L'Autriche a remporté dimanche à Copenhague le concours de l'Eurovision grâce au travesti à barbe Conchita Wurst, malgré l'hostilité qu'il avait initialement suscité dans certains pays de l'Europe de l'Est.
Tom Neuwirth, chanteur de 25 ans, a conquis le public des 37 pays votants non seulement par son apparence extravagante mais aussi par son talent.
En demi-finale comme en finale, sa maîtrise vocale a impressionné lors de son interprétation de "Rise Like A Phoenix", une air puissant accompagné de violons. Jusqu'à presque faire oublier cette barbe noire factice.
Sa victoire a été nette, avec 290 points contre 238 points aux Pays-Bas, deuxièmes avec un titre de country.
"Rien ne peut nous arrêter"
Conchita Wurst, qui s'est montrée de plus en plus émue à mesure que les points étaient distribués et qu'elle prenait de l'avance, est montée sur la scène en larmes pour recevoir son prix. "Nous sommes l'unité, et rien ne peut nous arrêter!" a-t-elle lancé au public.
Interrogée en conférence de presse pour savoir si elle avait un message pour le président russe Vladimir Poutine et sa loi anti-"propagande homosexuelle", elle a rétorqué: "Je ne sais pas s'il regarde, mais si c'est le cas, j'ai été claire, rien ne peut nous arrêter".
Elle a ajouté qu'elle avait des fans dans des pays réputés conservateurs socialement. "Ça ne dépend pas du pays, il y a des gens (...) aussi en Europe de l'Est qui ont les mêmes convictions que moi".
"C'est génial qu'un garçon puisse chanter comme cela comme une fille, il a une telle présence", s'est enthousiasmée Karin Springer, une Autrichienne qui regardait l'Eurovision depuis un bar de Vienne.
La victoire de Conchita Wurst "est aussi une victoire en Europe pour la tolérance et le respect", a commenté de son côté le ministre autrichien de la Culture Josef Ostermayer.
"Félicitations Conchita! Formidable vote. Citoyens de l'UE, utilisez maintenant votre droit de vote pour une Europe ouverte", a écrit sur Twitter la ministre suédoise aux Affaires européennes, Birgitta Ohlsson, dans une allusion aux élections européennes, qui se déroulent du 22 au 25 mai.
L'Eurovision est très populaire auprès du public homosexuel, qu'avaient courtisé les hôtes danois de cette 59e édition. La Ville de Copenhague a marié trois couples de même sexe russes à l'occasion des 25 ans des unions homosexuelles au Danemark. Et les drapeaux arc-en-ciel ont fleuri dans la capitale.
En Russie, au Bélarus, en Ukraine, des pétitions ont circulé pour protester contre la participation de ce candidat, illustrant le fossé entre Europe de l'Ouest et Europe de l'Est sur la visibilité à donner aux gays.
Mais il faut croire que le grand public est plus tolérant. En Russie, Conchita Wurst est arrivée troisième du vote par SMS.
Géopolitique
Les regards étaient aussi tournés vers l'Ukraine, premier pays à chanter samedi soir devant environ 170 millions de téléspectateurs, si l'on se fie à l'audience de 2013. Mariya Yaremtchouk, 21 ans, a interprété "Tick-Tock" en anglais devant un homme qui courait dans une roue de hamster géante. Sans les tensions avec la Russie elle n'aurait été qu'une candidate banale, mais elle espérait bénéficier d'un élan de sympathie des jurys occidentaux.
Pour la Russie, les jumelles Anastasia et Maria Tolmatchevy sont passées en 15e position sur 26 candidats, perchées sur leur grand balancier. Entendue à la télévision, la réaction du public de Copenhague semblait mitigée. Et quand l'Azerbaïdjan a commencé l'attribution des points, les 12 qu'elle a donnés à la Russie ont provoqué des huées.
Les plus fins observateurs ont trouvé dans les paroles de "Shine" une étrange ressemblance avec la politique étrangère de Moscou : "Vivre sur la brèche/Plus près du délit/Franchir la limite un pas à la fois". Ou encore: "Personne ne mettra à terre".
Habituée aux mauvaises performances, la France, avec le groupe Twin Twin, a terminé dernière des 26 pays participants. Le trio a tâché de mettre le public de son côté en lui faisant scander son nom lors de son interprétation de "Moustache", pour récolter de maigres applaudissements à la fin.
L'Autriche doit en vertu de la tradition organiser la 60e édition de l'Eurovision en 2015. Sa seule victoire jusque-là remontait à 1966, avec le "Merci, chérie" chanté par Udo Jürgens.
Le Danemark, qui l'avait emporté grâce à Emmelie de Forest en 2013, est resté sobre en matière de publicité touristique, alors que pour les pays hôtes l'Eurovision est traditionnellement un moyen de passer un message publicitaire en faveur de son tourisme.
