J'adore les enfants. Disons plutôt que je suis folle d'eux tant que je n'ai pas à m'en occuper pour le restant de mes jours. Et je pense que c'est un point de vue tout à fait raisonnable.
Pourtant, chaque fois que j'explique que je ne ressens pas une envie dévorante d'être mère, que je n'ai pas l'instinct maternel, les gens ont l'air choqué, comme si c'était la seule chose qui comptait pour les femmes d'une vingtaine d'années.
On me répond généralement:
"Mais tu travailles avec des enfants, tu t'entends si bien avec eux! En plus, tu as quatre petits frères et sœurs!"
Ou bien:
"Crois-moi, tu finiras par changer d'avis."
Je peux comprendre la première réaction, parce qu'elle repose sur des faits. Je travaille bien avec des enfants, ils m'adorent, et j'ai quatre petits frères et sœurs.
C'est la seconde qui me met hors de moi. Effectivement, il est possible que je change d'avis. Je serai peut-être un jour amoureuse d'un homme avec qui j'aurai envie d'avoir un enfant. Je tomberai peut-être enceinte sans l'avoir décidé, et je déciderai de le garder. Je sais aussi que j'aimerais mon enfant. Mais quand les gens me disent que ça finira par m'arriver, pour la simple raison que les femmes portent la vie depuis la nuit des temps, j'ai du mal à l'accepter.
J'y ai bien sûr déjà pensé, brièvement, en me demandant à quoi ma vie ressemblerait un jour, comme le font les jeunes femmes de mon âge. J'y pense quand je me rends compte à quel point j'aime travailler dans une garderie, ou quand je prends un bébé dans mes bras et que j'observe, fascinée, les traits de son petit visage tandis que ses babillements me font craquer. Je ne suis pas insensible.
Mais quand je m'imagine avec un nouveau-né, mon propre enfant, sachant que je serai responsable de l'épanouissement de ce petit être, au moins jusqu'à ses 18 ans... ça me terrifie. Je perds aussitôt toute envie d'être mère.
Je ne devrais pas avoir à me justifier, mais j'ai l'impression que c'est nécessaire.
Je ne pense pas que le fait d'aimer les enfants et d'être capable de donner la vie signifie nécessairement que je suis faite pour la maternité. Je n'ai pas envie de me consacrer entièrement à une personne et de lui donner tout ce dont je suis capable si c'est pour m'apercevoir, au final, que ça ne suffit pas.
Ceci dit, j'adore ma mère. C'est ma meilleure amie et je lui suis reconnaissante des sacrifices qu'elle a faits pour nous élever, en arrêtant notamment de travailler. Elle a toujours fait ce qu'il fallait et, à vrai dire, je crois que je ne me sentirai jamais à la hauteur.
Bizarrement, c'est à cause de notre éducation parfaite que je n'ai pas envie d'être mère. Parce que j'ai eu tout ce dont j'avais besoin en grandissant, je passerais mon temps à me comparer à mes parents. Je me sentirais obligée d'arrêter de travailler pour être une meilleure mère, et je sais que je ne me le pardonnerais jamais.
Voilà la raison principale de mon ambivalence: je ne veux pas d'enfants parce que je pense que je ne serais pas une bonne mère. Ils ont droit à autre chose que des parents foireux.
Mais il y a d'autres raisons. J'aime, par exemple, les moments où je suis seule (ils me sont d'ailleurs indispensables). Il m'arrive également de ne penser qu'à moi, de ne pas être très équilibrée. Je me laisse souvent envahir par mes émotions. Je pense avant tout à ma carrière. Mes relations ne durent jamais suffisamment longtemps pour que se pose la question du mariage, et encore moins celle des enfants. Je suis incapable de manger trois repas équilibrés par jour. Je déteste me lever et je ne supporte pas qu'on me réveille avant 9h.
A l'inverse, j'ai prouvé à maintes reprises que j'étais capable d'écrire, que j'écrivais bien, voire très bien. Pourquoi devrais-je délaisser cette passion, qui occupe le plus clair de mon temps, pour faire quelque chose dont je ne suis pas sûre, simplement parce que je m'y sens forcée? Tout ça ne me paraît pas très logique.
Je veux juste qu'on me laisse le choix, qu'on ne soit pas choqué quand je dis que je ne sais pas si j'ai envie d'être mère, et qu'on arrête de me dire que je finirai par changer d'avis.
Je sais que j'ai 21 ans, et que ce que je pense aujourd'hui ne sera pas forcément vrai plus tard. Peut-être rencontrerai-je quelqu'un dont je tomberai amoureuse, si bien que l'idée de concevoir un petit être m'apparaîtra comme la chose la plus naturelle au monde, et non comme une obligation. Mais là n'est pas la question.
Ce qui importe, c'est que toutes les femmes ne rêvent pas d'habiter dans un joli lotissement avec un mari idéal. Si je préfère vivre seule avec mon chien dans un bel appartement, c'est mon droit. Et j'espère qu'un jour, ça ne choquera plus personne.
