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Gaza: Frappes meurtrières sur un marché de Chajaya durant la trêve acceptée plus tôt par Israël

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L'armée israélienne a lancé des frappes mercredi à Gaza tuant 17 personnes sur un marché bondé pendant la trêve humanitaire, quelques heures après avoir touché un refuge de l'ONU qui a dénoncé un "carnage".

Au moins 100 Palestiniens ont péri mercredi dans la bande de Gaza, l'une des journées les plus sanglantes depuis le début le 8 juillet du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, alors que les trêves décrétées ont quasiment toutes volé en éclats.

Trois soldats israéliens sont morts dans les affrontements avec les combattants palestiniens à Gaza, portant à 56 le nombre de militaires tués, le bilan le plus lourd pour l'armée depuis sa guerre contre le Hezbollah libanais en 2006.

Après avoir intensifié ses frappes, l'armée israélienne avait annoncé une trêve de quatre heures s'achevant à 16H00 GMT (19H00 locales), tout en soulignant qu'elle ne s'appliquerait pas aux zones où ses soldats sont engagés dans des opérations à l'intérieur de Gaza.

Cette annonce avait été rejetée comme "un coup publicitaire" par le Hamas qui contrôle Gaza, et qui a continué à tirer des roquettes sur Israël.

Avant la fin de la trêve, une frappe israélienne a visé un marché de Chajaya, une banlieue de l'est de la ville de Gaza, où 17 personnes ont été tuées et 150 blessées, selon les secours locaux.

La chaîne de télévision al-Aqsa, qui dépend du Hamas, a diffusé des images insoutenables du drame sur lesquelles on voit des passants évacuer sur des couvertures tendues ou des brancards des corps inanimés, dont des enfants, vers une ambulance ou des véhicules particuliers. D'autres gisaient dans la rue. De nombreuses victimes ensanglantées, parfois mutilées, étaient visibles.

Parmi les personnes inanimées figurait un homme muni d'un gilet pare-balles et d'un casque.

En 23 jours de conflit déclenché par une offensive aérienne israélienne étendue ensuite à un assaut terrestre pour faire cesser les tirs de roquettes, 1.330 Palestiniens sont morts et plus de 7.300 blessés, en majorité des civils selon les secours locaux.

Nulle part à l'abri

Dans le camp de réfugiés de Jabaliya (nord), au moins seize Palestiniens, dont des enfants, sont morts dans la chute de deux obus sur l'une des 83 écoles de l'ONU utilisées pour accueillir les civils fuyant les combats.

L'Agence pour l'Aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a dénoncé une "grave violation du droit international" par Israël et exigé que "des comptes soient rendus". Elle a réclamé "une action politique déterminée pour mettre un terme immédiat au carnage". Six refuges de l'ONU ont été touchés par des frappes, selon l’UNRWA.

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Photo: AFP/Mahmud Hams



"Des enfants ont été tués alors qu'ils dormaient à côté de leurs parents sur le sol d'une salle de classe", "il s'agit de gens à qui l'armée israélienne avait ordonné de quitter leurs maisons", s'est indigné le patron de l’UNRWA, Pierre Krähenbühl.

Piégés dans un territoire minuscule, enclavé et soumis depuis 2006 à un blocus israélien, dont la frontière égyptienne a été fermée en 2012, les quelque 1,8 million de Gazaouis ne sont nulle part à l'abri.

"Il n'y avait que des enfants, que des jeunes ici. Pourquoi font-ils ça? Où peut aller la population", se désole Hicham al-Masri, l'un des réfugiés.



Israël rend le Hamas responsable de la mort de civils, l'accusant de s'en servir comme "boucliers humains".

La communauté internationale semble impuissante à briser cette infernale spirale de violence.

Berlin a exprimé sa "plus vive inquiétude", tandis que la France condamnait, sans incriminer Israël, le bombardement de Jabaliya.

A en croire l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), le Hamas et son allié du Jihad islamique, seraient prêts à observer un cessez-le-feu de 24 heures, et attendent de se rendre en Egypte.

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Photo: AFP/Said Khatib



Dialogue de sourds

Néanmoins le dialogue de sourds perdure.

Israël, confronté à un adversaire le dos au mur et de plus en plus aguerri, a prévenu qu'il ne quitterait pas Gaza, dont il s'était unilatéralement retiré en 2005, tant que ne serait pas annihilée la menace militaire des groupes armés sur sa population.

Dans une rare déclaration publique, Mohammed Deif, le chef de la branche armée du Hamas, a rejeté tout cessez-le-feu "sans l'arrêt de l'agression et la levée du siège", c'est-à-dire du blocus.

A en croire les sondages, le gouvernement israélien est soutenu par une opinion publique qui appuie très majoritairement une poursuite de la campagne militaire.

Elle exige une destruction des roquettes et des tunnels utilisés par le Hamas et le Jihad islamique pour mener des attaques au coeur de l'Etat hébreu.

Les sirènes sonnaient encore dans les villes d'Israël mercredi, avec 23 tirs recensés par l'armée à 13H30 GMT. Deux civils israéliens et un ouvrier thaïlandais ont péri dans des tirs de roquettes depuis le 8 juillet.


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