outil par excellence pour la fixation de la pensée et sa transmission, prit naissance en terre aujourd'hui arabe. C'était en Mésopotamie, au pays de Canaan et en Egypte où naquirent les écritures pictographiques, hiéroglyphiques, cunéiformes et alphabétiques. A ces pays arabes, l'humanité doit un héritage inappréciable, dont les apports continuent de féconder la pensée universelle. C'est assurément l'une des plus riches bibliothèques de tous les temps où le signe se fait porteur de multiples messages, une expérience faite de beauté, d'action et d'émotion. Le corps, le cœur et l'esprit s'y rencontrent en symbiose et se conjuguent pour le plus grand bonheur de l'homme de partout et de tous les temps.
A l'Orient sémitique, nous devons une encyclopédie plusieurs fois millénaire: des livres sapientiaux, des traités théologiques ou eschatologiques, des archives, des rapports, des conventions, des correspondances, des épopées mythologiques et bien d'autres écrits, que les scribes avaient minutieusement gravés sur l'argile tendre ou sur d'autres supports. Il faut en citer la geste de Gilgamesh, le Déluge, le Poème de la création sans oublier certains exploits dont l'écho nous est renvoyé par les Saintes Ecritures, notamment la Bible et le Coran.
Ces écrits nous proposent aussi des scènes extraites de la vie quotidienne. Ce sont aussi des contes populaires, des archives, des rapports comptables, bref les travaux et les jours. Le fondement de notre Droit s'y retrouve. Peut-on évoquer la Mésopotamie sans se souvenir du Code d'Hammourabi, qui, déjà au second millénaire avant l'ère chrétienne, croque le portrait d'un univers hiérarchisé, où tout a été prévu: chaque membre de la collectivité avait sa place au soleil avec des avantages et des obligations.
Après le déchiffrement de Champollion, les écrits égyptiens, ont ouvert le monde mystérieux de la Vallée du Nil: les dieux de l'Egypte, ses Pharaons, ses dignitaires, ses paysans, les exploits des uns et des autres dans les domaines des arts, de la sagesse, de la guerre, sur terre et sur mer, de la paix, tout nous est bien connu pour avoir été minutieusement décrit par la main du scribe calligraphe. Cet univers semble avoir été bien connu par un logographe arabe du Xe siècle de l'ère chrétienne: Ibn Wahshia qui laissa un traité sur les écritures dites étranges pour ne pas dire magique, dont les hiéroglyphes d'Egypte: le manuscrit est jalousement conservé par la Bibliothèque Nationale à Paris. Fut-il connu par Champollion? La question a été posée par le professeur libanais Tawfik Fahd au cours d'une séance mémorable du dernier congrès mondial des orientalistes tenu à Paris au milieu du siècle dernier. Le manuscrit d'Ibn Wahshia reste mystérieux.
La masse de la documentation écrite, qu'elle soit gravée, sculptée ou peinte sur la pierre, le stuc, le bois ou le papyrus, continue de grossir au fil des jours et au fil des explorations et découvertes. L'égyptologie est désormais une science. Toute l'humanité en profite, L'Afrique, l'Amérique, l'Asie et l'Europe y travaillent afin de mettre les acquis de cette civilisation à la disposition de tous les peuples.
Il est regrettable de constater, cependant, qu'à cette œuvre exaltante, la contribution du monde arabe reste en deçà de la portion congrue.
Aux terres irriguées par le Tigre et l'Euphrate, nous devons le passage du pictogramme au phonème, c'est-à-dire de l'écriture idéographique ou hiéroglyphique à l'écriture phonétique et plus précisément syllabique, encore mieux connue sous le nom d'écriture cunéiforme, parce que le signe imprimé dans l'épaisseur d'un support tendre ou dur revêt la forme d'un clou qui, dans la langue latine, se dit cuneus, c'est-à-dire Clou.
Dans l'état actuel de la documentation, tout invite à attribuer l'invention de cette écriture aux Sumériens, c'est-à-dire au peuple historique le plus ancien de la Mésopotamie. Ce système fut donc mis au point pour écrire la langue sumérienne, une langue mystérieuse dont les origines seraient à rechercher au fond de l'Asie Centrale. Ce peuple, dont les apports à la civilisation universelle se sont avérés considérables, constitue, pourtant, l'une des grandes énigmes de l'histoire.
