L'avancée de l'Etat islamique, face à laquelle Barack Obama envisage désormais des frappes aériennes en Syrie, a fait évoluer l'approche du président, jusqu'à présent réticent à s'impliquer directement dans les conflits du Moyen-Orient.
La décapitation d'un journaliste américain et la présence de nombre d'occidentaux parmi les combattants jihadistes qui pourraient un jour semer la terreur en Europe et aux Etats-Unis, ont manifestement changé la perception de la menace à la Maison Blanche.
L'exécution de James Foley, qui a "choqué la conscience du monde entier" selon les termes de M. Obama, pourrait aussi rendre une action militaire en Syrie moins difficile à faire accepter à une opinion publique américaine échaudée par plus d'une décennie de guerre en Afghanistan et en Irak.
Mais après deux semaines de raids aériens - une centaine de frappes au total - contre les jihadistes en Irak, plusieurs responsables de l'administration laissent entendre qu'une nouvelle phase militaire est en préparation.
"Menace pour les USA et l'Europe"
Ben Rhodes, proche conseiller de M. Obama sur la politique étrangère, assure que Washington fera ce qui est nécessaire sans être "limité par des frontières". Pour le général Martin Dempsey, plus haut gradé américain, l'EI "est une menace régionale qui sera bientôt une menace pour les Etats-Unis et l'Europe".
Selon un ancien haut responsable de l'administration, ce changement de ton semble indiquer que la Maison Blanche se situe "à un tournant" dans sa réponse aux jihadistes ultra-radicaux qui ont progressé de façon fulgurante depuis début juin. "J'ai le sentiment qu'ils ont passé la vitesse supérieure", explique-t-il.
Le Pentagone s'apprête à envoyer des avions-espions et des drones au-dessus de la Syrie pour repérer les jihadistes et préparer le terrain à d'éventuelles frappes, a indiqué lundi à l'AFP un responsable américain sous couvert de l'anonymat.
"Les Etats-Unis sont, de facto, en guerre contre l'EI. Il va y avoir une escalade, c'est inévitable", estime Hussein Ibish, chercheur à l'American Task Force on Palestine, centre de réflexion de Washington.
Washington et Damas contre l'EI
Il y a un an presque jour pour jour, M. Obama envisageait des frappes contre le régime de Bachar al-Assad accusé d'attaques à l'arme chimique. Confronté à un Congrès hostile et une opinion publique réticente, il y avait renoncé au dernier moment.
Aujourd'hui, il étudie des frappes contre l'EI, qui est aussi l'ennemi du régime de Damas. L'objectif militaire est très différent, mais l'administration Obama, dont les éventuelles frappes pourraient, de fait, aider le régime d'Assad, se retrouve dans une situation délicate.
"Nous ne considérons pas que nous sommes du même côté simplement parce qu'il y a un ennemi commun", a tenté d'expliquer lundi Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat.
Conscient de la position inconfortable des Etats-Unis, le gouvernement syrien n'a pas tardé à s'engouffrer dans la brèche. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, il a affirmé lundi être prêt à coopérer avec la communauté internationale, tout en soulignant aussitôt que toute frappe américaine contre les jihadistes sur son territoire devait être coordonnée avec lui, au risque d'être considérée comme une agression.
EI a "effacé" la frontière Irako-syrienne
Le régime Assad espère placer les occidentaux devant un fait accompli: "l'opposition est morte, l'EI représente un plus grand mal que nous; nous n'avez pas d'autre choix que de travailler avec nous contre eux", résume Frederic Hof, du Centre Rafik Hariri sur le Moyen-Orient.
La Maison Blanche n'a pas directement répondu au gouvernement syrien mais clairement laissé entendre que les Etats-Unis étaient prêts à agir sans l'accord de Damas, comme ils l'ont fait par le passé.
"Le président a déjà démontré sa volonté d'utiliser la force pour protéger les Américains quelles que soient les frontières", a affirmé Josh Earnest, citant l'exemple du raid contre la résidence d'Oussama Ben Laden au Pakistan, en mai 2011, pour lequel Islamabad n'avait pas été averti à l'avance.
Pour Hussein Ibish, la situation sur le terrain rend ce débat largement artificiel: "A partir du moment où vous vous lancez dans une guerre contre l'EI en Irak, parler de la frontière syrienne est hors de propos: l'EI l'a effacée".
