A l'heure où le monde entier pleure la perte d'un grand homme de la liberté, Nelson Mandela, il est triste de constater qu'il existe d'autres endroits dans le monde où un système d'apartheid continue d'exister - même s'il est totalement déguisé. Le Pakistan est un pays où ce système existe malgré certaines bonnes volontés qui émanent de la population.
Les minorités religieuses sont souvent les plus grandes perdantes en terme de libertés fondamentales lorsque des pays maintiennent une certaine orthodoxie religieuse dans leur système constitutionnel, qu'il s'agisse des chrétiens, des hindous, des shiites, des juifs ou des musulmans ahmadis.
Pourtant, dans la Constitution pakistanaise, le principe n'est pas l'absence de liberté de religion ; l'article 20 dispose en effet que "chaque citoyen a le droit de pratiquer, professer et propager sa religion". A analyser la situation de plus près, il n'existe qu'une liberté de religion contingente et non absolue.
Le spectre omniprésent de la loi sur le blasphème
Si l'article 20 de la Constitution n'avait pas été, de suite, contredit par une loi sur le blasphème des plus discriminantes, le Pakistan aurait sûrement était vu comme un paradis pour les minorités religieuses qui pourraient librement pratiquer leur foi.
Avec un pays comprenant à plus de 96% des musulmans sunnites, la Constitution pakistanaise proclame l'islam comme religion d'Etat et estime que l'islam doit être favorisé comme "mode de vie".
Une minorité religieuse en particulier va faire l'objet d'un débat passionné au sein de l'Assemblée Nationale du Pakistan en 1974.
Alors même que le fondateur du Pakistan, Muhammad Ali Jinnah soutenait qu'une Assemblée, fût-elle souveraine, n'avait pas le pouvoir de décider de la religiosité d'un groupe, au cours de l'année 1974, après un débat en chambre du conseil au sein de l'Assemblée Nationale, un amendement constitutionnel a été adopté. Dans cet amendement, l'article 260 de la Constitution est modifié afin de réputer non musulman toute personne qui se dit être un réformateur ou un prophète.
Cet alinéa a été introduit afin d'empêcher la minorité musulmane ahmadi de se prétendre "musulmane".
L'"Ahmadiyya" ou, péjorativement, "Qadianis" a été fondé en 1889 en Inde par Mirza Ghulam Ahmad. Se proclamant être le Messie attendu par différentes religions (Islam, Hindouisme, Christianisme, etc.), sous différents titres, il s'est fait le porteur d'une réforme prônant un Islam de paix et un Djihâd par la plume interdisant ainsi toute guerre au nom des religions et abandonnant la conception même du Djihâd par l'épée, l'estimant révolu et inadapté à nos jours.
C'est sur la base de cette croyance que les ahmadis au Pakistan sont persécutés et sont considérés comme "hérétiques" et "une branche déviante de l'islam". Pourtant, les ahmadis se réclament de l'islam et se considèrent, identitairement, comme des musulmans.
Avec l'arrivée du dictateur Zia Ul-Haq - lequel va lancer une politique d'islamisation du pays dans les années 80 -de nouvelles restrictions aux libertés, plus que tronquées, vont voir le jour.
Le 26 avril 1984, une ordonnance anti-Ahmadiyya XX sera adoptée par Zia Ul-Haq qui entrainera plusieurs interdictions, sanctionnées par des dispositions pénales. Le Code pénal pakistanais se trouve ainsi modifié par l'ajout des articles suivants (articles 295-B et 295-C de l'ordonnance). Dans ces articles, c'est l'identité des ahmadis que l'on interdit puisqu'ils n'ont plus la possibilité de donner l'Adhân (appel à la prière), de prononcer la profession de foi islamique, le salut islamique, d'appeler leur lieux de culte une "mosquée" ; en bref, tout rapprochement à l'identité musulmane leur est interdit.