Plus tard l'écriture cunéiforme fut adoptée et adaptée par les Sémites akkadiens et assyro-babyloniens. Sargon d'Akkad, Hammourabi de Babylone et Shamsi-Adad d'Assur, trois grandes figures de Mésopotamie, trois grands soldats, fondateurs d'empires où l'écrit était de rigueur. Les scribes avaient charge de tout consigner, à l'aide du calame, sur des tablettes d'argile tendre qui devaient passer au four en vue de leur garantir une meilleure espérance de vie. Le métal et la pierre avaient également servi de supports à cette belle calligraphie cunéiforme. Dans ce cas, le roseau se retire devant d'autres outils plus efficaces. Les archives et les bibliothèques des palais mésopotamiens, continuent de braver les caprices du climat et les mites pour défier le temps. C'était une Mésopotamie en quête de l'Eternel voire de l'Eternité.
Capitale du prince Ibbit-Lim, l'existence d'Ebla était connue bien avant la découverte de ses vestiges. C'était grâce à la correspondance que ses rois entretenaient avec leurs homologues de la région. Il a fallu attendre les fouilles de Tell Mardikh, conçues par le savant orientaliste italien, Sabatino Moscati de l'université de Rome, et conduites par l'un de ses élèves Paolo Mathiae. L'attention universelle a été retenue, non seulement par la somptuosité des édifices et par la valeur des bijoux, mais aussi par les archives du Palais qui, entre 2400 et 2250 avant l'ère chrétienne, documentaient le prestige et la splendeur d'un royaume ressuscité. Les archives royales ont été recueillies dans la cour des audiences où elles étaient classées dans de petites niches closes. L'une d'elles renfermait quelques 15000 tablettes chargées de messages, de souvenirs, de notes, de procès-verbaux, de gestes et de faits divers vieux de plus de 4000 ans. Une nouvelle langue sémitique renaît pour nous éblouir et nous émouvoir.
Sur la côte syrienne, on eut l'idée de réduire la syllabe pour n'en garder que la consonne, une abstraction, un phonème. Cette analyse eut lieu à Ugarit, une autre métropole prestigieuse de Syrie où se réalisa la plus vieille expérience d'une écriture alphabétique en cunéiforme. Grâce à quelques signes, on était en mesure de tout consigner, conserver et transmettre. Le savoir quitte les cellules du sanctuaire pour se mettre à la portée de tous sans distinction aucune. Voilà un exploit à mettre au crédit de ceux dont les peuples arabes doivent être fiers parce qu'ils en partagent les langues, les traditions et la terre.
A l'Orient sémitique, nous devons une encyclopédie plusieurs fois millénaire: des livres sapientiaux, des traités théologiques ou eschatologiques, des archives, des rapports, des conventions, des correspondances, des épopées mythologiques et bien d'autres écrits, que les scribes avaient minutieusement gravés sur l'argile tendre ou sur d'autres supports. Il faut en citer la geste de Gilgamesh, le Déluge, le Poème de la création sans oublier certains exploits dont l'écho nous est renvoyé par les Saintes Ecritures, notamment la Bible et le Coran.
Ces écrits nous proposent aussi des scènes extraites de la vie quotidienne. Ce sont aussi des contes populaires, des archives, des rapports comptables, bref les travaux et les jours. Le fondement de notre Droit s'y retrouve. Peut-on évoquer la Mésopotamie sans se souvenir du Code d'Hammourabi, qui, déjà au second millénaire avant l'ère chrétienne, croque le portrait d'un univers hiérarchisé, où tout a été prévu: chaque membre de la collectivité avait sa place au soleil avec des avantages et des obligations.
Après le déchiffrement de Champollion, les écrits égyptiens, ont ouvert le monde mystérieux de la Vallée du Nil: les dieux de l'Egypte, ses Pharaons, ses dignitaires, ses paysans, les exploits des uns et des autres dans les domaines des arts, de la sagesse, de la guerre, sur terre et sur mer, de la paix, tout nous est bien connu pour avoir été minutieusement décrit par la main du scribe calligraphe. Cet univers semble avoir été bien connu par un logographe arabe du Xe siècle de l'ère chrétienne: Ibn Wahshia qui laissa un traité sur les écritures dites étranges pour ne pas dire magique, dont les hiéroglyphes d'Egypte: le manuscrit est jalousement conservé par la Bibliothèque Nationale à Paris. Fut-il connu par Champollion? La question a été posée par le professeur libanais Tawfik Fahd au cours d'une séance mémorable du dernier congrès mondial des orientalistes tenu à Paris au milieu du siècle dernier. Le manuscrit d'Ibn Wahshia reste mystérieux.
