De nouveaux combats faisaient rage lundi dans l'est de l'Ukraine, faisant craindre un scénario de guerre civile, alors que les Occidentaux tentent de relancer le dialogue avec la Russie, qui affirme s'inquiéter pour la "paix" en Europe.
Des échanges de tirs intenses se sont produits plusieurs heures durant lundi matin dans la périphérie du bastion insurgé pro-russes de Slaviansk, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les combats ont fait quatre morts et une trentaine de blessés parmi les membres des forces de l'ordre ukrainiennes, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Les rebelles se servent de la population comme "bouclier" et ont aussi mis le feu à des maisons, faisant des victimes, selon le ministère.
"Ma mission est d'éliminer les terroristes", avait auparavant indiqué le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, qui se trouvait à un checkpoint à proximité de la zone de combats. "La seule tactique est d'avancer petit a petit vers le centre" de Slaviansk, a-t-il ajouté. Selon le chef de la Garde nationale, Stepan Poltorak, également sur place, "nos adversaires sont bien entraînés et bien équipés". "Ils font tout pour nous obliger à utiliser des armes lourdes, mais nous ne le ferons pas pour épargner la population civile", a-t-il souligné.
Le commandant rebelle Vadim Orel a affirmé à l'AFP que l'armée ukrainienne leur avait tiré dessus depuis un hélicoptère et avait aussi eu recours à des roquettes près d'une autre localité, située à 5 km au sud de Slaviansk.
Dimanche soir, la porte-parole des rebelles Stella Khorocheva avait affirmé que les insurgés avaient "reçu des renforts" de Crimée et de Tchétchénie (Russie), sans pouvoir préciser leur nombre.
La paix en Europe menacée
La Russie, que l'Occident et Kiev accusent depuis des mois de téléguider les troubles dans l'est et le sud du pays, a affirmé lundi que la crise pourrait menacer la stabilité et la paix en Europe en l'absence de réponse adéquate de la communauté internationale.
"Les conséquences pour la paix, la stabilité et le développement démocratique de l'Europe risquent d'être tellement dévastatrices qu'il faut absolument mettre fin" aux violations, selon ce rapport publié par le ministère des Affaires étrangères. Selon un "Livre blanc" rendu public lundi à Moscou, des "forces ultranationalistes, extrémistes et néonazies" sont à l'oeuvre en Ukraine où elles se rendent coupables de violations "massives" des droits de l'homme.
Le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, avait auparavant dénoncé la "guerre qui est de fait en train d'être menée contre nous". "Nous devons être prêts à repousser cette agression", a-t-il averti lundi après les incidents meurtriers qui se sont déroulés à Odessa depuis vendredi, causant la mort d'une quarantaine de personnes.
Selon lui, "l'objectif (des insurgés pro-russes) est de renverser le gouvernement à Kiev", et des provocations et incidents peuvent désormais se produire sur tout le territoire.
"Nous nous attendons à des actes de provocation le 9 mai (jour férié commémorant en Ukraine et en Russie la victoire sur l'Allemagne nazie, ndlr), et pas seulement dans la capitale", a-t-il dit.
Dans la région de Lougansk, dans la petite ville de Slovianoserbsk, des hommes armés se revendiquant de "l'armée du Sud-Est" ont attaqué lundi matin le poste de police local. Le chef de la police, sorti pour leur parler, a été roué de coups par les rebelles, a rapporté la police.
Un dialogue International pour l'Ukraine
Les Européens se sont mobilisés ce week-end pour promouvoir une nouvelle offensive diplomatique. Le président de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) Didier Burkhalter est attendu le 7 mai à Moscou pour évoquer le dossier ukrainien avec le président russe Vladimir Poutine.
Les deux hommes discuteront "de la mise en place de tables rondes sous le parrainage de l'OSCE, qui doivent faciliter un dialogue national avant l'élection présidentielle" anticipée prévue le 25 mai en Ukraine, a indiqué un porte-parole de la chancelière allemande, Angela Merkel.
Dimanche, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, avait plaidé en faveur d'une deuxième conférence de Genève, malgré l'absence de résultats concrets à la suite de la première, organisée mi-avril.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, est pour sa part attendu à Kiev mardi soir pour des entretiens avec les responsables ukrainiens. Le gouvernement ukrainien sera à son tour reçu à Bruxelles le 13 mai par la Commission européenne pour l'examen de mesures de soutien à Kiev.
Ukraine, Russie, Etats-Unis et Union européenne avaient alors signé un accord visant à une désescalade de la crise en Ukraine et au rétablissement de la stabilité politique et économique du pays. Mais ce texte était resté lettre morte, tandis que la situation se détériorait sur le terrain.
Au cours de la deuxième conférence, il faudra "que des engagements précis soient enfin décidés, sur la façon dont nous pouvons obtenir une trêve dans ce conflit et trouver progressivement une solution politique. Toute autre attitude serait irresponsable car cela ne signifierait davantage de victimes", a expliqué le ministre allemand.
Le président français François Hollande a estimé lundi que rien ne devait "entraver" l'élection présidentielle prévue le 25 mai en Ukraine, et dont l'organisation dans le contexte actuel de violences a été qualifiée d'"absurde" par la Russie.
"Si les élections du 25 mai n'ont pas lieu - ces élections présidentielles qui sont la sortie normale d'une crise -, nous passerons au stade 3 des sanctions" à l'encontre de Moscou, a averti le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
9 ans après une révolution Orange largement soutenue par les puissances occidentales, une partie du peuple s'était soulevée une deuxième fois pour demander le départ du président et du gouvernement en place.
