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Menace terroriste au Maroc: Le tourisme connaît-il vraiment la crise?

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TOURISME - Fin septembre, la mort du guide français Hervé Gourdel, décapité en Algérie par un groupe islamiste affilié à Daech, a entraîné une diminution significative de la fréquentation touristique dans les pays du Maghreb.

Au Maroc, le secteur du tourisme, qui représente 18,7% du PIB du royaume, a ainsi subi de plein fouet les répercussions de la menace terroriste liée à la présence de 1700 à 2000 jihadistes marocains dans les rangs de Daech en Syrie et en Irak, dont les autorités marocaines craignent le retour.

Un nouveau dispositif de sécurité, "Hadar" ("vigilance"), a ainsi été mis en place le 25 octobre, notamment dans les aéroports du royaume.

La France en ligne de mire

Placé sur la liste des pays à risques par le ministère français des Affaires étrangères, le Maroc a comptabilisé 10 à 15% d’annulations de voyages depuis la fin du mois de septembre.

Une baisse qui concerne essentiellement le marché français, en tête des pays émetteurs de touristes dans le royaume.
"La campagne médiatique menée en France a nui à l’image du Maroc", estime Said Tahiri, directeur général de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT), interrogé par le HuffPost Maroc.


Les appels répétés du Quai d’Orsay aux ressortissants français à faire preuve d’une "vigilance accrue" dans les pays du Maghreb ont fait les gros titres de la presse française ces dernières semaines et poussé certains touristes à tourner le dos au Maroc pour choisir des destinations jugées moins risquées comme l’Italie, l’Espagne ou la Grèce.

Le ministère du Tourisme rassure

Un mois plus tard, les professionnels du secteur se veulent néanmoins rassurants. Aujourd’hui, le Maroc est officiellement classé en vigilance normale, indique le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, interrogé par le HuffPost.

"Nous veillons scrupuleusement aussi bien à la sécurité des touristes qu’à celles de nos concitoyens, et les autorités marocaines ont réaffirmé que la sécurité dans notre pays reste garantie pour tous".


"S’il peut y avoir une forme d’amalgame chez les touristes qui ne connaissent pas le Maroc, nous avons une obligation morale de les rassurer", ajoute Said Tahiri. "Le Maroc est un pays accueillant, qui continuera à faire preuve d’hospitalité", indique-t-il, rappelant que les Français résidant dans le royaume tentent eux-mêmes de rassurer leurs concitoyens.

Des campagnes de communication ont néanmoins été menées par les délégations marocaines à l’étranger afin de redorer le blason du pays et donner l’image d’un Maroc stable, qui continue d’attirer les investisseurs.

"Rien d’alarmant"

Le groupe TUI-France, premier groupe touristique de l’Hexagone, a ainsi annoncé le 16 octobre qu’il investirait 15 millions d’euros au Maroc, à Agadir et Marrakech, rappelle le ministre du Tourisme. De quoi contribuer à redynamiser le secteur pendant cette crise que les professionnels du tourisme espèrent passagère.

A Marrakech, première destination des touristes étrangers au Maroc, les légères baisses de réservations enregistrées ces dernières semaines ne préoccupent pas tellement les professionnels du secteur. Pour Hamid Bentahar, président du Conseil régional touristique de Marrakech, à la tête des Sofitel du Maroc, il n’y a "rien d’alarmant".

"Nos hôtels sont pleins à Marrakech, et tous les gros événements à venir, comme le Festival international du film ou le Sommet global de l’entrepreneuriat, ont été maintenus, garantissant une arrivée importante d’étrangers", ajoute celui que l’on présente comme le "Monsieur Sofitel" du royaume.


Selon lui, les chiffres sont même en train de progresser dans la ville ocre, et l’activité s’annonce "très bonne" pour les mois qui arrivent.

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