Alors que certains notables et illuminés n'arrêtent pas de prêcher les louanges de la laïcité, la majorité des Tunisiens restent réticents et hostiles à celui qui tiendrait ne serait-ce qu'à proférer ce terme - du fait de son attachement à une culture occidentale chrétienne étrangère à la coutume arabo-musulmane - et la considère au fond de leurs esprits comme une impiété.
En fait, la laïcité tient ses origines depuis l'antiquité grecque du terme latin "laïcus" désignant "le commun du peuple", c'est-à-dire toute personne de la communauté, d'un niveau culturel moyen, non instruit, et qui n'est donc pas religieux, ni clerc. Cette doctrine médiévale implique la supériorité des religieux aux hommes communs dans tous les domaines publics. Le pouvoir politique est par conséquent soumis inéluctablement aux autorités religieuses.
Le temps des révolutions en Europe arrivé depuis la fin du dix-huitième siècle fait émerger un vigoureux ressentiment contre l'autorité de l'église ayant pesé lourdement sur les populations pendant de longues décennies, et, de fait, un sentiment de revanche anti-cléricale. La laïcité s'impose comme alternative et modèle florissant de gouvernance civique et prouve sa faculté à museler l'autorité religieuse.
Il est vrai également que le monde arabo-musulman n'a pas dérobé à la règle depuis l'époque des califes rachidiens, véritables compagnons du prophète, auquel ils doivent leur autorité et légitimité religieuse et par la suite politique. Cette double fonction n'a pas non plus échappé à la dynastie du califat omeyyade puis abbaside. Les ottomans de la Turquie, pourtant d'origines non arabes, héritiers naturels de l'empire chrétien Byzantin, se sont proclamés également califes, chefs religieux suprêmes des musulmans, pour conforter leur pouvoir politique et leur omnipotence sur le monde arabo-musulman pendant plus de sept siècles. Cette main-mise a été arrachée au déclin de l'empire ottoman par Mustapha Kemal Atatürk, le califat (pouvoir religieux) a été aboli et l'état laïc proclamé.
Mais la divergence historique veut que le cours des printemps arabes n'emprunte pas un esprit antireligieux et que les peuples concernés restent attachés à ses mœurs traditionnelles inspirées d'une connaissance historique islamique que le temps a consacrée et refuse de modifier.
Il est clair que toute tentative d'affaiblissement ou de réforme à court terme du sentiment islamique est vouée à l'échec et reproduit un effet inverse et délétère. L'actuelle constitution tunisienne à beau évoluer par rapport à celle de l'indépendance, et mieux laisser le naturel du peuple souverain se porter par ses lois en perpétuelle évolution, rien n'y fait.
Le faite que le terme "laïcité" ne soit pas présent dans les cartons de la constitution tunisienne n'empêche pas les plus subtiles de l'élite et des sages de la nation de s'insinuer dans l'esprit du "commun du peuple" et de faire pénétrer les préceptes, les orientations et l'idéal de la laïcité dans l'âme de la foule. Ce travail pédagogique devrait s'inscrire dans une perspective à long terme, sur les bancs de l'école publique et dans les chapitres de la matière "éducation civile" enseignés à nos enfants, en parallèle à "l'éducation religieuse".
Si la laïcité désigne littéralement la séparation de l'Etat et de la religion, cette séparation doit être conciliatrice et pacifique dans un Etat civil pragmatique et moderne, sans dérive antireligieuse, sans atteinte au libre exercice des cultes et de manière à ce qu'aucun Tunisien souhaitant pratiquer son culte ne puisse s'en voir interdit.
Ce même Etat ne devrait pas remuer un fort sentiment national d'appartenance à une culture arabo-musulmane ancrée dans l'âme du peuple. Il devrait au contraire émanciper la morale islamique qui prêche la paix sociale, l'assurance et le respect des minorités et des autres cultes religieux. L'Etat se charge de créer un milieu de liberté pour donner à chacun des citoyens le libre choix de ses convictions spirituelles.
En fait, la laïcité tient ses origines depuis l'antiquité grecque du terme latin "laïcus" désignant "le commun du peuple", c'est-à-dire toute personne de la communauté, d'un niveau culturel moyen, non instruit, et qui n'est donc pas religieux, ni clerc. Cette doctrine médiévale implique la supériorité des religieux aux hommes communs dans tous les domaines publics. Le pouvoir politique est par conséquent soumis inéluctablement aux autorités religieuses.
Le temps des révolutions en Europe arrivé depuis la fin du dix-huitième siècle fait émerger un vigoureux ressentiment contre l'autorité de l'église ayant pesé lourdement sur les populations pendant de longues décennies, et, de fait, un sentiment de revanche anti-cléricale. La laïcité s'impose comme alternative et modèle florissant de gouvernance civique et prouve sa faculté à museler l'autorité religieuse.
Il est vrai également que le monde arabo-musulman n'a pas dérobé à la règle depuis l'époque des califes rachidiens, véritables compagnons du prophète, auquel ils doivent leur autorité et légitimité religieuse et par la suite politique. Cette double fonction n'a pas non plus échappé à la dynastie du califat omeyyade puis abbaside. Les ottomans de la Turquie, pourtant d'origines non arabes, héritiers naturels de l'empire chrétien Byzantin, se sont proclamés également califes, chefs religieux suprêmes des musulmans, pour conforter leur pouvoir politique et leur omnipotence sur le monde arabo-musulman pendant plus de sept siècles. Cette main-mise a été arrachée au déclin de l'empire ottoman par Mustapha Kemal Atatürk, le califat (pouvoir religieux) a été aboli et l'état laïc proclamé.
Mais la divergence historique veut que le cours des printemps arabes n'emprunte pas un esprit antireligieux et que les peuples concernés restent attachés à ses mœurs traditionnelles inspirées d'une connaissance historique islamique que le temps a consacrée et refuse de modifier.
Il est clair que toute tentative d'affaiblissement ou de réforme à court terme du sentiment islamique est vouée à l'échec et reproduit un effet inverse et délétère. L'actuelle constitution tunisienne à beau évoluer par rapport à celle de l'indépendance, et mieux laisser le naturel du peuple souverain se porter par ses lois en perpétuelle évolution, rien n'y fait.
Le faite que le terme "laïcité" ne soit pas présent dans les cartons de la constitution tunisienne n'empêche pas les plus subtiles de l'élite et des sages de la nation de s'insinuer dans l'esprit du "commun du peuple" et de faire pénétrer les préceptes, les orientations et l'idéal de la laïcité dans l'âme de la foule. Ce travail pédagogique devrait s'inscrire dans une perspective à long terme, sur les bancs de l'école publique et dans les chapitres de la matière "éducation civile" enseignés à nos enfants, en parallèle à "l'éducation religieuse".
Si la laïcité désigne littéralement la séparation de l'Etat et de la religion, cette séparation doit être conciliatrice et pacifique dans un Etat civil pragmatique et moderne, sans dérive antireligieuse, sans atteinte au libre exercice des cultes et de manière à ce qu'aucun Tunisien souhaitant pratiquer son culte ne puisse s'en voir interdit.
Ce même Etat ne devrait pas remuer un fort sentiment national d'appartenance à une culture arabo-musulmane ancrée dans l'âme du peuple. Il devrait au contraire émanciper la morale islamique qui prêche la paix sociale, l'assurance et le respect des minorités et des autres cultes religieux. L'Etat se charge de créer un milieu de liberté pour donner à chacun des citoyens le libre choix de ses convictions spirituelles.
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