Un déploiement inhabituel de forces a eu lieu dans des zones stratégiques à Bagdad dans la nuit de dimanche à lundi 11 août, peu de temps avant que le Premier ministre chiite annonce son intention de déposer une plainte contre le président, qu'il accuse d'avoir violé la Constitution.
"Il y a une forte présence de membres de la sécurité, de la police et de l'armée, spécialement autour de la 'zone verte'", un quartier hautement protégé où sont basées les institutions clé du pays, a indiqué un haut responsable de la police à l'AFP. Ce déploiement de forces loyales au chef du gouvernement a débuté vers 19h30 GMT, 90 minutes avant que le Premier ministre Nouri al-Maliki annonce à la télévision d'Etat qu'il allait déposer une plainte contre le président Fouad Masoum, chose désormais faite.
Ces mesures de sécurité "sont très inhabituelles et ressemblent à celles que nous imposons pour un état d'urgence", a déclaré ce haut responsable de la police. "De nombreuses rues ont été fermées, ainsi que plusieurs ponts clé", a précisé un responsable au ministère de l'Intérieur. "Tout est lié à la situation politique", a-t-il ajouté.
"Aujourd'hui je vais déposer une plainte devant la Cour fédérale contre le président", a annoncé Nouri al-Maliki dans une déclaration surprise retransmise à minuit (21h00 GMT) par la télévision d'Etat. Il accuse le président d'avoir violé deux fois la Constitution, notamment en ne confiant pas à un Premier ministre désigné la mission de former un nouveau gouvernement.
"Le discours de Maliki, suivi de cette démonstration de force, est survenu à un moment où le Premier ministre irakien, au pouvoir depuis 2006, semblait particulièrement menacé. La Cour fédérale irakienne a cependant confirmé lundi 11 août que la coalition de Nouri al-Maliki était la plus importante du Parlement, donnant ainsi raison à ce dernier. "La Cour fédérale annonce qu'elle confirme que l'Etat de droit est le bloc le plus important du Parlement", a indiqué la télévision officielle. Selon la Constitution, le président irakien doit désigner un Premier ministre issu de la première force du Parlement, ce qui ouvrirait de fait la voie à un troisième mandat de Nouri al-Maliki.
Haïdar al-Abadi chargé de former le nouveau gouvernement
Le bloc chiite du Parlement irakien a pourtant désigné Haïdar al-Abadi comme candidat au poste de Premier ministre à la place du sortant Nouri al-Maliki, ont indiqué des sources parlementaires à l'AFP lundi. Peu après, on a appris que le président Fouad Masoum avait chargé Haïdar al-Abadi de former le nouveau gouvernement. "Le pays est entre vos mains", a déclaré Fouad Massoum à Haïdar al-Abadi, peu après que ce dernier eut été choisi par l'Alliance nationale, le bloc parlementaire chiite, comme son candidat au poste de Premier ministre à la place du sortant Nouri al-Maliki.
"L'Alliance nationale irakienne a désigné Haïdar al-Abadi comme son candidat pour le poste de Premier ministre", a déclaré un député, une information confirmée par plusieurs autres sources parlementaires. Haïdar al-Abadi, né en 1952 et titulaire d'un doctorat de l'université de Manchester, est actuellement le premier vice-président du Parlement.
Le président irakien Fouad Massoum a la charge de désigner le candidat du bloc majoritaire au Parlement comme Premier ministre, un processus retardé par les disputes politiques et la vague de violence ravageant le pays. La coalition du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki fait partie de l'Alliance nationale irakienne mais on ignore si elle soutient la candidature de Haïdar al-Abadi.
En juin dernier, Haïdar al-Abadi s'était fait remarquer en menaçant les Etats-Unis de faire appel à l'Iran si l'armée américaine n'aidait pas le gouvernement irakien en menant des frappes aériennes contre les jihadistes de l'Etat islamique. La perspective de frappes aériennes américaines avait été qualifiée d'"acte complètement irresponsable" par le secrétaire d'Etat américain John Kerry, même si les Etats-Unis ont finalement commencé à bombarder des positions d'artillerie de l'Etat islamique le 8 août.
Les occidentaux se félicitent de cette nomination
Peu après sa nomination, les Etats-Unis ont félicité le nouveau Premier ministre irakien. "Nous félicitons Haïdar al-Abadi pour sa nomination et l'exhortons à former un gouvernement et un programme d'envergure nationale aussi vite que possible", a écrit Brett McGurk, le diplomate du département d'Etat chargé de l'Irak et de l'Iran, sur son compte Twitter.