La décapitation d'un journaliste américain et la présence de nombre d'occidentaux parmi les combattants jihadistes qui pourraient un jour semer la terreur en Europe et aux Etats-Unis, ont manifestement changé la perception de la menace à la Maison Blanche.
L'exécution de James Foley, qui a "choqué la conscience du monde entier" selon les termes de M. Obama, pourrait aussi rendre une action militaire en Syrie moins difficile à faire accepter à une opinion publique américaine échaudée par plus d'une décennie de guerre en Afghanistan et en Irak.
"Le président n'a pris aucune décision concernant des opérations militaire en Syrie", a assuré lundi son porte-parole Josh Earnest.
Mais après deux semaines de raids aériens - une centaine de frappes au total - contre les jihadistes en Irak, plusieurs responsables de l'administration laissent entendre qu'une nouvelle phase militaire est en préparation.
"Menace pour les USA et l'Europe"
Ben Rhodes, proche conseiller de M. Obama sur la politique étrangère, assure que Washington fera ce qui est nécessaire sans être "limité par des frontières". Pour le général Martin Dempsey, plus haut gradé américain, l'EI "est une menace régionale qui sera bientôt une menace pour les Etats-Unis et l'Europe".
Selon un ancien haut responsable de l'administration, ce changement de ton semble indiquer que la Maison Blanche se situe "à un tournant" dans sa réponse aux jihadistes ultra-radicaux qui ont progressé de façon fulgurante depuis début juin. "J'ai le sentiment qu'ils ont passé la vitesse supérieure", explique-t-il.
Le Pentagone s'apprête à envoyer des avions-espions et des drones au-dessus de la Syrie pour repérer les jihadistes et préparer le terrain à d'éventuelles frappes, a indiqué lundi à l'AFP un responsable américain sous couvert de l'anonymat.
"Les Etats-Unis sont, de facto, en guerre contre l'EI. Il va y avoir une escalade, c'est inévitable", estime Hussein Ibish, chercheur à l'American Task Force on Palestine, centre de réflexion de Washington.
Washington et Damas contre l'EI
Il y a un an presque jour pour jour, M. Obama envisageait des frappes contre le régime de Bachar al-Assad accusé d'attaques à l'arme chimique. Confronté à un Congrès hostile et une opinion publique réticente, il y avait renoncé au dernier moment.
Aujourd'hui, il étudie des frappes contre l'EI, qui est aussi l'ennemi du régime de Damas. L'objectif militaire est très différent, mais l'administration Obama, dont les éventuelles frappes pourraient, de fait, aider le régime d'Assad, se retrouve dans une situation délicate.
"Nous ne considérons pas que nous sommes du même côté simplement parce qu'il y a un ennemi commun", a tenté d'expliquer lundi Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat.
Conscient de la position inconfortable des Etats-Unis, le gouvernement syrien n'a pas tardé à s'engouffrer dans la brèche. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, il a affirmé lundi être prêt à coopérer avec la communauté internationale, tout en soulignant aussitôt que toute frappe américaine contre les jihadistes sur son territoire devait être coordonnée avec lui, au risque d'être considérée comme une agression.
EI a "effacé" la frontière Irako-syrienne
Le régime Assad espère placer les occidentaux devant un fait accompli: "l'opposition est morte, l'EI représente un plus grand mal que nous; nous n'avez pas d'autre choix que de travailler avec nous contre eux", résume Frederic Hof, du Centre Rafik Hariri sur le Moyen-Orient.
La Maison Blanche n'a pas directement répondu au gouvernement syrien mais clairement laissé entendre que les Etats-Unis étaient prêts à agir sans l'accord de Damas, comme ils l'ont fait par le passé.
"Le président a déjà démontré sa volonté d'utiliser la force pour protéger les Américains quelles que soient les frontières", a affirmé Josh Earnest, citant l'exemple du raid contre la résidence d'Oussama Ben Laden au Pakistan, en mai 2011, pour lequel Islamabad n'avait pas été averti à l'avance.
Pour Hussein Ibish, la situation sur le terrain rend ce débat largement artificiel: "A partir du moment où vous vous lancez dans une guerre contre l'EI en Irak, parler de la frontière syrienne est hors de propos: l'EI l'a effacée".
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