Le 23 novembre, ce même jour de notre présidentielle, étape décisive d'un marathon électoral qu'on souhaite augurer de la transfiguration démocratique de la Tunisie, un autre événement a eu lieu en Russie à Sochi où se jouait le Championnat du monde des échecs.
Le jeune norvégien Magnus Carlsen y a remporté la onzième partie, conservant le titre acquis l'année dernière aux dépens de l'ancien champion et adversaire du jour, l'indien Anan.
Le rapport entre ces deux événements est bien plus étroit qu'on ne le pense, nombre d'éléments étant communs aux jeux politique et des échecs.
Ce qu'il y a de commun entre la politique et les échecs
Le lien est étroit entre les deux mondes, leurs règles sont pratiquement les mêmes. Ne parle-t-on pas d'échiquier politique, national ou mondial ? Les relations politiques, internes ou internationales, ne ressemblent-elles pas à une partie d'échecs? Dans cette dernière comme en politique comptent aussi bien l'intelligence que la chance. Dans les deux jeux, le temps a son importance autant que l'initiative et l'anticipation que manifeste aux échecs ce qu'on appelle «avoir le trait».
Il est bien d'autres similitudes, mais nous nous limiterons à celles qui ont permis au champion norvégien de conserver sa couronne pour deux ans.
D'abord sa jeunesse (24 ans), sa précocité lui ayant donné le surnom de «Mozart des échecs». C'est sa fougue qui lui a permis, en 2013, de détrôner son ainé Anan (45 ans) réputé talentueux et coriace au point d'être surnommé «Tigre de Madras».
On extrapolera au jeu politique ces éléments auxquels nos politiciens seraient inspirés de songer, car ils constituent une garantie pour la réussite du futur de la Tunisie Nouvelle République.
Une nouvelle jeunesse du monde
On s'accorde aussi à dire que le jeune champion norvégien, outre son talent intrinsèque connu dès son adolescence, se caractérise par ce qui constitue à la fois sa force et sa faiblesse : une tendance à prendre trop de risques, oser et vouloir toujours oser les coups les moins attendus.
En cela il ne fait que reproduire une caractéristique généralisée en notre monde qui ne relève plus du paradigme ancien. Ce qui ne laisse d'étonner, c'est qu'on n'arrête pas de répéter que le monde a changé sans en tirer les conséquences qui s'imposent.
Or, il est patent que le Sud dévalorisé et stigmatisé en tant que sous-développé redécouvre ses trésors et retrouve confiance en ses capacités. Cela le conforte pour prétendre à un traitement qui ne soit plus juste formellement égalitaire avec les nations qualifiées de développées.
Le monde retrouve une nouvelle jeunesse grâce au réveil des jeunes nations et, en leur sein, leurs jeunes générations sont prêtes à tout, à toutes les conditions, y compris les pires excès qu'entraîne fatalement le retour du refoulé.
La défense de fer d'un monde fini
Cette myopie surprend encore plus quand elle est le fait des élites du Sud reprenant à leur compte le réflexe conservateur assez compréhensible d'un Nord attaché à ses habitudes et à ses privilèges. Ainsi rejette-t-on comme utopique tout changement, coulant dans du béton la conception occidentale d'un univers compartimenté et injuste, refusant de prendre acte qu'elle ne fait plus sens dans un monde globalisé aspirant à plus de solidarité.
Il en va de même aux échecs où l'on a vu l'ex-champion du monde, représentant d'une ancienne génération, ériger une défense de fer qui lui a permis de contrer le jeu inventif de son adversaire, rendre la partie incertaine, espérant même, un moment, le battre et retrouver sa couronne.
C'est dans la onzième partie que tout s'est joué dans un climat très serré et extrêmement tendu du fait de la défense passive de l'indien, une défense qu'on nomme berlinoise, passée de monde pourtant, et qui lui a permis néanmoins de réussir à contrer les assauts du jeune et fougueux norvégien.