Aujourd'hui, personne ne semble voir le bout de cette crise.
Des échanges de tirs intenses se sont produits plusieurs heures durant lundi matin dans la périphérie du bastion insurgé pro-russes de Slaviansk, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les combats ont fait quatre morts et une trentaine de blessés parmi les membres des forces de l'ordre ukrainiennes, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Les rebelles se servent de la population comme "bouclier" et ont aussi mis le feu à des maisons, faisant des victimes, selon le ministère.
"Ma mission est d'éliminer les terroristes", avait auparavant indiqué le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, qui se trouvait à un checkpoint à proximité de la zone de combats. "La seule tactique est d'avancer petit a petit vers le centre" de Slaviansk, a-t-il ajouté. Selon le chef de la Garde nationale, Stepan Poltorak, également sur place, "nos adversaires sont bien entraînés et bien équipés". "Ils font tout pour nous obliger à utiliser des armes lourdes, mais nous ne le ferons pas pour épargner la population civile", a-t-il souligné.
LIRE AUSSI: La tension monte en Ukraine après un assaut meurtrier contre les séparatistes
Le commandant rebelle Vadim Orel a affirmé à l'AFP que l'armée ukrainienne leur avait tiré dessus depuis un hélicoptère et avait aussi eu recours à des roquettes près d'une autre localité, située à 5 km au sud de Slaviansk.
Dimanche soir, la porte-parole des rebelles Stella Khorocheva avait affirmé que les insurgés avaient "reçu des renforts" de Crimée et de Tchétchénie (Russie), sans pouvoir préciser leur nombre.
La paix en Europe menacée
La Russie, que l'Occident et Kiev accusent depuis des mois de téléguider les troubles dans l'est et le sud du pays, a affirmé lundi que la crise pourrait menacer la stabilité et la paix en Europe en l'absence de réponse adéquate de la communauté internationale.
"Les conséquences pour la paix, la stabilité et le développement démocratique de l'Europe risquent d'être tellement dévastatrices qu'il faut absolument mettre fin" aux violations, selon ce rapport publié par le ministère des Affaires étrangères. Selon un "Livre blanc" rendu public lundi à Moscou, des "forces ultranationalistes, extrémistes et néonazies" sont à l'oeuvre en Ukraine où elles se rendent coupables de violations "massives" des droits de l'homme.
Le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, avait auparavant dénoncé la "guerre qui est de fait en train d'être menée contre nous". "Nous devons être prêts à repousser cette agression", a-t-il averti lundi après les incidents meurtriers qui se sont déroulés à Odessa depuis vendredi, causant la mort d'une quarantaine de personnes.
Selon lui, "l'objectif (des insurgés pro-russes) est de renverser le gouvernement à Kiev", et des provocations et incidents peuvent désormais se produire sur tout le territoire.
"Nous nous attendons à des actes de provocation le 9 mai (jour férié commémorant en Ukraine et en Russie la victoire sur l'Allemagne nazie, ndlr), et pas seulement dans la capitale", a-t-il dit.
Dans la région de Lougansk, dans la petite ville de Slovianoserbsk, des hommes armés se revendiquant de "l'armée du Sud-Est" ont attaqué lundi matin le poste de police local. Le chef de la police, sorti pour leur parler, a été roué de coups par les rebelles, a rapporté la police.
Un dialogue International pour l'Ukraine
Les Européens se sont mobilisés ce week-end pour promouvoir une nouvelle offensive diplomatique. Le président de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) Didier Burkhalter est attendu le 7 mai à Moscou pour évoquer le dossier ukrainien avec le président russe Vladimir Poutine.
Les deux hommes discuteront "de la mise en place de tables rondes sous le parrainage de l'OSCE, qui doivent faciliter un dialogue national avant l'élection présidentielle" anticipée prévue le 25 mai en Ukraine, a indiqué un porte-parole de la chancelière allemande, Angela Merkel.
Dimanche, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, avait plaidé en faveur d'une deuxième conférence de Genève, malgré l'absence de résultats concrets à la suite de la première, organisée mi-avril.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, est pour sa part attendu à Kiev mardi soir pour des entretiens avec les responsables ukrainiens. Le gouvernement ukrainien sera à son tour reçu à Bruxelles le 13 mai par la Commission européenne pour l'examen de mesures de soutien à Kiev.
Ukraine, Russie, Etats-Unis et Union européenne avaient alors signé un accord visant à une désescalade de la crise en Ukraine et au rétablissement de la stabilité politique et économique du pays. Mais ce texte était resté lettre morte, tandis que la situation se détériorait sur le terrain.
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Au cours de la deuxième conférence, il faudra "que des engagements précis soient enfin décidés, sur la façon dont nous pouvons obtenir une trêve dans ce conflit et trouver progressivement une solution politique. Toute autre attitude serait irresponsable car cela ne signifierait davantage de victimes", a expliqué le ministre allemand.
Le président français François Hollande a estimé lundi que rien ne devait "entraver" l'élection présidentielle prévue le 25 mai en Ukraine, et dont l'organisation dans le contexte actuel de violences a été qualifiée d'"absurde" par la Russie.
"Si les élections du 25 mai n'ont pas lieu - ces élections présidentielles qui sont la sortie normale d'une crise -, nous passerons au stade 3 des sanctions" à l'encontre de Moscou, a averti le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
9 ans après une révolution Orange largement soutenue par les puissances occidentales, une partie du peuple s'était soulevée une deuxième fois pour demander le départ du président et du gouvernement en place.
Aujourd'hui, personne ne semble voir le bout de cette crise.
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