Abadi veut former "rapidement" un gouvernement "ouvert" a fait savoir la Maison Blanche lundi soir. L'Union européenne, la Grande-Bretagne et la France, dont le président François Hollande (tout comme son homologue turc Recep Tayyip Erdogan) a appelé à un "gouvernement d'union nationale", ont aussi félicité le Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi. Ce dernier a désormais 30 jours pour former un gouvernement appelé à inclure toutes les forces politiques du pays.
Aucune réaction n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès des services de Nouri al-Maliki, qui dirigeait le gouvernement depuis 2006 et cherchait coûte que coûte à rester au pouvoir malgré les violentes critiques contre sa politique confessionnelle, qui a aliéné la minorité sunnite, et son autoritarisme.
Soutien américain pour le président
Après le discours de Maliki, Washington avait aussitôt exprimé son soutien au président: "Les Etats-Unis soutiennent pleinement le président Fouad Masoum dans son rôle de garant de la Constitution irakienne", a déclaré la porte-parole du département d'Etat Mary Harf. "Nous réaffirmons notre soutien à un processus de sélection d'un Premier ministre qui puisse représenter les aspirations du peuple irakien en créant un consensus national et en gouvernant de manière ouverte", a-t-elle indiqué.
"Nous rejetons tout effort visant à aboutir à des résultats à travers la coercition ou la manipulation du processus constitutionnel ou judiciaire", a-t-elle averti. La coalition de Nouri al-Maliki, un chiite, a remporté les législatives du 30 avril et ce dernier vise un 3e mandat, mais il est vivement critiqué pour son autoritarisme et son choix de marginaliser la minorité sunnite.
Le secrétaire d'Etat américain avait de son côté mis en demeure son Premier ministre, Nouri al-Maliki, de ne pas ajouter la crise politique aux urgences militaire et humanitaire. "Nous soutenons fermement le président Massoum (qui) a la responsabilité de garantir la Constitution de l'Irak", a déclaré John Kerry lors d'un déplacement à Sydney. "Nous espérons que M. Maliki ne causera pas de problèmes", a-t-il ajouté.
Malgré l'enjeu, le Parlement a reporté dimanche au 19 août une session faute de consensus entre les députés sur le choix du Premier ministre. Lors d'un déplacement en Irak dimanche, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a appelé à la mise en place d'un gouvernement d'union: "Il faut que tous les Irakiens se sentent représentés et puissent ensemble mener la bataille contre le terrorisme".
Les Kurdes reprennent la main
Sur le plan militaire, alors que les forces kurdes ont subi ces derniers jours plusieurs revers face aux insurgés sunnites, menés par les jihadistes de l'Etat islamique (EI), elles ont repris la main dimanche, au troisième jour des frappes aériennes menées par les Etats-Unis.
"Les peshmergas ont libéré Makhmour et Gwer (...) Le soutien aérien américain a aidé", a affirmé un porte-parole des forces kurdes, Halgord Hekmat. Makhmour et Gwer, prises il y a quelques jours par des insurgés sunnites, sont situées au sud-ouest de la capitale du Kurdistan irakien, Erbil, où Washington a évacué une partie du personnel de son consulat.
Les Etats-Unis, qui se sont retirés d'Irak il y a près de trois ans, ont commencé vendredi à mener des frappes contre les positions des insurgés. Dimanche, les forces américaines ont poursuivi leurs attaques, affirmant avoir mené "avec succès de multiples frappes aériennes, tant avec des avions qu'avec des drones, pour défendre les forces kurdes près d'Erbil".
L'avancée de l'EI a jeté ces derniers jours plus de 200.000 personnes sur les routes avec notamment la prise de Qaraqosh, plus grande ville chrétienne d'Irak située entre Mossoul et Erbil, et de Sinjar, bastion des Yézidis, une minorité kurdophone non musulmane, à l'ouest de Mossoul. Nombre de Yézidis sont piégés dans les arides montagnes environnantes, menacés autant par la faim et la soif que par les jihadistes.
"Crimes contre l'humanité"
Face à cette situation, les Etats-Unis ont largué en quatre fois depuis jeudi soir "plus de 74.000 repas et plus de 56.780 litres d'eau potable" aux populations en détresse, a indiqué dimanche le Pentagone. Le Royaume-Uni a également commencé dimanche à larguer de l'aide.
L'Union européenne a dénoncé des "crimes contre l'humanité" dans les zones où progressent les jihadistes, évoquant des "persécutions et des violations des droits humains fondamentaux". Au Vatican, le pape s'est dit "effaré et incrédule" face aux informations relatant les "violences de tout type" en Irak, et a appelé à "une solution politique efficace au niveau international et local" pour les stopper. Les forces kurdes en Irak, Syrie et Turquie travaillent ensemble pour briser le siège autour des monts Sinjar et secourir les déplacés.
