Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan entame officiellement aujourd'hui un premier mandat de cinq ans à la tête du pays qui doit prolonger le règne sans partage qu'il y exerçait depuis 2003 en tant que Premier ministre.
Deux semaines après sa victoire sans bavure dès le premier tour du scrutin, M. Erdogan, 60 ans, doit prêter serment à 11h00 GMT devant le Parlement et succéder ainsi à son compagnon de route Abdullah Gül à un poste d'où il entend bien continuer à diriger la marche de la Turquie.
Pour s'assurer les coudées franches, l'homme fort de la Turquie a choisi un fidèle pour lui succéder à la tête du parti au pouvoir et du gouvernement, le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu.
La présence des chefs d'Etat et du gouvernement d'une dizaine de pays est annoncée à son investiture, dont le président ukrainien Petro Poroshenko, selon l'agence de presse gouvernementale Anatolie.
Sitôt en place, M. Erdogan doit charger jeudi son dauphin de former sa nouvelle équipe ministérielle, qui doit être présentée dès vendredi.
Les dirigeants des grands pays occidentaux, alliés de la Turquie au sein de l'Otan, se sont eux faits représenter, signe de leur défiance croissante envers un homme de plus en plus soupçonné de dérive autoritaire et islamiste.
Le chef du principal parti d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a ainsi décidé de bouder la cérémonie de jeudi, au nom de la défense de la "démocratie".
'Aucun conflit'
Malgré les critiques, les manifestations et les scandales qui l'ont éclaboussé, M. Erdogan a été élu chef de l'Etat avec 52% des suffrages le 10 août, dès le premier tour d'un scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel direct.
De loin l'homme politique le plus populaire du pays depuis le fondateur emblématique de la Turquie moderne Mustafa Kemal Atatürk, il ne fait pas mystère de vouloir garder les rênes du pays jusqu'en 2023, date du centenaire de la République.
En lui remettant mercredi les clés de son Parti de la justice et du développement (AKP), Recep Tayyip Erdogan a clairement fait comprendre que M. Davutoglu poursuivrait la même voie politique que lui.
"Les noms changent aujourd'hui mais l'essence, la mission, l'esprit, les objectifs et les idéaux (que nous défendons) restent", a-t-il lancé dans son dernier discours de chef de parti.
Déjà qualifié de "marionnette" par l'opposition, son successeur lui a clairement prêté allégeance.
"Nous allons construire la +nouvelle Turquie+ (le slogan électoral de M. Erdogan) main dans la main", a déclaré M. Davutoglu, "il n'y aura aucun conflit entre le président et son Premier ministre".
Dans la ligne des discours militants truffés de références religieuses de son prédécesseur, le futur Premier ministre a promis de poursuivre son combat contre les "ennemis de l'Etat", allusion au mouvement islamique de Fethullah Gülen honni par le régime, et accusé ceux qui ont manifesté en juin 2013 contre le gouvernement d'avoir voulu "détruire la confiance que nous avons rendue à notre peuple".
Comme le souhaite M. Erdogan, il a aussi fait sa "priorité" d'une réforme de la Constitution destinée à renforcer les prérogatives du président, jusque-là essentiellement protocolaires.
Un tel changement requiert une large victoire de l'AKP aux législatives prévues en juin 2015 afin d'obtenir la majorité des deux tiers (367 sièges sur 550) requise pour modifier la loi fondamentale. Le parti au pouvoir n'en détient que 313 aujourd'hui.
La composition de l'équipe ministérielle de M. Davutoglu fait l'objet de nombreuses spéculations.
Selon les indiscrétions parues dans la presse turque, l'actuel chef des services de renseignements (MIT) Hakan Fidan pourrait lui succéder à la tête de la diplomatie et les ministres en charge de l'économie et des finances devraient garder leurs portefeuilles pour rassurer les marchés financiers.
Deux semaines après sa victoire sans bavure dès le premier tour du scrutin, M. Erdogan, 60 ans, doit prêter serment à 11h00 GMT devant le Parlement et succéder ainsi à son compagnon de route Abdullah Gül à un poste d'où il entend bien continuer à diriger la marche de la Turquie.
Pour s'assurer les coudées franches, l'homme fort de la Turquie a choisi un fidèle pour lui succéder à la tête du parti au pouvoir et du gouvernement, le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu.
La présence des chefs d'Etat et du gouvernement d'une dizaine de pays est annoncée à son investiture, dont le président ukrainien Petro Poroshenko, selon l'agence de presse gouvernementale Anatolie.
Sitôt en place, M. Erdogan doit charger jeudi son dauphin de former sa nouvelle équipe ministérielle, qui doit être présentée dès vendredi.
Les dirigeants des grands pays occidentaux, alliés de la Turquie au sein de l'Otan, se sont eux faits représenter, signe de leur défiance croissante envers un homme de plus en plus soupçonné de dérive autoritaire et islamiste.
Le chef du principal parti d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a ainsi décidé de bouder la cérémonie de jeudi, au nom de la défense de la "démocratie".
'Aucun conflit'
Malgré les critiques, les manifestations et les scandales qui l'ont éclaboussé, M. Erdogan a été élu chef de l'Etat avec 52% des suffrages le 10 août, dès le premier tour d'un scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel direct.
De loin l'homme politique le plus populaire du pays depuis le fondateur emblématique de la Turquie moderne Mustafa Kemal Atatürk, il ne fait pas mystère de vouloir garder les rênes du pays jusqu'en 2023, date du centenaire de la République.
En lui remettant mercredi les clés de son Parti de la justice et du développement (AKP), Recep Tayyip Erdogan a clairement fait comprendre que M. Davutoglu poursuivrait la même voie politique que lui.
"Les noms changent aujourd'hui mais l'essence, la mission, l'esprit, les objectifs et les idéaux (que nous défendons) restent", a-t-il lancé dans son dernier discours de chef de parti.
"Ce n'est pas un adieu", s'est empressé d'ajouter le président Erdogan, qui a promis de "rester en contact" avec l'AKP, même si la Constitution lui impose de rompre tout contact au nom de sa nécessaire impartialité.
Déjà qualifié de "marionnette" par l'opposition, son successeur lui a clairement prêté allégeance.
"Nous allons construire la +nouvelle Turquie+ (le slogan électoral de M. Erdogan) main dans la main", a déclaré M. Davutoglu, "il n'y aura aucun conflit entre le président et son Premier ministre".
Dans la ligne des discours militants truffés de références religieuses de son prédécesseur, le futur Premier ministre a promis de poursuivre son combat contre les "ennemis de l'Etat", allusion au mouvement islamique de Fethullah Gülen honni par le régime, et accusé ceux qui ont manifesté en juin 2013 contre le gouvernement d'avoir voulu "détruire la confiance que nous avons rendue à notre peuple".
Comme le souhaite M. Erdogan, il a aussi fait sa "priorité" d'une réforme de la Constitution destinée à renforcer les prérogatives du président, jusque-là essentiellement protocolaires.
Un tel changement requiert une large victoire de l'AKP aux législatives prévues en juin 2015 afin d'obtenir la majorité des deux tiers (367 sièges sur 550) requise pour modifier la loi fondamentale. Le parti au pouvoir n'en détient que 313 aujourd'hui.
La composition de l'équipe ministérielle de M. Davutoglu fait l'objet de nombreuses spéculations.
Selon les indiscrétions parues dans la presse turque, l'actuel chef des services de renseignements (MIT) Hakan Fidan pourrait lui succéder à la tête de la diplomatie et les ministres en charge de l'économie et des finances devraient garder leurs portefeuilles pour rassurer les marchés financiers.
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