Le gouvernement turc a démis de leurs fonctions 350 policiers supplémentaires, dont des responsables chargés de la lutte contre les crimes financiers, dans le cadre du scandale de corruption qui secoue le pays, ont rapporté mardi les médias turcs. A cette purge massive opérée dans la nuit du lundi s'est ajoutée une réaffectation de près de 600 officiers de police le lendemain.
Dans cette nouvelle charrette figurent les chefs des services chargés de la lutte contre les crimes financiers, la piraterie informatique et le crime organisé à Ankara, a précisé l'agence de presse Dogan citant un décret officiel publié dans la nuit.
Erdogan met la police au pas et fait la guerre à la justice
Trois enquêtes entreprises par la justice turque à compter de septembre 2012 ont abouti à une vaste opération policière le 17 décembre avec près d'une cinquantaine de personnes interpellées dont trois fils de ministres (Intérieur, Economie et Environnement), le directeur d’une grande banque publique, Halkbank, le maire du district de Fatih à d’Istanbul, des hommes d’affaires et des fonctionnaires des ministères de l’Economie et de l’Environnement.
Ce coup de filet a fait l'effet d'une bombe pour le gouvernement d'Erdogan qui a enregistré la démission de trois de ses principales têtes d'affiche en raison de leur implication dans le scandale de corruption.
Tout en accusant une "organisation installée dans les institutions étatiques et particulièrement dans la justice et la police" de tenter d'"assassiner la stabilité et la sécurité turque", dans une allusion à peine voilée à la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, Erdogan a été forcé de remanier en profondeur son équipe gouvernementale.
Longtemps allié du Parti de la justice et du développement (AKP), le mouvement de M. Gülen, très influent dans la police et la magistrature, a déclaré la guerre au gouvernement pour dénoncer un projet de suppression d'écoles privées qui constituent pour la confrérie une manne financière.
Depuis la première vague d'interpellations qui a donné le coup d'envoi de cette affaire le 17 novembre, le gouvernement a déjà sanctionné plusieurs dizaines de hauts responsables policiers du pays, dont le préfet de police d'Istanbul, accusés de ne pas l'avoir tenu informé des développements de l'enquête judiciaire qui le menace.
Cette reprise en main de l'appareil policier a, semble-t-il, rapidement profité au gouvernement de l'AKP puisque, d'après la presse turque, le 24 décembre, le procureur en chef d’Istanbul aurait ordonné la mise en détention d’une trentaine de personnalités proches du régime dans le cadre d’une nouvelle affaire de corruption, mais ce dernier se serait heurté au refus des autorités de police de procéder à ces nouvelles arrestations.
Le Premier ministre islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan, a également engagé un bras de fer avec la justice, procédant notamment à la nomination de plusieurs magistrats jugés politiquement sûrs pour tenter d'étouffer l'enquête.
Un rapprochement avec l'armée pour faire diversion?
Parallèlement aux développements politico-judiciaires du plus gros scandale qu'ait connu l'AKP depuis sa prise du pouvoir, une autre affaire que l'on croyait classée, celle des vastes procès Ergenekon et Bayloz qui ont envoyé des centaines d'officiers de l'armée derrière les barreaux sous l'accusation de tentative de coup d'Etat en 2012 et 2013, semble revenir sur le devant de la scène.
Réagissant à une demande du commandement de l'armée pour un nouveau jugement sur ces deux affaires, Erdogan a déclaré: "notre position pour un nouveau jugement est une position favorable", avant d'ajouter qu'il fallait d'abord "établir la base légale pour de nouveaux procès".
Ce revirement dans la relation qu'entretient le gouvernement AKP avec l'armée laisse penser à une tentative de diversion d'après Kemal Kılıçdaroglu, le chef du CHP, principal parti d'opposition. Ce dernier a déclaré que le gouvernement "cherche à couvrir le vol", avant d'ajouter: "Nous vous avons dit une centaine de fois que le droit de la défense (durant les procès Ergenekon et Bayloz) ont été violés. Nous vous avons parlé des fausses preuves. Après vous nous avez accusé d'être pro-Ergenekon. Est ce que maintenant vous êtes, vous aussi, pro-Ergenekon et putchiste?".