"Il y a une forte présence de membres de la sécurité, de la police et de l'armée, spécialement autour de la 'zone verte'", un quartier hautement protégé où sont basées les institutions clé du pays, a indiqué un haut responsable de la police à l'AFP. Ce déploiement de forces loyales au chef du gouvernement a débuté vers 19h30 GMT, 90 minutes avant que le Premier ministre Nouri al-Maliki annonce à la télévision d'Etat qu'il allait déposer une plainte contre le président Fouad Masoum, chose désormais faite.
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Ces mesures de sécurité "sont très inhabituelles et ressemblent à celles que nous imposons pour un état d'urgence", a déclaré ce haut responsable de la police. "De nombreuses rues ont été fermées, ainsi que plusieurs ponts clé", a précisé un responsable au ministère de l'Intérieur. "Tout est lié à la situation politique", a-t-il ajouté.
"Aujourd'hui je vais déposer une plainte devant la Cour fédérale contre le président", a annoncé Nouri al-Maliki dans une déclaration surprise retransmise à minuit (21h00 GMT) par la télévision d'Etat. Il accuse le président d'avoir violé deux fois la Constitution, notamment en ne confiant pas à un Premier ministre désigné la mission de former un nouveau gouvernement.
"Le discours de Maliki, suivi de cette démonstration de force, est survenu à un moment où le Premier ministre irakien, au pouvoir depuis 2006, semblait particulièrement menacé. La Cour fédérale irakienne a cependant confirmé lundi 11 août que la coalition de Nouri al-Maliki était la plus importante du Parlement, donnant ainsi raison à ce dernier. "La Cour fédérale annonce qu'elle confirme que l'Etat de droit est le bloc le plus important du Parlement", a indiqué la télévision officielle. Selon la Constitution, le président irakien doit désigner un Premier ministre issu de la première force du Parlement, ce qui ouvrirait de fait la voie à un troisième mandat de Nouri al-Maliki.
Haïdar al-Abadi chargé de former le nouveau gouvernement
Le bloc chiite du Parlement irakien a pourtant désigné Haïdar al-Abadi comme candidat au poste de Premier ministre à la place du sortant Nouri al-Maliki, ont indiqué des sources parlementaires à l'AFP lundi. Peu après, on a appris que le président Fouad Masoum avait chargé Haïdar al-Abadi de former le nouveau gouvernement. "Le pays est entre vos mains", a déclaré Fouad Massoum à Haïdar al-Abadi, peu après que ce dernier eut été choisi par l'Alliance nationale, le bloc parlementaire chiite, comme son candidat au poste de Premier ministre à la place du sortant Nouri al-Maliki.
"L'Alliance nationale irakienne a désigné Haïdar al-Abadi comme son candidat pour le poste de Premier ministre", a déclaré un député, une information confirmée par plusieurs autres sources parlementaires. Haïdar al-Abadi, né en 1952 et titulaire d'un doctorat de l'université de Manchester, est actuellement le premier vice-président du Parlement.
Le président irakien Fouad Massoum a la charge de désigner le candidat du bloc majoritaire au Parlement comme Premier ministre, un processus retardé par les disputes politiques et la vague de violence ravageant le pays. La coalition du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki fait partie de l'Alliance nationale irakienne mais on ignore si elle soutient la candidature de Haïdar al-Abadi.
En juin dernier, Haïdar al-Abadi s'était fait remarquer en menaçant les Etats-Unis de faire appel à l'Iran si l'armée américaine n'aidait pas le gouvernement irakien en menant des frappes aériennes contre les jihadistes de l'Etat islamique. La perspective de frappes aériennes américaines avait été qualifiée d'"acte complètement irresponsable" par le secrétaire d'Etat américain John Kerry, même si les Etats-Unis ont finalement commencé à bombarder des positions d'artillerie de l'Etat islamique le 8 août.
Les occidentaux se félicitent de cette nomination
Peu après sa nomination, les Etats-Unis ont félicité le nouveau Premier ministre irakien. "Nous félicitons Haïdar al-Abadi pour sa nomination et l'exhortons à former un gouvernement et un programme d'envergure nationale aussi vite que possible", a écrit Brett McGurk, le diplomate du département d'Etat chargé de l'Irak et de l'Iran, sur son compte Twitter.
4/5 We congratulate Dr. Hayder al-Abadi on the nomination and urge him to form a new cabinet and national program as swiftly as possible.