La grande inquiétude des autorités internationales
Les ahmadis constituent certainement la minorité la plus persécutée au Pakistan, conformément à un rapport de l'Agence des Nations-Unis pour les Réfugiés (UNHCR) du 14 mai 2012. Plus récemment, c'est un rapport du Département d'État des États-Unis sur l'application de la liberté de culte dans le monde qui attire l'attention de la communauté internationale sur le Pakistan, qualifié de "pays à catégorie particulière" pour sa répression des minorités et plus particulièrement des ahmadis.
Les musulmans ahmadis sont pourtant porteur d'une ligne très pacifiste et réformiste de l'islam qui, selon eux, en représente l'essence même. Or cette réforme ne plaît pas à certains mollahs qui n'hésitent plus à mener des campagnes publiques appelant à la haine à leur encontre.
Cette année, plusieurs ahmadis ont été abattus, en pleine rue, en raison de leur foi. Des cimetières sont saccagés, des lieux de culte scellés tout cela en toute impunité puisque la loi sur le blasphème couplée à l'ordonnance XX légalisent - voire constitutionnalisent - ces actes. Cette communauté a également été la cible de plusieurs attentats à Lahore le 28 mai 2010 faisant plus de 80 morts et 90 blessés.
Selon la "UNHCR", les ahmadis constituent un des profils les plus risqués du Pakistan. Les attaques et les appels aux meurtres se multiplient à leur encontre de tel sorte que même les ville où ils sont les plus présents - Rabwah ou Chenab Naghar - ne sont plus sûre et ne permettent plus de leur assurer des lendemains paisibles. Cette différence de traitement entre les musulmans et les musulmans ahmadis traduit d'un apartheid religieux, une ségrégation voulue par une certaine classe politique.
L'apartheid politique
Au Pakistan, les musulmans ahmadis n'ont pas le droit de vote. Le droit de vote prévu par la Constitution pakistanaise n'est pas égal pour tous; les différentes minorités doivent voter dans une case séparée, celle des "non-musulmans". Or, par définition, les ahmadis revendiquent leur identité musulmane. Voter dans la case des non-musulmans leur permettrait certes une présence à l'Assemblée Nationale mais tout cela au prix de ce qu'ils ont de plus cher, leur liberté de conscience.
Ils se trouvent donc dans l'obligation de sacrifier la liberté de religion au profit d'un siège à l'Assemblée Nationale. C'est pourquoi, ils refusent de voter aux élections sauf à ce que, ab initio, leur droit leur soit reconnu.
La Asian Human Rights Commission appelle fréquemment les autorités pakistanaises à proclamer le droit de vote sans distinction de race, de couleur ou de religion. Certains parlementaires suédois, particulièrement concernés par la question des minorités religieuses, ont également appelé, lors des dernières élections, à ce que le vote soit purgé des discriminations à l'égard des minorités.
Aucun changement n'a pu être constaté lors de l'élection ayant amené Nawaz Sharif au pouvoir.
L'apartheid social
Pour vivre correctement en société, il faut pouvoir disposer des droits classiques tels que l'accès à l'éducation, l'enseignement supérieur et, in fine, au monde du travail. Reste que les ahmadis n'ont pas accès à ces droits et sont constamment discriminés.
Le professeur Abdus Salam, premier prix nobel musulman ahmadi de physique en est un exemple éclatant. Alors qu'il était qualifié pour être professeur de physique, les membres du corps professoral, le sachant ahmadi, l'avaient nommé en qualité de professeur de sport. Dans un documentaire de la journaliste Beena Shah intitulé "Les Condamnés", les discriminations dans le milieu de l'enseignement sont bien mises en avant. Alors que certains professeurs font leur cours, des jeunes membres d'association sunnites orthodoxes débarquent et se mettent à prêcher des slogan anti ahmadiyya à l'ensemble de l'amphithéâtre.
Plus récemment, au mois d'octobre, lors d'une conférence nommée "Rad-i-Qadianiyyat" (Exclusion des qadianis - terme injurieux pour désigner les musulmans ahmadis), plusieurs fondamentalistes religieux ont appelé les membres d'une école religieuse à mener une "guerre sainte" contre les ahmadis.