La masse de la documentation écrite, qu'elle soit gravée, sculptée ou peinte sur la pierre, le stuc, le bois ou le papyrus, continue de grossir au fil des jours et au fil des explorations et découvertes. L'égyptologie est désormais une science. Toute l'humanité en profite, L'Afrique, l'Amérique, l'Asie et l'Europe y travaillent afin de mettre les acquis de cette civilisation à la disposition de tous les peuples.
Il est regrettable de constater, cependant, qu'à cette œuvre exaltante, la contribution du monde arabe reste en deçà de la portion congrue.
Aux terres irriguées par le Tigre et l'Euphrate, nous devons le passage du pictogramme au phonème, c'est-à-dire de l'écriture idéographique ou hiéroglyphique à l'écriture phonétique et plus précisément syllabique, encore mieux connue sous le nom d'écriture cunéiforme, parce que le signe imprimé dans l'épaisseur d'un support tendre ou dur revêt la forme d'un clou qui, dans la langue latine, se dit cuneus, c'est-à-dire Clou.
Dans l'état actuel de la documentation, tout invite à attribuer l'invention de cette écriture aux Sumériens, c'est-à-dire au peuple historique le plus ancien de la Mésopotamie. Ce système fut donc mis au point pour écrire la langue sumérienne, une langue mystérieuse dont les origines seraient à rechercher au fond de l'Asie Centrale. Ce peuple, dont les apports à la civilisation universelle se sont avérés considérables, constitue, pourtant, l'une des grandes énigmes de l'histoire.
Plus tard l'écriture cunéiforme fut adoptée et adaptée par les Sémites akkadiens et assyro-babyloniens. Sargon d'Akkad, Hammourabi de Babylone et Shamsi-Adad d'Assur, trois grandes figures de Mésopotamie, trois grands soldats, fondateurs d'empires où l'écrit était de rigueur. Les scribes avaient charge de tout consigner, à l'aide du calame, sur des tablettes d'argile tendre qui devaient passer au four en vue de leur garantir une meilleure espérance de vie. Le métal et la pierre avaient également servi de supports à cette belle calligraphie cunéiforme. Dans ce cas, le roseau se retire devant d'autres outils plus efficaces. Les archives et les bibliothèques des palais mésopotamiens, continuent de braver les caprices du climat et les mites pour défier le temps. C'était une Mésopotamie en quête de l'Eternel voire de l'Eternité.
Capitale du prince Ibbit-Lim, l'existence d'Ebla était connue bien avant la découverte de ses vestiges. C'était grâce à la correspondance que ses rois entretenaient avec leurs homologues de la région. Il a fallu attendre les fouilles de Tell Mardikh, conçues par le savant orientaliste italien, Sabatino Moscati de l'université de Rome, et conduites par l'un de ses élèves Paolo Mathiae. L'attention universelle a été retenue, non seulement par la somptuosité des édifices et par la valeur des bijoux, mais aussi par les archives du Palais qui, entre 2400 et 2250 avant l'ère chrétienne, documentaient le prestige et la splendeur d'un royaume ressuscité. Les archives royales ont été recueillies dans la cour des audiences où elles étaient classées dans de petites niches closes. L'une d'elles renfermait quelques 15000 tablettes chargées de messages, de souvenirs, de notes, de procès-verbaux, de gestes et de faits divers vieux de plus de 4000 ans. Une nouvelle langue sémitique renaît pour nous éblouir et nous émouvoir.
Sur la côte syrienne, on eut l'idée de réduire la syllabe pour n'en garder que la consonne, une abstraction, un phonème. Cette analyse eut lieu à Ugarit, une autre métropole prestigieuse de Syrie où se réalisa la plus vieille expérience d'une écriture alphabétique en cunéiforme. Grâce à quelques signes, on était en mesure de tout consigner, conserver et transmettre. Le savoir quitte les cellules du sanctuaire pour se mettre à la portée de tous sans distinction aucune. Voilà un exploit à mettre au crédit de ceux dont les peuples arabes doivent être fiers parce qu'ils en partagent les langues, les traditions et la terre.
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