Tom Neuwirth, chanteur de 25 ans, a conquis le public des 37 pays votants non seulement par son apparence extravagante mais aussi par son talent.
En demi-finale comme en finale, sa maîtrise vocale a impressionné lors de son interprétation de "Rise Like A Phoenix", une air puissant accompagné de violons. Jusqu'à presque faire oublier cette barbe noire factice.
Sa victoire a été nette, avec 290 points contre 238 points aux Pays-Bas, deuxièmes avec un titre de country.
"Rien ne peut nous arrêter"
Conchita Wurst, qui s'est montrée de plus en plus émue à mesure que les points étaient distribués et qu'elle prenait de l'avance, est montée sur la scène en larmes pour recevoir son prix. "Nous sommes l'unité, et rien ne peut nous arrêter!" a-t-elle lancé au public.
Interrogée en conférence de presse pour savoir si elle avait un message pour le président russe Vladimir Poutine et sa loi anti-"propagande homosexuelle", elle a rétorqué: "Je ne sais pas s'il regarde, mais si c'est le cas, j'ai été claire, rien ne peut nous arrêter".
Elle a ajouté qu'elle avait des fans dans des pays réputés conservateurs socialement. "Ça ne dépend pas du pays, il y a des gens (...) aussi en Europe de l'Est qui ont les mêmes convictions que moi".
"C'est génial qu'un garçon puisse chanter comme cela comme une fille, il a une telle présence", s'est enthousiasmée Karin Springer, une Autrichienne qui regardait l'Eurovision depuis un bar de Vienne.
La victoire de Conchita Wurst "est aussi une victoire en Europe pour la tolérance et le respect", a commenté de son côté le ministre autrichien de la Culture Josef Ostermayer.
"Félicitations Conchita! Formidable vote. Citoyens de l'UE, utilisez maintenant votre droit de vote pour une Europe ouverte", a écrit sur Twitter la ministre suédoise aux Affaires européennes, Birgitta Ohlsson, dans une allusion aux élections européennes, qui se déroulent du 22 au 25 mai.
L'Eurovision est très populaire auprès du public homosexuel, qu'avaient courtisé les hôtes danois de cette 59e édition. La Ville de Copenhague a marié trois couples de même sexe russes à l'occasion des 25 ans des unions homosexuelles au Danemark. Et les drapeaux arc-en-ciel ont fleuri dans la capitale.
En Russie, au Bélarus, en Ukraine, des pétitions ont circulé pour protester contre la participation de ce candidat, illustrant le fossé entre Europe de l'Ouest et Europe de l'Est sur la visibilité à donner aux gays.
Mais il faut croire que le grand public est plus tolérant. En Russie, Conchita Wurst est arrivée troisième du vote par SMS.
Géopolitique
Les regards étaient aussi tournés vers l'Ukraine, premier pays à chanter samedi soir devant environ 170 millions de téléspectateurs, si l'on se fie à l'audience de 2013. Mariya Yaremtchouk, 21 ans, a interprété "Tick-Tock" en anglais devant un homme qui courait dans une roue de hamster géante. Sans les tensions avec la Russie elle n'aurait été qu'une candidate banale, mais elle espérait bénéficier d'un élan de sympathie des jurys occidentaux.
Pour la Russie, les jumelles Anastasia et Maria Tolmatchevy sont passées en 15e position sur 26 candidats, perchées sur leur grand balancier. Entendue à la télévision, la réaction du public de Copenhague semblait mitigée. Et quand l'Azerbaïdjan a commencé l'attribution des points, les 12 qu'elle a donnés à la Russie ont provoqué des huées.
Les plus fins observateurs ont trouvé dans les paroles de "Shine" une étrange ressemblance avec la politique étrangère de Moscou : "Vivre sur la brèche/Plus près du délit/Franchir la limite un pas à la fois". Ou encore: "Personne ne mettra à terre".
Habituée aux mauvaises performances, la France, avec le groupe Twin Twin, a terminé dernière des 26 pays participants. Le trio a tâché de mettre le public de son côté en lui faisant scander son nom lors de son interprétation de "Moustache", pour récolter de maigres applaudissements à la fin.
L'Autriche doit en vertu de la tradition organiser la 60e édition de l'Eurovision en 2015. Sa seule victoire jusque-là remontait à 1966, avec le "Merci, chérie" chanté par Udo Jürgens.
Le Danemark, qui l'avait emporté grâce à Emmelie de Forest en 2013, est resté sobre en matière de publicité touristique, alors que pour les pays hôtes l'Eurovision est traditionnellement un moyen de passer un message publicitaire en faveur de son tourisme.
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