Comme il était fatal toutefois, ce dernier finit par gagner la partie avec certes un peu de chance, mais surtout grâce à sa confiance en son talent qui lui a procuré une formidable résistance à la pression et cet instinct qu'on dit de tueur définissant les gagneurs.
Fin et faim d'un monde
C'est un peu ce qu'on voit surgir de manière anarchique dans les régions du Sud où de telles qualités, poussées à leur plus abominable incarnation, permettent à ceux qui contestent l'ordre occidental saturé de le mettre en échec, sinon d'en triompher.
Nous avons avec Daech l'illustration ultime de la contestation de la résistance farouche au changement d'un Occident rivé à ses privilèges, s'entêtant à les préserver envers et contre tous moyennant une défense de fer similaire à la défense berlinoise. Or, même le mur de Berlin est tombé !
Aussi, si l'on veut vraiment agir pour qu'une telle horreur absolue n'essaime pas partout, il importe de nous inspirer du jeu des échecs où la jeunesse et la fougue de Carlsen a eu raison du talent confirmé d'Anan devenu conservateur et stéréotypé avant qu'une nouvelle jeunesse vienne bousculer celle aujourd'hui au pinacle. Ainsi parle-t-on déjà d'un prodige italien, plus jeune que Carlsen, mais aussi prodigieux. C'est la loi de la nature !
La fin du monde ancien, celui des générations passées, se traduit par la faim des générations nouvelles pour un nouveau monde moins injuste. Aussi, si les adultes ne réussissent pas à satisfaire cette faim, ils en feront les frais, en constituant même le plat de résistance.
Nous l'avons, d'ailleurs, vérifié avec le premier tour de la présidentielle : les jeunes Tunisiens l'ont boycotté, refusant de participer à ce qu'ils considèrent comme une comédie où l'on se fait, en plus, solennellement stigmatiser à l'encre comme des sous-électeurs.
Or, ils sont en quête de dignité et sont prêts à la chercher sur les champs de bataille, quitte à verser dans l'horreur. Pour eux, l'essentiel est d'être pris au sérieux.
Qu'on y pense donc et qu'on rompe avec les stéréotypes politiques d'une démocratie purement formelle venue d'occident où sa faillite a été constatée depuis longtemps !
Le jeune norvégien Magnus Carlsen y a remporté la onzième partie, conservant le titre acquis l'année dernière aux dépens de l'ancien champion et adversaire du jour, l'indien Anan.
Le rapport entre ces deux événements est bien plus étroit qu'on ne le pense, nombre d'éléments étant communs aux jeux politique et des échecs.
Ce qu'il y a de commun entre la politique et les échecs
Le lien est étroit entre les deux mondes, leurs règles sont pratiquement les mêmes. Ne parle-t-on pas d'échiquier politique, national ou mondial ? Les relations politiques, internes ou internationales, ne ressemblent-elles pas à une partie d'échecs? Dans cette dernière comme en politique comptent aussi bien l'intelligence que la chance. Dans les deux jeux, le temps a son importance autant que l'initiative et l'anticipation que manifeste aux échecs ce qu'on appelle «avoir le trait».
Il est bien d'autres similitudes, mais nous nous limiterons à celles qui ont permis au champion norvégien de conserver sa couronne pour deux ans.
D'abord sa jeunesse (24 ans), sa précocité lui ayant donné le surnom de «Mozart des échecs». C'est sa fougue qui lui a permis, en 2013, de détrôner son ainé Anan (45 ans) réputé talentueux et coriace au point d'être surnommé «Tigre de Madras».
On extrapolera au jeu politique ces éléments auxquels nos politiciens seraient inspirés de songer, car ils constituent une garantie pour la réussite du futur de la Tunisie Nouvelle République.
Une nouvelle jeunesse du monde
On s'accorde aussi à dire que le jeune champion norvégien, outre son talent intrinsèque connu dès son adolescence, se caractérise par ce qui constitue à la fois sa force et sa faiblesse : une tendance à prendre trop de risques, oser et vouloir toujours oser les coups les moins attendus.
