A chaque "nuit du doute", la même mise en scène. La télévision nationale joue le jeu pendant le Journal télévisé de 20h et organise son duplex en direct du bureau de Hamda Saïed, Mufti de la République, à la Kasbah.
Le mufti, derrière son bureau, le combiné d'un téléphone fixe à l'oreille, est filmé en arrière plan. Le correspondant de la télévision nationale explique pendant ce temps que le représentant de l'Etat reçoit les rapports des différents gouvernorats, indiquant si la lune était visible ou non dans chacune des régions.
L'observation de la nouvelle lune est la technique utilisée en Tunisie et dans la grande majorité des pays musulmans pour connaître le début d'un mois lunaire, correspondant dans ce cas au premier jour de l'Aïd El Fitr.
Suspense
Plusieurs séquences sont diffusées en direct, durant le journal, pour informer de "l'évolution de la situation".
"La lune n'était pas visible dans 21 gouvernorats, il en reste 3", a annoncé le correspondant à la 20ème minute du JT, indiquant que le "résultat" final n'était pas encore connu.
30 minutes plus tard, le correspondant indique que le contact avec les 24 gouvernorats tunisiens avaient été établi, sans que la lune n'ait été visible... Mais ce n'est pas fini. "Il y a d'autres moyens de calcul", précise le journaliste, avant de donner la parole au Mufti de la République.
Le Mufti se contredit
Hamda Saïed cite dans un premier temps des textes religieux fixant le nombre de jours de jeûne du mois de Ramadan. "Jeûnez à la vue (du croissant de lune) et mangez à sa vue. Et si l'observation n'est pas claire, terminez les trente jours", a-t-il énoncé.
Pourtant, le Mufti de la République va rapidement contredire cette citation, se basant à demi-mot sur les calculs scientifiques. Il justifie sa décision par un alignement avec la grande majorité des pays arabes et musulmans et annonce que le premier jour de l'Aïd aura lieu ce lundi, après 29 jours de jeûne, sans que la lune ne soit observée.
"En application de l'arrêté républicain portant sur la fixation de chaque mois lunaire par l'observation et en s'aidant du calcul, les commissions d'observation du croissant lunaire ont effectué leur travail sur tout le territoire", a indiqué le Mufti, sans s'exprimer sur l'impossibilité d'observer le croissant de lune en Tunisie.
Cette déclaration a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Entre indignations et railleries, certains internautes tunisiens, dont des responsables politiques, se sont montrés sceptiques.
Faouzi Charfi, Al Massar
Facilement observable en Amérique Latine, le croissant de lune sera "impossible" à voir dans les pays arabes, avait assuré une semaine auparavant Smaïl Mostefaoui, docteur en Planétologie, à Saphir News. "Mais cela n’empêche pas pour autant que l’Arabie Saoudite qui, par le passé, s'était déjà trompée et 'garde un œil sur les calculs', puisse annoncer l’Aïd el-Fitr pour la date du 28 juillet", avait-il prédit.
Les calculs scientifiques avaient effectivement fixé le premier jour de l'Aïd au lundi 28 juillet. Ces mêmes calculs n'avaient pourtant pas été pris en compte pour l'annonce du début du mois de Ramadan, fixé scientifiquement au 28 juin 2014. Le mois de Ramadan avait ainsi commencé un jour plus tard dans la plupart des pays musulmans, faute de lune à observer.
Science ou tradition? Aucun ne l'emporte. Dans le doute, le Mufti de la République a préféré s'aligner.
Le mufti, derrière son bureau, le combiné d'un téléphone fixe à l'oreille, est filmé en arrière plan. Le correspondant de la télévision nationale explique pendant ce temps que le représentant de l'Etat reçoit les rapports des différents gouvernorats, indiquant si la lune était visible ou non dans chacune des régions.
L'observation de la nouvelle lune est la technique utilisée en Tunisie et dans la grande majorité des pays musulmans pour connaître le début d'un mois lunaire, correspondant dans ce cas au premier jour de l'Aïd El Fitr.
Suspense
Plusieurs séquences sont diffusées en direct, durant le journal, pour informer de "l'évolution de la situation".
"La lune n'était pas visible dans 21 gouvernorats, il en reste 3", a annoncé le correspondant à la 20ème minute du JT, indiquant que le "résultat" final n'était pas encore connu.
30 minutes plus tard, le correspondant indique que le contact avec les 24 gouvernorats tunisiens avaient été établi, sans que la lune n'ait été visible... Mais ce n'est pas fini. "Il y a d'autres moyens de calcul", précise le journaliste, avant de donner la parole au Mufti de la République.
Le Mufti se contredit
Hamda Saïed cite dans un premier temps des textes religieux fixant le nombre de jours de jeûne du mois de Ramadan. "Jeûnez à la vue (du croissant de lune) et mangez à sa vue. Et si l'observation n'est pas claire, terminez les trente jours", a-t-il énoncé.
Pourtant, le Mufti de la République va rapidement contredire cette citation, se basant à demi-mot sur les calculs scientifiques. Il justifie sa décision par un alignement avec la grande majorité des pays arabes et musulmans et annonce que le premier jour de l'Aïd aura lieu ce lundi, après 29 jours de jeûne, sans que la lune ne soit observée.
"En application de l'arrêté républicain portant sur la fixation de chaque mois lunaire par l'observation et en s'aidant du calcul, les commissions d'observation du croissant lunaire ont effectué leur travail sur tout le territoire", a indiqué le Mufti, sans s'exprimer sur l'impossibilité d'observer le croissant de lune en Tunisie.
"Attachés au principe de l'unité de la Oumma et vu l'annonce de nombreux pays arabes et musulmans (...), demain lundi 28 juillet 2014 sera le premier jour du mois de Chawwal 1435, correspondant au premier jour de l'Aïd El Fitr", a-t-il finalement statué.
Cette déclaration a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Entre indignations et railleries, certains internautes tunisiens, dont des responsables politiques, se sont montrés sceptiques.
Post by Faouzi Charfi.
Facilement observable en Amérique Latine, le croissant de lune sera "impossible" à voir dans les pays arabes, avait assuré une semaine auparavant Smaïl Mostefaoui, docteur en Planétologie, à Saphir News. "Mais cela n’empêche pas pour autant que l’Arabie Saoudite qui, par le passé, s'était déjà trompée et 'garde un œil sur les calculs', puisse annoncer l’Aïd el-Fitr pour la date du 28 juillet", avait-il prédit.
Les calculs scientifiques avaient effectivement fixé le premier jour de l'Aïd au lundi 28 juillet. Ces mêmes calculs n'avaient pourtant pas été pris en compte pour l'annonce du début du mois de Ramadan, fixé scientifiquement au 28 juin 2014. Le mois de Ramadan avait ainsi commencé un jour plus tard dans la plupart des pays musulmans, faute de lune à observer.
Science ou tradition? Aucun ne l'emporte. Dans le doute, le Mufti de la République a préféré s'aligner.
LIRE AUSSI: Ramadan en France: La tradition l'emporte sur la science!