Plusieurs personnalités pakistanaises ont défilé lors de cette conférence organisée en plein cœur du département de Chenab Neghar - les ahmadis sont très présents dans la localité - afin d'inciter ouvertement à la haine contre les musulmans ahmadis. J'écrivais déjà dans les colonnes du Cercle que les ahmadis représentent un mouvement réformiste et pacifiste de l'Islam (cf. Ces ahmadis qui ont fait le Pakistan ou les minorités religieuses au Pakistan).
Ces personnalités ont ouvertement appelé à mener une guerre sainte contre les ahmadis, celle-ci pouvant se réaliser en les assassinant, en leur empêchant tout procédé d'expression ou encore en les excluant socialement.
Les participants ont également soutenu que leur présence dans la province polluait le bon fonctionnement de la cité et un avocat de soutenir qu'être leur ami équivaut à un péché dont la rédemption ne pourrait être obtenue. Je conclurais par cette phrase prononcée par le Maulvi Muhammad Asghar "comment pouvez-vous manger en paix pendant que les ahmadis vivent paisiblement dans votre ville ?"
L'apartheid économique
Cette même conférence s'est conclue par des discours de haine sans précédent. Les fondamentalistes ont en effet continué de propager un climat de tension à l'égard de cette minorité religieuse puisqu'ils se sont attaqués à leur sphère économique.
Les fondamentalistes s'en sont en effet pris à la fameuse marque de jus connue dans le monde entier sous le nom de "Shehzan", détenue par un musulman ahmadi. Oser boire de ce jus a été vu comme satanique et désormais les grandes entreprises, aussi honnêtes qu'elles soient, font l'objet de boycott simplement parce que le directeur est un honnête musulman ahmadi.
Monsieur Munawar Ali Shahid, un défendeur des Droits de l'Homme au Pakistan, soutient que de nombreux entrepreneurs ahmadis ont quitté la ville de Chenab Neghar en raison de ces conférences.
Désormais ce sont également les devantures des boutiques qui appellent à une ségrégation. Dans une photo qui a largement circulé sur les réseaux sociaux, il était inscrit en ourdou "Attention ! Les ahmadis sont interdits d'entrer".
Cela ne rappelle-t-il pas un combat contre lequel un homme s'est soulevé et y a passé la moitié de sa vie en prison ?
Les minorités religieuses sont souvent les plus grandes perdantes en terme de libertés fondamentales lorsque des pays maintiennent une certaine orthodoxie religieuse dans leur système constitutionnel, qu'il s'agisse des chrétiens, des hindous, des shiites, des juifs ou des musulmans ahmadis.
Pourtant, dans la Constitution pakistanaise, le principe n'est pas l'absence de liberté de religion ; l'article 20 dispose en effet que "chaque citoyen a le droit de pratiquer, professer et propager sa religion". A analyser la situation de plus près, il n'existe qu'une liberté de religion contingente et non absolue.
Le spectre omniprésent de la loi sur le blasphème
Si l'article 20 de la Constitution n'avait pas été, de suite, contredit par une loi sur le blasphème des plus discriminantes, le Pakistan aurait sûrement était vu comme un paradis pour les minorités religieuses qui pourraient librement pratiquer leur foi.
Avec un pays comprenant à plus de 96% des musulmans sunnites, la Constitution pakistanaise proclame l'islam comme religion d'Etat et estime que l'islam doit être favorisé comme "mode de vie".
Une minorité religieuse en particulier va faire l'objet d'un débat passionné au sein de l'Assemblée Nationale du Pakistan en 1974.
Alors même que le fondateur du Pakistan, Muhammad Ali Jinnah soutenait qu'une Assemblée, fût-elle souveraine, n'avait pas le pouvoir de décider de la religiosité d'un groupe, au cours de l'année 1974, après un débat en chambre du conseil au sein de l'Assemblée Nationale, un amendement constitutionnel a été adopté. Dans cet amendement, l'article 260 de la Constitution est modifié afin de réputer non musulman toute personne qui se dit être un réformateur ou un prophète.
Cet alinéa a été introduit afin d'empêcher la minorité musulmane ahmadi de se prétendre "musulmane".
