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"L'ascension d'une Nation": Tahar Manaï veut faire flotter le drapeau tunisien sur le plus haut sommet de la planète

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A chacun son Everest.

Pour Tahar Manaï, c’est un rêve qui deviendra bientôt réalité. Originaire de Sousse et vivant en France, il se voit déjà la tête dans les nuages, sur le "Toit du monde", le drapeau tunisien à la main et surtout dans le cœur.

Après l’Algérien Nadir Dendoune (qu’il a d’ailleurs rencontré) et le Marocain Nacer Ibn Abdeljalil, c’est maintenant au tour du Tunisien d’entreprendre la rude ascension du Mont Everest, dans la chaîne de l’Himalaya, et d’y hisser le drapeau de son pays.

Le rendez-vous est fixé au Printemps 2015 et les séances de préparation vont bon train pour le projet baptisé "L’ascension d’une Nation".

"Il y a un double sens ici: L’ascension de notre nation jeune qui essaie de trouver son unité, d’aller vers la démocratie et de panser les blessures du passé et puis l’ascension physique qui mènera à brandir notre drapeau sur le toit du monde", a expliqué Tahar Manaï au HuffPost Maghreb.



"Notre Horizon n’est pas vertical"

Au-delà de la performance physique, c’est aussi un message de patriotisme, de solidarité et d’amour qu’il veut partager avec l’ensemble des Tunisiens.

"Faire cette ascension seul n'aurait pas autant de sens que de la vivre, la partager. Mon objectif est de cristalliser autour de cette ascension tout un peuple, hisser la Tunisie au rang des nations dont la jeunesse déborde d’ambition et cherche à rayonner dans des domaines encore vierges de toute empreinte nationale", précise-t-il.

"Pourquoi nous, Tunisiens, devrions-nous nous cantonner uniquement au football ou au handball? Sans bien sûr dénigrer ces sports, il existe chez nous un potentiel encore trop sous-estimé. Mes yeux ont brillé et mon cœur s'est serré il y a quelques semaines lorsque j'ai entendu l’hymne national chanté haut et fort lors du premier match de hockey de l'équipe nationale Tunisienne auquel j’ai eu la chance d’assister. Je porte cette Tunisie dans mon cœur et dans mes tripes. Et je compte bien la faire grimper avec moi sur le sommet! Notre Horizon n’est pas vertical."



everest

Photo: Getty images/Flickr open




Aujourd’hui alpiniste et sapeur-pompier professionnel, Tahar s’y prépare depuis près d’un an avec des entraînements spécifiques (marche, course à pied, vélo, renforcement musculaire en basse et haute altitude), un suivi médical et psychologique (échanges et rencontres avec des alpinistes et sportifs d’expérience).

Si sa motivation est sans limite, il reste néanmoins conscient des dangers qui l’attendent comme les avalanches, les chutes de pierres ou encore les orages. Mais le danger majeur reste l'hypoxie (la raréfaction de l'oxygène), "car quand on franchit ‘la zone de la mort’ à partir de 8000 m d’altitude, le taux d’oxygène n’est que d’environ 30%. Celle-ci peut faire perdre au plus aguerris leur lucidité, mais plus grave risquer l’œdème pulmonaire ou cérébral."

C’est pourquoi il sera accompagné d’un guide de haute montagne et d’une logistique en conséquence, et les différentes étapes seront filmées et photographiées. "Le but est de faire vivre au plus grand nombre cette ascension comme si ils montaient eux-mêmes."

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La Tunisie, au-delà du littoral

En attendant de pouvoir entreprendre cette ascension, d’autres étapes de préparation sont prévues en septembre sur le Mont Blanc (4,810m) et sur l’Aconcagua (6,960.8m, en Argentine) en décembre.

Il retrouvera également les paysages tunisiens cet été pour de longues marches et peut-être des séances d’escalades.

"Je vous encourage vivement à (…) marcher, constater de vos propres yeux à quel point notre pays est grand et beau. Il faut voir la Tunisie dans l'ensemble de ses paysages, il n'y a pas que le littoral. Les régions montagneuses et leurs populations peuvent parfois être dénigrées dans notre économie très touristique, mais il faut songer aussi aux alternatives "vertes" qui peuvent s'offrir à notre pays."



Un retour aux sources avant la grande expédition. Parce que finalement, nous confie Tahar Manaï, ce ne sera pas son Everest, mais bien "le nôtre, celui de tous les Tunisiens".

LIRE AUSSI:"XTN Project": Une nouvelle initiative pour (re)découvrir la Tunisie autrement



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