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En Syrie, rebelles modérés et jihadistes se liguent contre... d'autres rebelles jihadistes

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On se combat de plus en plus au sein de l'opposition syrienne.

Le quartier général des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant à Raqa, leur fief dans le nord de la Syrie, était assiégé lundi par des rebelles qui ont lancé une offensive généralisée contre ce groupe lié à Al-Qaïda.

Ce nouveau front totalement inédit, opposant l'EIIL aux rebelles coalisés qui étaient jusqu'à il y a récemment leurs alliés face au régime syrien, s'est ouvert vendredi, à moins de deux semaines d'une conférence de paix prévue en Suisse le 22 janvier.

Tous contre l'EIIL

A Raqa, unique capitale provinciale de Syrie échappant au régime de Bachar al-Assad et principal bastion de l'EIIL dans le pays, les rebelles assiègent depuis la nuit de dimanche à lundi le quartier général de ce groupe extrémiste.

"Ils sont parvenus à libérer 50 prisonniers syriens détenus par l'EIIL dans un autre bâtiment", a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Depuis la prise de Raqa par des jihadistes en mars 2013, les militants ont accusé l'EIIL d'y faire régner la terreur en pratiquant passages à tabac, enlèvements et assassinats. Des centaines de militants, rebelles et simples civils sont détenus dans la ville, selon l'OSDH.

C'est d'ailleurs ces exactions, dont le récent assassinat d'un médecin rebelle populaire, qui ont poussé plusieurs coalitions insurgées à lancer des attaques contre l'EILL, en particulier dans les provinces d'Alep (nord), d'Idleb (nord-ouest) puis à Raqa.

Les insurgés reprochent également à l'EIIL ses velléités hégémoniques en territoire rebelle, où le groupe est accusé d'avoir mené des décapitations, des enlèvements de militants pacifiques, de journalistes et de rebelles mais aussi d'imposer par la force son interprétation extrême de l'islam.

En juin 2013, des membres de l'EIIL avait abattu un garçon de 15 ans après l'avoir accusé de blasphème dans la ville d'Alep, provoquant un tollé.

Dans l'opposition, on ne sait plus qui est avec qui

En novembre 2013, l'AFP indiquait encore que "les groupes jihadistes combattent à la fois le régime syrien, les autres rebelles et les Kurdes".

Pendant que les Kurdes de la milice YPJ défendait leur territoire du Nord face aux incursions de plus en plus fréquentes des groupes islamistes, l'Armée syrienne libre, nationaliste, tentait de son côté de serrer les rangs après les défections successives de nombreuses sous-factions au cours des derniers mois.

Aujourd'hui, les "groupes jihadistes" ont commencé à se combattre entre eux.

Parmi les principales coalitions rebelles engagées dans le combat contre l'EIIL sont le puissant Front islamique et l'Armée des Moujahidine (islamiste) récemment créée.

Un autre groupe jihadiste, le Front al-Nosra, - la branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie - a également rejoint la bataille, en particulier à Raqa, où il était depuis des mois en rivalité avec l'EIIL, selon des militants et des rebelles. Selon Abdel Rahmane de l'OSDH, Al-Nosra aurait été le principal participant au siège du QG de l'EIIL.

Considéré par les Etats-Unis comme une organisation terroriste, le front Al-Nosra est formé principalement de Syriens, alors que l'EIIL compte de nombreux jihadistes étrangers dans ses rangs. Dans une récente tribune sur le HuffPost Maghreb, le spécialiste des mouvements jihadistes Romain Caillet a mis en lumière le fossé qui sépare les deux groupes.

LIRE AUSSI: De la désaffiliation de l'Etat islamique à al-Qaïda


Bachar Al-Assad se frotte les mains

Du côté des forces régulières, on peut en revanche compter sur le soutien de plus en plus appuyé d'une quinzaine de milices chiites irakiennes. Après le Hezbollah libanais, c'est le Hezbollah irakien, ainsi que de nombreuses autres factions de confession chiite, qui vient prêter main forte au régime de Bachar Al-Assad.

Tandis que la pluralité des forces rebelles semble desservir l'opposition, les soldats étrangers sont facilement intégrés aux côtés des troupes loyalistes.

L'hostilité grandissante de la majorité de l'opposition vis-à-vis de l'EIIL pourrait inciter les grandes puissances, soucieuses de ne pas voir leurs aides tomber entre les mains de groupes jihadistes, à apporter un soutien plus substantiel pour faire pencher la balance.

Mais à moins de deux semaines de la conférence de paix de Genève 2, la division grandissante entre factions rebelles ne peut que conforter la position de Bachar Al-Assad.

Le principal groupe au sein de la coalition, le Conseil national syrien (CNS), a déjà annoncé qu'il boycotterait la conférence, faute de garanties d'un départ du président.


LIRE AUSSI
: L'EIIL a pris la ville de Fallouja en Irak


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