L'"Ahmadiyya" ou, péjorativement, "Qadianis" a été fondé en 1889 en Inde par Mirza Ghulam Ahmad. Se proclamant être le Messie attendu par différentes religions (Islam, Hindouisme, Christianisme, etc.), sous différents titres, il s'est fait le porteur d'une réforme prônant un Islam de paix et un Djihâd par la plume interdisant ainsi toute guerre au nom des religions et abandonnant la conception même du Djihâd par l'épée, l'estimant révolu et inadapté à nos jours.
C'est sur la base de cette croyance que les ahmadis au Pakistan sont persécutés et sont considérés comme "hérétiques" et "une branche déviante de l'islam". Pourtant, les ahmadis se réclament de l'islam et se considèrent, identitairement, comme des musulmans.
Avec l'arrivée du dictateur Zia Ul-Haq - lequel va lancer une politique d'islamisation du pays dans les années 80 -de nouvelles restrictions aux libertés, plus que tronquées, vont voir le jour.
Le 26 avril 1984, une ordonnance anti-Ahmadiyya XX sera adoptée par Zia Ul-Haq qui entrainera plusieurs interdictions, sanctionnées par des dispositions pénales. Le Code pénal pakistanais se trouve ainsi modifié par l'ajout des articles suivants (articles 295-B et 295-C de l'ordonnance). Dans ces articles, c'est l'identité des ahmadis que l'on interdit puisqu'ils n'ont plus la possibilité de donner l'Adhân (appel à la prière), de prononcer la profession de foi islamique, le salut islamique, d'appeler leur lieux de culte une "mosquée" ; en bref, tout rapprochement à l'identité musulmane leur est interdit.
La grande inquiétude des autorités internationales
Les ahmadis constituent certainement la minorité la plus persécutée au Pakistan, conformément à un rapport de l'Agence des Nations-Unis pour les Réfugiés (UNHCR) du 14 mai 2012. Plus récemment, c'est un rapport du Département d'État des États-Unis sur l'application de la liberté de culte dans le monde qui attire l'attention de la communauté internationale sur le Pakistan, qualifié de "pays à catégorie particulière" pour sa répression des minorités et plus particulièrement des ahmadis.
Les musulmans ahmadis sont pourtant porteur d'une ligne très pacifiste et réformiste de l'islam qui, selon eux, en représente l'essence même. Or cette réforme ne plaît pas à certains mollahs qui n'hésitent plus à mener des campagnes publiques appelant à la haine à leur encontre.
Cette année, plusieurs ahmadis ont été abattus, en pleine rue, en raison de leur foi. Des cimetières sont saccagés, des lieux de culte scellés tout cela en toute impunité puisque la loi sur le blasphème couplée à l'ordonnance XX légalisent - voire constitutionnalisent - ces actes. Cette communauté a également été la cible de plusieurs attentats à Lahore le 28 mai 2010 faisant plus de 80 morts et 90 blessés.
Selon la "UNHCR", les ahmadis constituent un des profils les plus risqués du Pakistan. Les attaques et les appels aux meurtres se multiplient à leur encontre de tel sorte que même les ville où ils sont les plus présents - Rabwah ou Chenab Naghar - ne sont plus sûre et ne permettent plus de leur assurer des lendemains paisibles. Cette différence de traitement entre les musulmans et les musulmans ahmadis traduit d'un apartheid religieux, une ségrégation voulue par une certaine classe politique.
L'apartheid politique
Au Pakistan, les musulmans ahmadis n'ont pas le droit de vote. Le droit de vote prévu par la Constitution pakistanaise n'est pas égal pour tous; les différentes minorités doivent voter dans une case séparée, celle des "non-musulmans". Or, par définition, les ahmadis revendiquent leur identité musulmane. Voter dans la case des non-musulmans leur permettrait certes une présence à l'Assemblée Nationale mais tout cela au prix de ce qu'ils ont de plus cher, leur liberté de conscience.
Ils se trouvent donc dans l'obligation de sacrifier la liberté de religion au profit d'un siège à l'Assemblée Nationale. C'est pourquoi, ils refusent de voter aux élections sauf à ce que, ab initio, leur droit leur soit reconnu.