Pourtant, chaque fois que j'explique que je ne ressens pas une envie dévorante d'être mère, que je n'ai pas l'instinct maternel, les gens ont l'air choqué, comme si c'était la seule chose qui comptait pour les femmes d'une vingtaine d'années.
On me répond généralement:
"Mais tu travailles avec des enfants, tu t'entends si bien avec eux! En plus, tu as quatre petits frères et sœurs!"
Ou bien:
"Crois-moi, tu finiras par changer d'avis."
Je peux comprendre la première réaction, parce qu'elle repose sur des faits. Je travaille bien avec des enfants, ils m'adorent, et j'ai quatre petits frères et sœurs.
C'est la seconde qui me met hors de moi. Effectivement, il est possible que je change d'avis. Je serai peut-être un jour amoureuse d'un homme avec qui j'aurai envie d'avoir un enfant. Je tomberai peut-être enceinte sans l'avoir décidé, et je déciderai de le garder. Je sais aussi que j'aimerais mon enfant. Mais quand les gens me disent que ça finira par m'arriver, pour la simple raison que les femmes portent la vie depuis la nuit des temps, j'ai du mal à l'accepter.
J'y ai bien sûr déjà pensé, brièvement, en me demandant à quoi ma vie ressemblerait un jour, comme le font les jeunes femmes de mon âge. J'y pense quand je me rends compte à quel point j'aime travailler dans une garderie, ou quand je prends un bébé dans mes bras et que j'observe, fascinée, les traits de son petit visage tandis que ses babillements me font craquer. Je ne suis pas insensible.
Mais quand je m'imagine avec un nouveau-né, mon propre enfant, sachant que je serai responsable de l'épanouissement de ce petit être, au moins jusqu'à ses 18 ans... ça me terrifie. Je perds aussitôt toute envie d'être mère.
Je ne devrais pas avoir à me justifier, mais j'ai l'impression que c'est nécessaire.
Je ne pense pas que le fait d'aimer les enfants et d'être capable de donner la vie signifie nécessairement que je suis faite pour la maternité. Je n'ai pas envie de me consacrer entièrement à une personne et de lui donner tout ce dont je suis capable si c'est pour m'apercevoir, au final, que ça ne suffit pas.
Ceci dit, j'adore ma mère. C'est ma meilleure amie et je lui suis reconnaissante des sacrifices qu'elle a faits pour nous élever, en arrêtant notamment de travailler. Elle a toujours fait ce qu'il fallait et, à vrai dire, je crois que je ne me sentirai jamais à la hauteur.
Bizarrement, c'est à cause de notre éducation parfaite que je n'ai pas envie d'être mère. Parce que j'ai eu tout ce dont j'avais besoin en grandissant, je passerais mon temps à me comparer à mes parents. Je me sentirais obligée d'arrêter de travailler pour être une meilleure mère, et je sais que je ne me le pardonnerais jamais.
Voilà la raison principale de mon ambivalence: je ne veux pas d'enfants parce que je pense que je ne serais pas une bonne mère. Ils ont droit à autre chose que des parents foireux.
Mais il y a d'autres raisons. J'aime, par exemple, les moments où je suis seule (ils me sont d'ailleurs indispensables). Il m'arrive également de ne penser qu'à moi, de ne pas être très équilibrée. Je me laisse souvent envahir par mes émotions. Je pense avant tout à ma carrière. Mes relations ne durent jamais suffisamment longtemps pour que se pose la question du mariage, et encore moins celle des enfants. Je suis incapable de manger trois repas équilibrés par jour. Je déteste me lever et je ne supporte pas qu'on me réveille avant 9h.
A l'inverse, j'ai prouvé à maintes reprises que j'étais capable d'écrire, que j'écrivais bien, voire très bien. Pourquoi devrais-je délaisser cette passion, qui occupe le plus clair de mon temps, pour faire quelque chose dont je ne suis pas sûre, simplement parce que je m'y sens forcée? Tout ça ne me paraît pas très logique.
Je veux juste qu'on me laisse le choix, qu'on ne soit pas choqué quand je dis que je ne sais pas si j'ai envie d'être mère, et qu'on arrête de me dire que je finirai par changer d'avis.
Je sais que j'ai 21 ans, et que ce que je pense aujourd'hui ne sera pas forcément vrai plus tard. Peut-être rencontrerai-je quelqu'un dont je tomberai amoureuse, si bien que l'idée de concevoir un petit être m'apparaîtra comme la chose la plus naturelle au monde, et non comme une obligation. Mais là n'est pas la question.
Ce qui importe, c'est que toutes les femmes ne rêvent pas d'habiter dans un joli lotissement avec un mari idéal. Si je préfère vivre seule avec mon chien dans un bel appartement, c'est mon droit. Et j'espère qu'un jour, ça ne choquera plus personne.
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