— Brett McGurk (@brett_mcgurk) 11 Août 2014
Abadi veut former "rapidement" un gouvernement "ouvert" a fait savoir la Maison Blanche lundi soir. L'Union européenne, la Grande-Bretagne et la France, dont le président François Hollande (tout comme son homologue turc Recep Tayyip Erdogan) a appelé à un "gouvernement d'union nationale", ont aussi félicité le Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi. Ce dernier a désormais 30 jours pour former un gouvernement appelé à inclure toutes les forces politiques du pays.
Aucune réaction n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès des services de Nouri al-Maliki, qui dirigeait le gouvernement depuis 2006 et cherchait coûte que coûte à rester au pouvoir malgré les violentes critiques contre sa politique confessionnelle, qui a aliéné la minorité sunnite, et son autoritarisme.
Soutien américain pour le président
Après le discours de Maliki, Washington avait aussitôt exprimé son soutien au président: "Les Etats-Unis soutiennent pleinement le président Fouad Masoum dans son rôle de garant de la Constitution irakienne", a déclaré la porte-parole du département d'Etat Mary Harf. "Nous réaffirmons notre soutien à un processus de sélection d'un Premier ministre qui puisse représenter les aspirations du peuple irakien en créant un consensus national et en gouvernant de manière ouverte", a-t-elle indiqué.
"Nous rejetons tout effort visant à aboutir à des résultats à travers la coercition ou la manipulation du processus constitutionnel ou judiciaire", a-t-elle averti. La coalition de Nouri al-Maliki, un chiite, a remporté les législatives du 30 avril et ce dernier vise un 3e mandat, mais il est vivement critiqué pour son autoritarisme et son choix de marginaliser la minorité sunnite.
Le secrétaire d'Etat américain avait de son côté mis en demeure son Premier ministre, Nouri al-Maliki, de ne pas ajouter la crise politique aux urgences militaire et humanitaire. "Nous soutenons fermement le président Massoum (qui) a la responsabilité de garantir la Constitution de l'Irak", a déclaré John Kerry lors d'un déplacement à Sydney. "Nous espérons que M. Maliki ne causera pas de problèmes", a-t-il ajouté.
Malgré l'enjeu, le Parlement a reporté dimanche au 19 août une session faute de consensus entre les députés sur le choix du Premier ministre. Lors d'un déplacement en Irak dimanche, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a appelé à la mise en place d'un gouvernement d'union: "Il faut que tous les Irakiens se sentent représentés et puissent ensemble mener la bataille contre le terrorisme".
Les Kurdes reprennent la main
Sur le plan militaire, alors que les forces kurdes ont subi ces derniers jours plusieurs revers face aux insurgés sunnites, menés par les jihadistes de l'Etat islamique (EI), elles ont repris la main dimanche, au troisième jour des frappes aériennes menées par les Etats-Unis.
"Les peshmergas ont libéré Makhmour et Gwer (...) Le soutien aérien américain a aidé", a affirmé un porte-parole des forces kurdes, Halgord Hekmat. Makhmour et Gwer, prises il y a quelques jours par des insurgés sunnites, sont situées au sud-ouest de la capitale du Kurdistan irakien, Erbil, où Washington a évacué une partie du personnel de son consulat.
Les Etats-Unis, qui se sont retirés d'Irak il y a près de trois ans, ont commencé vendredi à mener des frappes contre les positions des insurgés. Dimanche, les forces américaines ont poursuivi leurs attaques, affirmant avoir mené "avec succès de multiples frappes aériennes, tant avec des avions qu'avec des drones, pour défendre les forces kurdes près d'Erbil".
L'avancée de l'EI a jeté ces derniers jours plus de 200.000 personnes sur les routes avec notamment la prise de Qaraqosh, plus grande ville chrétienne d'Irak située entre Mossoul et Erbil, et de Sinjar, bastion des Yézidis, une minorité kurdophone non musulmane, à l'ouest de Mossoul. Nombre de Yézidis sont piégés dans les arides montagnes environnantes, menacés autant par la faim et la soif que par les jihadistes.
"Crimes contre l'humanité"
Face à cette situation, les Etats-Unis ont largué en quatre fois depuis jeudi soir "plus de 74.000 repas et plus de 56.780 litres d'eau potable" aux populations en détresse, a indiqué dimanche le Pentagone. Le Royaume-Uni a également commencé dimanche à larguer de l'aide.
L'Union européenne a dénoncé des "crimes contre l'humanité" dans les zones où progressent les jihadistes, évoquant des "persécutions et des violations des droits humains fondamentaux". Au Vatican, le pape s'est dit "effaré et incrédule" face aux informations relatant les "violences de tout type" en Irak, et a appelé à "une solution politique efficace au niveau international et local" pour les stopper. Les forces kurdes en Irak, Syrie et Turquie travaillent ensemble pour briser le siège autour des monts Sinjar et secourir les déplacés.
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