La Asian Human Rights Commission appelle fréquemment les autorités pakistanaises à proclamer le droit de vote sans distinction de race, de couleur ou de religion. Certains parlementaires suédois, particulièrement concernés par la question des minorités religieuses, ont également appelé, lors des dernières élections, à ce que le vote soit purgé des discriminations à l'égard des minorités.
Aucun changement n'a pu être constaté lors de l'élection ayant amené Nawaz Sharif au pouvoir.
L'apartheid social
Pour vivre correctement en société, il faut pouvoir disposer des droits classiques tels que l'accès à l'éducation, l'enseignement supérieur et, in fine, au monde du travail. Reste que les ahmadis n'ont pas accès à ces droits et sont constamment discriminés.
Le professeur Abdus Salam, premier prix nobel musulman ahmadi de physique en est un exemple éclatant. Alors qu'il était qualifié pour être professeur de physique, les membres du corps professoral, le sachant ahmadi, l'avaient nommé en qualité de professeur de sport. Dans un documentaire de la journaliste Beena Shah intitulé "Les Condamnés", les discriminations dans le milieu de l'enseignement sont bien mises en avant. Alors que certains professeurs font leur cours, des jeunes membres d'association sunnites orthodoxes débarquent et se mettent à prêcher des slogan anti ahmadiyya à l'ensemble de l'amphithéâtre.
Plus récemment, au mois d'octobre, lors d'une conférence nommée "Rad-i-Qadianiyyat" (Exclusion des qadianis - terme injurieux pour désigner les musulmans ahmadis), plusieurs fondamentalistes religieux ont appelé les membres d'une école religieuse à mener une "guerre sainte" contre les ahmadis.
Plusieurs personnalités pakistanaises ont défilé lors de cette conférence organisée en plein cœur du département de Chenab Neghar - les ahmadis sont très présents dans la localité - afin d'inciter ouvertement à la haine contre les musulmans ahmadis. J'écrivais déjà dans les colonnes du Cercle que les ahmadis représentent un mouvement réformiste et pacifiste de l'Islam (cf. Ces ahmadis qui ont fait le Pakistan ou les minorités religieuses au Pakistan).
Ces personnalités ont ouvertement appelé à mener une guerre sainte contre les ahmadis, celle-ci pouvant se réaliser en les assassinant, en leur empêchant tout procédé d'expression ou encore en les excluant socialement.
Les participants ont également soutenu que leur présence dans la province polluait le bon fonctionnement de la cité et un avocat de soutenir qu'être leur ami équivaut à un péché dont la rédemption ne pourrait être obtenue. Je conclurais par cette phrase prononcée par le Maulvi Muhammad Asghar "comment pouvez-vous manger en paix pendant que les ahmadis vivent paisiblement dans votre ville ?"
L'apartheid économique
Cette même conférence s'est conclue par des discours de haine sans précédent. Les fondamentalistes ont en effet continué de propager un climat de tension à l'égard de cette minorité religieuse puisqu'ils se sont attaqués à leur sphère économique.
Les fondamentalistes s'en sont en effet pris à la fameuse marque de jus connue dans le monde entier sous le nom de "Shehzan", détenue par un musulman ahmadi. Oser boire de ce jus a été vu comme satanique et désormais les grandes entreprises, aussi honnêtes qu'elles soient, font l'objet de boycott simplement parce que le directeur est un honnête musulman ahmadi.
Monsieur Munawar Ali Shahid, un défendeur des Droits de l'Homme au Pakistan, soutient que de nombreux entrepreneurs ahmadis ont quitté la ville de Chenab Neghar en raison de ces conférences.
Désormais ce sont également les devantures des boutiques qui appellent à une ségrégation. Dans une photo qui a largement circulé sur les réseaux sociaux, il était inscrit en ourdou "Attention ! Les ahmadis sont interdits d'entrer".
Cela ne rappelle-t-il pas un combat contre lequel un homme s'est soulevé et y a passé la moitié de sa vie en prison ?