En cela il ne fait que reproduire une caractéristique généralisée en notre monde qui ne relève plus du paradigme ancien. Ce qui ne laisse d'étonner, c'est qu'on n'arrête pas de répéter que le monde a changé sans en tirer les conséquences qui s'imposent.
Or, il est patent que le Sud dévalorisé et stigmatisé en tant que sous-développé redécouvre ses trésors et retrouve confiance en ses capacités. Cela le conforte pour prétendre à un traitement qui ne soit plus juste formellement égalitaire avec les nations qualifiées de développées.
Le monde retrouve une nouvelle jeunesse grâce au réveil des jeunes nations et, en leur sein, leurs jeunes générations sont prêtes à tout, à toutes les conditions, y compris les pires excès qu'entraîne fatalement le retour du refoulé.
La défense de fer d'un monde fini
Cette myopie surprend encore plus quand elle est le fait des élites du Sud reprenant à leur compte le réflexe conservateur assez compréhensible d'un Nord attaché à ses habitudes et à ses privilèges. Ainsi rejette-t-on comme utopique tout changement, coulant dans du béton la conception occidentale d'un univers compartimenté et injuste, refusant de prendre acte qu'elle ne fait plus sens dans un monde globalisé aspirant à plus de solidarité.
Il en va de même aux échecs où l'on a vu l'ex-champion du monde, représentant d'une ancienne génération, ériger une défense de fer qui lui a permis de contrer le jeu inventif de son adversaire, rendre la partie incertaine, espérant même, un moment, le battre et retrouver sa couronne.
C'est dans la onzième partie que tout s'est joué dans un climat très serré et extrêmement tendu du fait de la défense passive de l'indien, une défense qu'on nomme berlinoise, passée de monde pourtant, et qui lui a permis néanmoins de réussir à contrer les assauts du jeune et fougueux norvégien.
Comme il était fatal toutefois, ce dernier finit par gagner la partie avec certes un peu de chance, mais surtout grâce à sa confiance en son talent qui lui a procuré une formidable résistance à la pression et cet instinct qu'on dit de tueur définissant les gagneurs.
Fin et faim d'un monde
C'est un peu ce qu'on voit surgir de manière anarchique dans les régions du Sud où de telles qualités, poussées à leur plus abominable incarnation, permettent à ceux qui contestent l'ordre occidental saturé de le mettre en échec, sinon d'en triompher.
Nous avons avec Daech l'illustration ultime de la contestation de la résistance farouche au changement d'un Occident rivé à ses privilèges, s'entêtant à les préserver envers et contre tous moyennant une défense de fer similaire à la défense berlinoise. Or, même le mur de Berlin est tombé !
Aussi, si l'on veut vraiment agir pour qu'une telle horreur absolue n'essaime pas partout, il importe de nous inspirer du jeu des échecs où la jeunesse et la fougue de Carlsen a eu raison du talent confirmé d'Anan devenu conservateur et stéréotypé avant qu'une nouvelle jeunesse vienne bousculer celle aujourd'hui au pinacle. Ainsi parle-t-on déjà d'un prodige italien, plus jeune que Carlsen, mais aussi prodigieux. C'est la loi de la nature !
La fin du monde ancien, celui des générations passées, se traduit par la faim des générations nouvelles pour un nouveau monde moins injuste. Aussi, si les adultes ne réussissent pas à satisfaire cette faim, ils en feront les frais, en constituant même le plat de résistance.
Nous l'avons, d'ailleurs, vérifié avec le premier tour de la présidentielle : les jeunes Tunisiens l'ont boycotté, refusant de participer à ce qu'ils considèrent comme une comédie où l'on se fait, en plus, solennellement stigmatiser à l'encre comme des sous-électeurs.
Or, ils sont en quête de dignité et sont prêts à la chercher sur les champs de bataille, quitte à verser dans l'horreur. Pour eux, l'essentiel est d'être pris au sérieux.
Qu'on y pense donc et qu'on rompe avec les stéréotypes politiques d'une démocratie purement formelle venue d'occident où sa faillite a été constatée depuis longtemps !
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.