Dans cette nouvelle charrette figurent les chefs des services chargés de la lutte contre les crimes financiers, la piraterie informatique et le crime organisé à Ankara, a précisé l'agence de presse Dogan citant un décret officiel publié dans la nuit.
Erdogan met la police au pas et fait la guerre à la justice
Trois enquêtes entreprises par la justice turque à compter de septembre 2012 ont abouti à une vaste opération policière le 17 décembre avec près d'une cinquantaine de personnes interpellées dont trois fils de ministres (Intérieur, Economie et Environnement), le directeur d’une grande banque publique, Halkbank, le maire du district de Fatih à d’Istanbul, des hommes d’affaires et des fonctionnaires des ministères de l’Economie et de l’Environnement.
Ce coup de filet a fait l'effet d'une bombe pour le gouvernement d'Erdogan qui a enregistré la démission de trois de ses principales têtes d'affiche en raison de leur implication dans le scandale de corruption.
Tout en accusant une "organisation installée dans les institutions étatiques et particulièrement dans la justice et la police" de tenter d'"assassiner la stabilité et la sécurité turque", dans une allusion à peine voilée à la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, Erdogan a été forcé de remanier en profondeur son équipe gouvernementale.
Longtemps allié du Parti de la justice et du développement (AKP), le mouvement de M. Gülen, très influent dans la police et la magistrature, a déclaré la guerre au gouvernement pour dénoncer un projet de suppression d'écoles privées qui constituent pour la confrérie une manne financière.
Depuis la première vague d'interpellations qui a donné le coup d'envoi de cette affaire le 17 novembre, le gouvernement a déjà sanctionné plusieurs dizaines de hauts responsables policiers du pays, dont le préfet de police d'Istanbul, accusés de ne pas l'avoir tenu informé des développements de l'enquête judiciaire qui le menace.
Cette reprise en main de l'appareil policier a, semble-t-il, rapidement profité au gouvernement de l'AKP puisque, d'après la presse turque, le 24 décembre, le procureur en chef d’Istanbul aurait ordonné la mise en détention d’une trentaine de personnalités proches du régime dans le cadre d’une nouvelle affaire de corruption, mais ce dernier se serait heurté au refus des autorités de police de procéder à ces nouvelles arrestations.
Le Premier ministre islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan, a également engagé un bras de fer avec la justice, procédant notamment à la nomination de plusieurs magistrats jugés politiquement sûrs pour tenter d'étouffer l'enquête.
Un rapprochement avec l'armée pour faire diversion?
Parallèlement aux développements politico-judiciaires du plus gros scandale qu'ait connu l'AKP depuis sa prise du pouvoir, une autre affaire que l'on croyait classée, celle des vastes procès Ergenekon et Bayloz qui ont envoyé des centaines d'officiers de l'armée derrière les barreaux sous l'accusation de tentative de coup d'Etat en 2012 et 2013, semble revenir sur le devant de la scène.
Réagissant à une demande du commandement de l'armée pour un nouveau jugement sur ces deux affaires, Erdogan a déclaré: "notre position pour un nouveau jugement est une position favorable", avant d'ajouter qu'il fallait d'abord "établir la base légale pour de nouveaux procès".
Ce revirement dans la relation qu'entretient le gouvernement AKP avec l'armée laisse penser à une tentative de diversion d'après Kemal Kılıçdaroglu, le chef du CHP, principal parti d'opposition. Ce dernier a déclaré que le gouvernement "cherche à couvrir le vol", avant d'ajouter: "Nous vous avons dit une centaine de fois que le droit de la défense (durant les procès Ergenekon et Bayloz) ont été violés. Nous vous avons parlé des fausses preuves. Après vous nous avez accusé d'être pro-Ergenekon. Est ce que maintenant vous êtes, vous aussi, pro-Ergenekon et putchiste?".
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